La Vie Éblouissante des Flappers dans les Années 1920

par Zoé
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La Vie Éblouissante des Flappers dans les Années 1920
États-Unis
Illustration d'une flapper élégamment vêtue

Les flappers incarnent à elles seules l’esprit audacieux et festif des années 1920. Ces jeunes femmes libres étaient souvent en première ligne des changements culturels majeurs. Elles arboraient des coiffures courtes et des jupes bien plus courtes encore, défiant ainsi les conventions sociales qui autrefois les assignaient à une vie sagement confinée à la maison.

Avec leur apparition, la société observait des femmes qui s’affranchissaient, que ce soit en prenant le volant de leur voiture ou en se laissant aller à des rencontres sans chaperon dans des clubs et speakeasies clandestins. Derrière cette image flamboyante se cachait une profonde transformation sociale.

En 1920, les femmes obtenaient enfin le droit de vote aux États-Unis grâce au 19e amendement de la Constitution, un jalon crucial dans la lutte pour leurs droits. Le monde sortait à peine de la Première Guerre mondiale, qui s’était achevée en 1918, et les capacités accrues de communication rendaient plus accessible la connaissance du monde extérieur.

Cette nouvelle ère favorisait l’émergence de tendances audacieuses tandis que les jeunes repoussaient les limites imposées par leurs familles. Comme toujours, ces changements suscitaient inquiétudes et critiques chez les générations plus âgées. Que signifiait pour la société qu’une jeune femme se maquille abondamment, danse, boive et travaille, le tout sans la surveillance d’une figure maternelle respectable ?

La flapper, aventurière et indépendante, pouvait-elle vraiment bouleverser les fondements traditionnels de la société ? Ces interrogations soulignent l’importance des flappers dans l’histoire sociale, symboles durables d’émancipation et de modernité.

De nombreuses femmes américaines ont vécu dans les années 1920 une nouvelle vague de changements sociaux et de libertés juridiques inédites pour les générations précédentes. En 1920, comme le rapporte Smithsonian Magazine, le 19e amendement de la Constitution des États-Unis a officiellement accordé aux femmes le droit de vote à l’échelle nationale.

Pancarte : Une femme habitant ici s'est inscrite pour voter

Source Wikimedia Commons

Avec cette victoire juridique, les mentalités américaines ont commencé à évoluer. Les flappers étaient à l’avant-garde de ce bouleversement social, souvent perçu comme tumultueux et choquant par certains. Leur identité se définissait autant par leur apparence que par leur comportement. Si la génération précédente de femmes aurait attendu patiemment en société, vêtue de corsets et occupée à des activités traditionnelles comme la broderie, les flappers, elles, osaient sortir.

Elles portaient des robes sans corset, s’exprimaient librement avec les hommes, consommaient de l’alcool, et vivaient une vie que leurs aînés qualifiaient souvent d’insouciante, voire de dangereuse. Cependant, malgré cette apparente liberté, l’égalité réelle restait difficile à atteindre.

Selon History, même les flappers les plus rebelles étaient tenues de respecter certaines limites imposées par les normes genrées de l’époque. Une flapper pouvait, par exemple, conduire sa propre voiture, mais elle était généralement cantonnée à des emplois peu rémunérés et féminisés, comme secrétaire ou vendeuse.

Celles qui accédaient à la politique étaient souvent reléguées à traiter des « questions féminines », ce qui limitait considérablement leur influence dans les conseils municipaux ou au Congrès. Ainsi, malgré leur image de liberté et de modernité, les flappers demeuraient enfermées dans un cadre social restrictif, révélant les contradictions d’une époque en pleine transformation.

Les flappers et leurs contemporains donnaient incontestablement l’impression d’être des jeunes insouciants, débordants de joie de vivre, invincibles face aux pressions. Ni les parents inquiets, ni les communautés désapprouvant, ni même les lois fédérales strictes comme la Prohibition n’auraient pu freiner leur élan. Pourtant, il est plausible que ce soit une guerre dévastatrice qui ait véritablement donné naissance aux flappers.

