La Vérité Inconnue Sur Les Sorcières De Noël

par Zoé
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La Vérité Inconnue Sur Les Sorcières De Noël
Europe, Italie, Islande, Autriche

Histoire

Marionnette de Befana, la sorcière de Noël en Italie

Pour ceux qui vivent au nord de l’équateur, Noël et la période des fêtes correspondent souvent à une saison froide, où l’on cherche à se rassembler pour célébrer, défiant ainsi le froid et le soleil qui se couche rapidement.

Cependant, cette période n’est pas dénuée d’une part d’ombre. Les nuits sont longues et obscures, les températures chutent, et lorsqu’on sort brièvement de la fête, on réalise à quel point la frontière entre l’ombre et la lumière, le chaud et le froid, est mince. Parfois, seule une porte ou un manteau d’hiver vous protège du gel.

C’est peut-être cette dualité qui explique pourquoi, derrière chaque histoire traditionnelle de Père Noël et de cadeaux sous le sapin, se cachent des récits plus sombres mettant en scène des créatures malicieuses, voire démoniaques. Parmi elles figure le Krampus, personnage monstrueux des Alpes à l’apparence de bouc, qui punit les enfants désobéissants en les frappant avec des brindilles ou en les emportant dans son sac vers les enfers.

Mais le Krampus n’est pas seul. Une multitude d’esprits associés aux fêtes de fin d’année existent, notamment un groupe fascinant de sorcières de Noël. Ces figures féminines revêtent plusieurs formes :

  • Grand-mères bienveillantes qui ne mâchent pas leurs mots,
  • Ogresses descendues des montagnes pour dévorer les enfants pleurnichards,
  • Et même des déesses sauvages d’origines païennes préchrétiennes.

Leur légende, souvent méconnue, révèle autant sur la signification de Noël et des traditions de cette saison que les histoires joyeuses des elfes ou des Pères Noël. Le message sous-jacent que ces récits portent est clair : restez vigilants et respectez les ténèbres qui entourent la lumière festive.

Les racines de nombreuses traditions de Noël sont profondément connectées à des pratiques païennes anciennes qui existaient depuis des siècles avant l’arrivée des moines chrétiens. Les figures des sorcières de Noël, telles que Grýla en Islande ou la Befana en Italie, sont souvent considérées par de nombreux chercheurs comme héritières de ce même passé, en particulier si l’on prend en compte les esprits féminins et les divinités présentes dans les croyances ancestrales.

La revue Folklore souligne que les traditions édulcorées et modernes des sorcières de Noël trouvent leur origine dans des déesses plus redoutables, notamment Perchta et Holda. Ces figures dominaient les mois glacials qui s’abattaient sur l’Europe. Les populations laissaient des offrandes alimentaires et nettoyaient frénétiquement leurs maisons pour apaiser ces puissances. Frau Holle, une incarnation plus récente d’Holda, était également attribuée du pouvoir sur la météo, provoquant la chute de la neige en secouant ses oreillers emplumés.

Statue de Perchta, 1910

Comment peut-on savoir que la croyance en ces déesses païennes était bien réelle ? Parmi les preuves, les plaintes incessantes des moines à travers le continent. Selon The German Quarterly, Martin Luther, ancien moine et initiateur de la Réforme protestante, dénonçait vigoureusement la foi populaire en Holda. Il n’hésitait pas à la dépeindre comme une vieille femme repoussante, cherchant à démontrer que cette croyance était nuisible. De son côté, un moine anglais du Moyen Âge, Bède le Vénérable, évoquait de manière plus vague une « nuit de la mère païenne » dans son ouvrage The Reckoning of Time, célébrée le 25 décembre.

Figures de Grýla et Leppalúði dans la rue principale d'Akureyri, Islande

En Islande, une figure singulière hante les traditions de Noël : une sorcière qui n’a rien à voir avec les doux personnages festifs que l’on connaît. Grýla, telle est son nom, est une ogresse redoutable issue du folklore islandais, dont la présence marque une époque où les croyances païennes s’entremêlaient aux célébrations hivernales.

Originaire des montagnes désolées du pays, Grýla descendait jadis de son repaire pour capturer les enfants désobéissants. Selon les légendes, elle les emportait dans son sac pour les transformer en ragoût ou, dans certaines versions plus terrifiantes, leur trancher le ventre. Cette image effrayante sert à rappeler aux enfants l’importance de la sagesse pendant la période de Noël.

