
La bicyclette, bien plus qu’un simple moyen de transport ludique, est aujourd’hui un symbole d’alternative écologique face à la voiture et aux autres formes de mobilité de masse. Elle est devenue le mode de déplacement privilégié dans des villes particulièrement engagées en faveur de l’environnement, telles que Copenhague ou Amsterdam. Aux États-Unis, des systèmes de vélos en libre-service se développent rapidement dans des métropoles comme San Francisco, Seattle ou Boston.
Ce moyen de transport a considérablement évolué depuis ces anciennes images de bicyclettes aux grandes roues avant et petites roues arrière, appelées « penny farthings ». Modernes et variées, les bicyclettes se déclinent maintenant en plusieurs types : vélos à pignon fixe, vélos de route à vitesse unique, VTT, vélos hybrides, pliants, électriques ou BMX destinés aux figures acrobatiques. Toutefois, toutes ces innovations reposent sur une invention singulière datant d’un peu plus de 200 ans : la Draisienne, conçue en 1817 par le comte allemand Karl von Drais.
Cette première machine à deux roues, aussi connue sous les noms de « vélocipède », « hobby horse » ou « dandy horse », ne possédait ni pédales ni chaîne. Elle se composait essentiellement d’une poutre en bois fixée sur deux roues en bois également, et se distinguait par ses poignées permettant de diriger l’engin, ainsi qu’une sonnette destinée à avertir les piétons. Si la Draisienne a d’abord été moquée, son succès fut finalement irrépressible.

Si l’on remonte un peu plus loin, on sait que Léonard de Vinci avait esquissé en 1492 une représentation d’un vélo dans son Codex Atlanticus et qu’un certain Giovanni de la Fontana, en 1418, avait déjà construit une machine à quatre roues actionnée par une corde. Mais c’est vraiment Karl von Drais qui a su répondre à un besoin urgent en inventant sa machine. Son idée a émergé à cause d’une pénurie de chevaux provoquée par les effets climatiques dûs à l’éruption du mont Tambora en 1815, en Indonésie. Le nuage de cendres volcanique a fait chuter les températures mondiales, entraînant la mort des récoltes puis des animaux, ce qui poussa à rechercher une nouvelle forme de déplacement.
Malgré sa date de création en 1817, la Draisienne ne connut pas d’évolution majeure avant les années 1860, quand plusieurs inventeurs français lui ajoutèrent des freins et une chaîne. Pierre Michaux se fit particulièrement remarquer en 1868 en produisant en série les premières structures en bois, puis en fonte, des cadres de bicyclette. À cette époque, les bicyclettes étaient surnommées « secoueurs d’os » en raison de leur conduite particulièrement rugueuse.
Dans les années 1870 apparut l’ère des fameux penny farthings, conçus pour améliorer la stabilité malgré une selle placée très haut. Ce fut aussi le temps où les courses et compétitions cyclistes se popularisèrent de part et d’autre de l’Atlantique. Aujourd’hui, plus d’un milliard de bicyclettes ont été vendues et continuent d’être appréciées dans le monde entier.