Dans les années 1920, la Première Guerre mondiale restait une ombre traumatique pesant sur les sociétés. Même aux États-Unis, entrés en guerre tardivement en 1917 et pour une durée d’un peu plus d’un an, le souvenir des horreurs du conflit était encore vif. Comment ne pas être marqué après avoir connu les tranchées européennes, les ravages de la mort, des maladies, et les terribles attaques au gaz moutarde ?

Comme le souligne l’analyse de ThoughtCo, les jeunes hommes et femmes revenus du front auraient cherché dans l’hédonisme une forme d’échappatoire. La guerre leur avait aussi offert l’opportunité de s’éloigner de chez eux, brisant les traditions rigides sous le regard familial. Du côté des femmes, la situation était d’autant plus marquante qu’elles faisaient face à une pénurie d’hommes jeunes du fait des pertes énormes sur les champs de bataille. Sans pouvoir attendre qu’un prétendant parmi les survivants se manifeste, elles ont choisi d’adopter un style de vie plus libre : elles ont roulé leurs bas, raccourci leurs jupes, et ont décidé de vivre selon leurs propres termes.

Infirmières et soldats lors d'une fête du Nouvel An pendant la Première Guerre mondiale

Bien que leurs comportements puissent paraître aujourd’hui un peu désuets, les flappers ont véritablement choqué la société des années 1920. Leur mode de vie « rapide », comme le décrit le Smithsonian Magazine, incluait des activités jusqu’alors taboues : fumer, consommer de l’alcool, conduire une automobile ou encore flirter ouvertement avec des jeunes hommes célibataires. Elles dansaient également des danses endiablées comme le Charleston en public, ce qui semblait impensable pour l’époque.

Pour beaucoup de jeunes filles du XIXe siècle, attendues à rester sages et passives, ce comportement effronté de leurs filles provoquait l’effroi. Mais ce n’était pas seulement la hauteur inédite des jupes ou la coupe courte au carré qui scandalisaient. Les robes souvent amples des flappers avaient tendance à atténuer les courbes féminines, créant une silhouette volontairement androgyne. Entre ces coiffures courtes, ces lignes vestimentaires floues et un mode de vie actif, on avait l’impression que les flappers remettaient en question l’idée classique de la féminité.

Cette perception allait parfois à l’excès, mais elle n’empêcha pas les commentateurs de l’époque de s’alarmer. Le psychologue G. Stanley Hall s’écriait que le concept même de féminité semblait menacé de disparition. « Sans les idéaux féminins, le caractère des femmes risque de se désintégrer », affirmait-il. Pourtant, rien ne pouvait freiner ces jeunes femmes déterminées à tracer une nouvelle voie, au mépris des critiques conservatrices.

Bernice Bobs Her Hair illustration

May Wilson Preston / Wikimedia Commons

Flappers et leurs robes à franges : un mythe des années 1920

Actrice Marie Prevost avec la main sur la hanche

Si vous avez déjà participé à une soirée costumée sur le thème des années 1920, vous avez sans doute vu la célèbre robe de flapper. Cette tenue emblématique est caractérisée par une coupe simple, ajustée, souvent accessoirisée d’un bandeau à plumes et d’un maquillage prononcé. Surtout, elle est ornée de multiples franges, conçues pour accentuer les mouvements rapides des danses folles comme le Charleston. Pourtant, cette image populaire est erronée.

En réalité, la robe à franges telle que nous la connaissons a été popularisée dans les années 1950. Les actrices de cette époque, à l’instar de Marilyn Monroe dans des films comme Certains l’aiment chaud (1959), incarnaient des personnages inspirés des flappers de la Prohibition. Or, les spectateurs ne disposaient pas d’accès facile aux vraies robes des années 1920 ni même à des photographies authentiques. Les costumiers, soucieux de mettre en valeur la silhouette célèbre de Monroe, ont transformé la robe flapper initialement androgyne en une pièce moulante et sensuellement ajustée.

À l’origine, la robe flapper était une robe droite, simple, arrivant au niveau du genou. Le froufrou à franges est une invention d’après-guerre : dans les années 1920, il s’agissait d’un ornement coûteux et assez lourd, qui aurait grandement ralenti les danseuses. Une authentique flapper portait plutôt une robe décorée de broderies ou de perles, avec une coupe droite et confortable, spécialement pensée pour faciliter les mouvements et rendre la danse plus agréable.