Des récits rapportés par le Proceedings of the Harvard Celtic Colloquium évoquent également la menace que représente Grýla dans les îles Féroé. Armée d’un couteau ou d’une courte épée, elle punissait les enfants qui se plaignaient de l’absence de viande durant le Carême, une période souvent vécue dans la privation par les familles dévotes. Ainsi, la sorcière incarne à la fois la peur et la discipline, rappelant un lien profond entre les traditions païennes et les mœurs sociales.

Au fil du temps, certaines versions modernes ont adouci cette figure sombre, tandis que d’autres continuent de célébrer Grýla comme une part essentielle du patrimoine culturel islandais. Son rôle dans les contes reste une fascinante fenêtre sur l’évolution des rituels de Noël et leurs racines historiques animistes.

Gros plan d'un chat noir aux yeux jaunes

Grýla ne sévit pas seule. À l’image des monstres les plus redoutables, elle dispose d’une véritable équipe de créatures maléfiques qui l’assistent pour semer la terreur chez les Islandais pendant la période de Noël. Selon Icelandic Folktales and Legends, elle est mariée à Leppa-Ludi, un cannibale qui attend avec impatience les festins composés principalement d’enfants que prépare Grýla. Certaines traditions rapportent même que Grýla se débarrasse de son époux encombrant, voire qu’elle enchaîne plusieurs partenaires successifs, ce qui incite Leppa-Ludi à la plus grande prudence.

Comme beaucoup de sorcières-ogresses, Grýla a également des enfants : les fameux Treize Lutins de Noël. Originellement, ces créatures malicieuses et parfois menaçantes formaient un folklore distinct, mais dès le début du XIXe siècle, elles ont été intégrées à la famille de Grýla. C’est aussi à cette époque qu’elle devient la figure adoptive du Chat de Noël, autre personnage terrifiant du folklore islandais, réputé pour enlever ceux qui n’ont pas reçu de vêtements neufs pour Noël.

Le comportement des Treize Lutins a été quelque peu adouci de nos jours, mais leurs origines témoignent d’un passé bien plus sombre. Certains s’en prennent au bétail, d’autres pillent les réserves alimentaires, l’un s’amuse à claquer les portes, tandis qu’un autre se plaît à lécher toutes les cuillères de la maison. Ces récits effrayants ont tellement marqué les esprits qu’en 1746, il fut interdit aux parents islandais d’effrayer leurs enfants avec les histoires de Grýla, des Lutins de Noël et de leurs terribles compagnons.

Trois femmes déguisées en La Befana, 2012

Parmi les sorcières de Noël qui peuplent les légendes des fêtes, La Befana, en Italie, paraît presque douce en comparaison avec d’autres figures plus sanguinaires. Pourtant, cette figure attachante cache bien des facettes surprenantes.

La Befana est étroitement liée à des traditions anciennes, profondément enracinées dans le paganisme. Cette sorcière festive est probablement l’héritière culturelle de Strenia, une déesse romaine associée au renouveau du Nouvel An. Certains récits la présentent comme une ancêtre mythique revenant chaque année à la même période. Sa monture évoque des images ancestrales : elle est souvent décrite volant sur son balai ou chevauchant une chèvre, figures emblématiques du monde des sorcières. Son apparence, proche de celle d’une vieille sorcière revêche, rappelle l’archétype de la « crone », cette figure féminine légendaire et mystérieuse.

Dans les récits contemporains, La Befana agit davantage sur un mode plus personnel. Les enfants sages n’ont rien à craindre ; au contraire, ils peuvent recevoir quelques friandises en récompense de leur bon comportement. Mais pour les enfants turbulents, le destin est plus incertain. Selon certaines versions anciennes, La Befana attraperait les mauvais enfants pour les enfermer dans un sac et les emmener chez son époux cannibale — une légende aussi terrifiante que saisissante. Les adaptations modernes ont cependant adouci cette image dramatique : les enfants désobéissants se voient distribuer du charbon, ou parfois des bonbons noirs imitant le charbon, symbolisant leur punition de manière plus ludique. Quoi qu’il en soit, La Befana ne fait pas de compromis sur la discipline et ne craint pas de rappeler la réalité aux enfants.