Le maquillage a toujours été un sujet délicat à travers l’histoire. Pendant l’ère victorienne, par exemple, les femmes qui se maquillaient devaient le faire discrètement, de peur d’être qualifiées de « femmes peintes ». De plus, de nombreux cosmétiques étaient fabriqués à partir de substances toxiques comme le plomb ou l’arsenic.

On imagine aisément le choc de la génération précédente en voyant les flappers, jeunes femmes audacieuses des années 1920, appliquer ouvertement du maquillage avant une nouvelle nuit de fête scandaleuse. Pourtant, cette époque marqua un tournant majeur : l’usage évident du maquillage devint non seulement accepté, mais les flappers, avec leurs visages « peints », furent les pionnières d’une industrie cosmétique moderne en plein essor.

L'actrice américaine Louise Brooks avec un chapeau

Certains progrès avaient déjà vu le jour à cette époque, comme le lancement en 1915 du rouge à lèvres présenté dans un tube rétractable facile d’utilisation. Mais ce sont les flappers, notamment des actrices très en vue telles que Joan Crawford et Mae Murray, qui popularisèrent pleinement ce style. Rapidement, il devint indispensable pour une jeune flapper de porter un rouge à lèvres rouge vif, du fard à joues, un fard à paupières sombre, ainsi que du mascara. L’épilation des sourcils en lignes très fines, redessinées ensuite au crayon, faisait aussi partie intégrante de leur signature esthétique.

La maîtrise incontournable de la danse chez les flappers

Josephine Baker dansant le Charleston

Il était tout simplement impossible d’être une flapper sans savoir danser. Alors que les générations précédentes se contentaient de danses classiques comme le menuet ou la valse, les noctambules des années 1920 se déchaînaient sur des rythmes bien plus audacieux. Parmi eux, le Charleston se distinguait par des mouvements énergiques, imposant des tenues et sous-vêtements beaucoup moins contraignants. Il faut rappeler que même la valse a longtemps été considérée comme scandaleuse, comme le souligne National Geographic.

Toutefois, les amateurs audacieux de valse pouvaient être étonnés par la liberté de mouvement des flappers. Cette période historique regorgeait déjà d’expressions corporelles débridées. Par exemple, Isadora Duncan dansait pieds nus sur scène, menant une vie aussi extravagante que tragique. De son côté, la charismatique Josephine Baker quitta Saint-Louis pour Paris où elle brilla dans la Revue Nègre. Danseuse avant-gardiste des années 1920, elle fut surnommée la « Nefertiti du présent » par Pablo Picasso, témoignant ainsi de son rayonnement artistique et culturel.

Le Charleston, en particulier, incarne l’esprit effervescent des flappers. D’après ThoughtCo, cette danse puise ses racines dans les cultures africaine et caribéenne, apparaissant aux États-Unis aux alentours de 1903. Son nom ferait référence à la ville de Charleston en Caroline du Sud. Rapidement, le Charleston est devenu un incontournable des soirées flappers, exigeant des danseurs une série de coups de pied, sauts, pivots et balancements des bras qui offraient un spectacle inoubliable.

Couverture du magazine Judge avec une flapper assise

Être flapper dans les années 1920 représentait bien plus qu’un simple style de vie : c’était une participation active au capitalisme et à la société de consommation. Adopter cette mode exigeait un investissement conséquent. Les jeunes femmes devaient acquérir des vêtements spécifiques, du maquillage dernier cri, et, pour les plus aisées, une automobile leur permettant de circuler librement dans la ville. À cela s’ajoutaient les frais liés aux sorties nocturnes : l’entrée dans les clubs, ainsi que l’achat clandestin d’alcool, interdit pendant la Prohibition.

L’industrie publicitaire n’a pas tardé à capitaliser sur cette mode émergente, encourageant les flappers et leur entourage à consommer toujours davantage. Selon les analyses d’American Journalism, la liberté incarnée par ces jeunes femmes audacieuses s’était rapidement muée en une émancipation consumériste. Les publicités automobiles, notamment, exploitaient cette image de liberté sociale et physique, montrant de séduisantes flappers au volant des dernières nouveautés mécaniques.