Befana, la sorcière légendaire qui apporte bonbons et jouets aux enfants italiens

La légende de Befana, cette mystérieuse sorcière italienne, révèle un visage bien plus doux que celui des autres figures sorcières liées à Noël. Certaines versions de son histoire la présentent comme une femme au grand cœur, voire associée à des récits explicitement chrétiens. Par exemple, une tradition veut que les Rois Mages aient fait halte chez elle lors de leur voyage vers la crèche où venait de naître Jésus.

Initialement trop occupée pour les accompagner, elle se ravise bien vite et se précipite vers l’étable avec des cadeaux à offrir. Une autre variante plus mélancolique raconte que Befana, en deuil suite à la perte d’un enfant, confond le Nouveau-né avec son propre fils ; profondément touchée, elle devient alors la protectrice et la mère de tous les enfants d’Italie, récompensée par Jésus qui accepte ses présents avec amour.

Contrairement à d’autres sorcières de Noël redoutées pour leur sévérité, notamment envers les foyers mal rangés, Befana est réputée pour sa bienveillance. La tradition veut qu’elle balaie les sols de chaque maison visitée lors des fêtes, apportant non seulement des friandises mais aussi un soupçon d’aide bienveillante dans les foyers en pleine effervescence.

Cette image d’un personnage capable d’assister les parents débordés en cette période agitée soulève aussi une réflexion sur la dureté d’autres figures de sorcières de Noël. Peut-être Befana pourrait-elle servir d’exemple pour adoucir leurs légendes plus âpres et parfois effrayantes.

Festival de La Befana, 1821

Contrairement aux sorcières de Noël souvent effrayantes, Befana déploie un charme plus doux qui a considérablement amélioré son image auprès du public. En Italie, elle est devenue une figure emblématique du folklore de Noël, célébrée chaque année à travers de nombreux marchés et festivals dédiés.

La ville d’Urbania organise un festival impressionnant de quatre jours, du 2 au 6 janvier, dédié à cette sorcière de Noël. Les enfants ont même l’opportunité de visiter La Casa Della Befana où un comédien incarne Befana en personne. Le marché qui accompagne cette fête regorge d’étals proposant jouets, friandises et surtout la fameuse « charbonnade », ces bonbons en sucre en forme de charbon qui symbolisent la punition pour les enfants sages.

Toutefois, Urbania n’est pas la seule à célébrer la Befana. À Venise, une régate prend place chaque année : des participants costumés en vieilles sorcières malicieuses dévalent le célèbre Grand Canal à bord de barques colorées. Cette course festive est un hommage vibrant aux racines populaires de la tradition.

À Rome, un marché dédié à la Befana se tient également sur la place Navone, un lieu chargé d’histoire et d’animation durant la période de l’Épiphanie. Malgré quelques préoccupations sécuritaires récentes, cette fête conserve son importance symbolique, perpétuant des coutumes transmises de génération en génération.

Ainsi, la légende de La Befana reste ancrée dans le cœur des familles italiennes, qui continuent de raconter son histoire et d’entretenir ses traditions. Entre offrande de bonbons en forme de charbon et accrochement de bas à cadeaux, cette figure mystérieuse incarne un doux mélange d’histoire, de folklore et de magie hivernale qui fascine encore et toujours.

Figure de Frau Perchta lors d'un festival en 2017

Les sorcières et divinités associées à Noël partagent souvent des rancunes profondes et durables. Tandis que la Befana et Grýla punissent les enfants désobéissants, d’anciennes figures comme Holda invoquent le froid et la neige à leur guise.

Dans le folklore autrichien et du sud de l’Allemagne, Frau Perchta incarne cette même veine vengeresse. Selon la revue Folklore, elle est particulièrement active pendant les Douze Jours de Noël, s’étalant du 25 décembre au 5 janvier. Pendant cette période, Frau Perchta arpente les terres à la recherche des fauteurs de paresse. Les foyers sales ou en désordre risquent alors une visite de cette figure redoutable.

Les versions les plus sombres de cette légende relatent que Frau Perchta ne fait pas dans la demi-mesure. Les femmes de ménage négligentes et les enfants insolents voient leur ventre ouvert pour y être remplis de détritus, orchestré par cette sorcière de Noël impitoyable. En revanche, les enfants sages et travailleurs peuvent parfois recevoir une pièce ou un cadeau discret, ou se satisfaire d’éviter un sort bien pire au tranchant de son couteau.

Les récits plus calmes évoquent les bergers alpins qui auraient vu Frau Perchta errer sur les pentes, tenant en main un fuseau et filant la laine. De cette façon, elle incarne aussi l’industriosité qu’elle exige des autres, mêlant punition et exemple.