Pour s’offrir ce mode de vie, il était courant — sauf pour les plus privilégiées — de devoir entrer sur le marché du travail. La Norwegian Business School rapporte que de nombreuses femmes ont débuté comme employées administratives, vendeuses ou ouvrières d’usine, provoquant la désapprobation des conservateurs qui les jugeaient incapables de mener une carrière sérieuse. Pourtant, face à l’omniprésence des images attractives de flappers incitant à consommer, il devenait difficile pour ces femmes de renoncer à leur nouvelle liberté.

Zelda Fitzgerald, l’archétype de la flapper

Zelda Fitzgerald assise dans un parterre de fleurs

Zelda Fitzgerald fut sans doute l’incarnation même de la flapper des années 1920. Épouse de l’écrivain F. Scott Fitzgerald, auteur du célèbre roman Gatsby le Magnifique (1925), elle symbolise cette génération de femmes qui bouleversèrent les normes sociales de l’époque. Son mari, à travers son premier roman This Side of Paradise, est souvent crédité d’avoir introduit le concept de la flapper, bien que ce terme n’apparaisse jamais explicitement dans ses écrits. Parallèlement, la publication en 1920 d’une collection de nouvelles intitulée Flapper and Philosophers accentua cette impression d’une étude presque anthropologique sur ces jeunes femmes affranchies.

Zelda elle-même vécut pleinement ce mode de vie flamboyant et déluré que son mari décrivait. Selon The Guardian, elle était une noctambule insouciante et célébrée comme « la première flapper américaine ». Cependant, cette existence très libre masquait aussi des difficultés profondes. Tout au long de sa vie, elle affronta des troubles conjugaux, des épisodes d’alcoolisme et des dépressions sévères. Diagnostiquée schizophrène, elle passa une grande partie de ses dernières années dans des établissements psychiatriques. En outre, en tant qu’écrivaine frustrée, Zelda fut sans doute victime du sexisme persistant de son époque, qui acceptait la flapper comme une figure brillante et joyeuse, mais refusait de reconnaître leur potentiel créatif et intellectuel.

Le mode de vie effervescent des flappers reposait sur plusieurs éléments fondamentaux : des robes élégantes, les droits des femmes, et une consommation effrénée. Pourtant, un ingrédient clé rendait possible leurs danses endiablées et leurs rendez-vous galants — l’alcool.

Un obstacle majeur se dressait cependant : la Prohibition. Le 17 janvier 1920, le 18e Amendement de la Constitution américaine entrait en vigueur, interdisant la fabrication et la vente de boissons alcoolisées à travers tout le pays. Ce que ses promoteurs qualifiaient de « noble expérience » bannissait pratiquement la consommation d’alcool pour la majorité des Américains. Néanmoins, rares furent ceux prêts à abandonner ce plaisir sous la simple injonction du gouvernement.

Femme cachant une flasque dans sa botte russe

Très vite, un marché clandestin de l’alcool s’installa à travers les États-Unis. Ceux qui ne pouvaient pas obtenir d’alcool à des fins médicales ou religieuses se tournaient vers des bars secrets et non autorisés appelés « speakeasies ». Les flappers, avec leur mépris des conventions sociales et leur soif d’une vie trépidante, devenaient des habituées de ces lieux. Contrairement aux bars traditionnels réservés aux hommes, ces établissements semi-secrets accueillaient aussi bien les femmes, facilitant ainsi les échanges sociaux et les fameux rendez-vous galants typiques des flappers.

Ce contexte offrait aussi le risque de croiser des membres de la pègre, des trafiquants et autres figures de l’illégalité, ajoutant une part de danger réel aux aventures nocturnes des flappers. Cette époque illustre parfaitement la tension entre répression légale et liberté individuelle qui caractérise les années folles.

Jeune femme feignant d'être surprise par Lois Long

Comme Zelda Fitzgerald, Lois Long a souvent été considérée comme l’incarnation même de la flapper des années 1920. Toutefois, loin d’avoir un mari romancier pour inspirer ses aventures, Long a su transformer sa notoriété – notamment grâce à ce qu’on a appelé sa « tolérance en titane à l’alcool » – en une carrière littéraire reconnue.

Écrivant sous le pseudonyme « Lipstick », elle relatait avec joie ses escapades dans les speakeasies dans sa chronique du New Yorker, intitulée « Table for Two ». D’apparence critiques de night-clubs, ses articles étaient en réalité le reflet d’un véritable art de vivre nocturne. Long était célèbre pour ses apparitions au bureau du New Yorker aux petites heures du matin, souvent encore éméchée. Il lui arrivait même d’oublier la clé de son bureau et de devoir escalader les cloisons en robe de soirée pour y accéder.

Finalement, selon les archives historiques, Lois Long s’installa une vie plus calme en épousant le dessinateur Peter Arno. Elle se consacra alors davantage à leur fille ainsi qu’à sa nouvelle chronique mode, « On and Off the Avenue ». Cependant, le krach boursier de 1929 marqua pour elle la fin de cette vie effervescente si typique des flappers. Divorcée à 30 ans, elle continua néanmoins à écrire, avant de se remarier et de se remémorer, avec recul et sagesse, la fougue de sa jeunesse. Elle admettait alors que « les calamités prévues pour nous, à la maison et au prêche, sont bien arrivées. Il n’y a pas assez de vésicules biliaires parmi les survivants pour tout le monde ».

Si les flappers évoquent souvent l’image de jeunes femmes blanches privilégiées des années 1920, la réalité de cette culture était bien plus complexe et diversifiée. De nombreux styles populaires parmi les flappers puisaient directement leurs racines dans la culture afro-américaine. Cependant, les femmes noires qui adoptaient ce mode de vie faisaient face à un racisme profond.

Lois Long, chroniqueuse pour le New Yorker et elle-même flapper reconnue, avait proposé de manière surprenante que les femmes noires apprennent le Charleston auprès des flappers blanches. Cette suggestion manquait cruellement de recul, car cette danse avait été développée bien avant dans les communautés afro-américaines.

Il est évident que certaines femmes afro-américaines s’identifiaient comme flappers. Pourtant, leur présence dans les boîtes de nuit et lors des fêtes endiablées de l’époque était marquée par la ségrégation et le racisme. Par exemple, bien que les artistes noirs soient parfois acceptés dans certains speakeasies, ils étaient généralement cantonnés à leurs propres établissements, notamment dans des quartiers comme Harlem.

Une figure emblématique de cette génération, la danseuse Josephine Baker, illustre cette dualité. Profitant d’opportunités à l’étranger, elle s’installa en France. À son retour aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, elle fut choquée par l’intensification de la discrimination raciale et s’engagea activement dans la lutte contre la ségrégation.

Josephine Baker marchant avec des gens

Comme tant de modes passagères, le style de vie des flappers a commencé à perdre de son éclat dès qu’il est devenu trop populaire. Au fil des années 1920, un nombre croissant de personnes ont adopté des comportements autrefois considérés comme audacieux, notamment l’usage du maquillage et les jupes raccourcies. Même les matrones jadis choquées se laissaient apercevoir avec une coupe au carré, symbole emblématique des flappers.

L’abolition de la Prohibition, effective le 5 décembre 1933 avec la ratification du 21e amendement de la Constitution américaine, a aussi marqué un tournant important. Pour de nombreuses flappers, le frisson de consommer de l’alcool de manière clandestine s’est estompé avec la légalisation, ce qui a contribué à diminuer l’attrait de ce mode de vie.

Par ailleurs, le krach boursier suivi de la Grande Dépression a fortement freiné cet élan de liberté. Ce que History qualifie d’excès liés au mode de vie des flappers est vite devenu hors de portée pour beaucoup, touchés de plein fouet par la crise économique. Pour certains, il était même devenu presque choquant de continuer à faire la fête et à dépenser de l’argent alors que la pauvreté frappait durement une grande partie de la population.

Joan Crawford avec la main sur l'épaule

Cependant, certains historiens soutiennent que l’esprit flapper n’a jamais vraiment disparu. Selon Smithsonian Magazine, la vague de droits et de libertés gagnés par les femmes à cette époque s’est poursuivie, notamment par l’entrée massive des femmes sur le marché du travail et l’exercice accru du droit de vote. Josephine Baker en est un exemple marquant : devenue militante pour les droits civiques après la Seconde Guerre mondiale, elle a perpétué, sous une forme noble, cet idéal de liberté inspiré par l’époque des flappers.

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