Légende ancienne et terrifiante, la Chasse Sauvage est un cortège spectral qui traverse les campagnes, emportant les âmes dans un tourbillon frénétique. Menée par des figures illustres ou redoutées, cette procession fantomatique a été associée à divers personnages selon les récits : héros locaux, rois défunt, le dieu nordique Odin, ou, dans des versions plus sombres, le Diable lui-même.

Selon les traditions allemandes, la meneuse de cette horde serait parfois Perchta, une figure légendaire aux origines mystérieuses, ou encore Holda, autre déesse aux accents sorciers. Dans plusieurs villes alpines, la célébration du Perchtenlauf perpétue cette légende : des personnages masqués liés à Perchta et à la Chasse Sauvage défilent en faisant du bruit et créant des désordres, recréant l’atmosphère sauvage et effrayante de cette procession divine et redoutée. Comme beaucoup de déesses anciennes, Perchta et Holda réclamaient respect et crainte, symboles d’une puissance à la fois spirituelle et terrifiante.

La Chasse Sauvage, Wilhelm Cordes, 1856

Dans les traditions slovènes, une entité similaire, Baba, correspond à une déesse de la mort décrite comme une sorcière. On y retrouve aussi la présence de Frau Holle, une version plus domestique d’Holda, également associée au commandement de la Chasse Sauvage. Ces récits populaires soulignent combien les sorcières de Noël, telles que Perchta, Holda, et Baba, incarnent des êtres à la fois mystérieux, redoutés et honorés, témoins de la fusion entre paganisme et croyances populaires.

La sorcière de Noël redoutée : Frau Holle

Frau Holle par Hans Thoma

Frau Holle, souvent surnommée la « Grand-mère Sombre » ou la « Dame Blanche », incarne une figure légendaire qui récompense les travailleurs assidus et punit les paresseux. Selon la revue Folklore, elle se montre particulièrement sévère envers les ménagères négligentes, surtout lorsque ces dernières ont tardé à filer la laine.

Dans la région de Franconie, en Allemagne, la légende se fait plus crue : Frau Holle irait jusqu’à étaler ses propres excréments sur le lin non filé. Une façon pour elle d’infliger une punition aussi dégoûtante qu’inoubliable à ceux qui négligeraient leurs tâches.

Les traditions autour de Frau Holle varient également selon les régions. Dans certains endroits, on affirme que tous travaux de filature doivent cesser à l’Épiphanie, le 6 janvier, sous peine de provoquer la colère de la sorcière. Cette règle paradoxale rend difficile de savoir précisément ce que Frau Holle attend, mais si l’on devine ses volontés, elle saurait offrir en récompense une petite pièce ou la promesse d’une bonne année.

Le livre The Witch signale aussi une coutume consistant à laisser de la nourriture pour Frau Holle lors de ses déplacements. Cette pratique, bien que païenne, est documentée grâce à de nombreux textes religieux qui s’indignent de ces usages persistants, témoignant ainsi de la résistance des anciennes croyances face à la christianisation.

Frau Holle, ou Holda, vidant ses oreillers sous forme de neige

L’une des figures les plus anciennes associées aux sorcières hivernales est Holda, liée aux déesses germaniques antiques qui entretenaient des liens mystérieux et profonds avec le monde des esprits. Dans de nombreux récits, la Mère Holda, comme on l’appelle parfois, est entourée d’une véritable cour de fantômes. Selon Norse Goddess Magic, elle était à l’origine une déesse céleste ayant le pouvoir de contrôler la météo. Sa routine domestique était étroitement liée aux phénomènes météorologiques : les nuages blancs et duveteux représentaient son linge étendu au séchage, tandis que la pluie était le fruit de sa lessive.

La légende affirme même qu’elle introduisit le lin à l’humanité, enseignant aux paysans comment extraire les fibres végétales pour les filer en fil de lin. Cette dimension agricole et météorologique renforce son rôle central dans les traditions hivernales et agricoles de l’Europe ancienne.

Plus touchante encore, Holda est dite protectrice des âmes des morts, particulièrement des enfants, nés ou à naître. Certains récits suggèrent qu’elle est chargée de faire naître de nouveaux enfants, car on raconte que les bébés proviennent de son puits ou de sa mare, un indice clair d’un lien ancestral avec les croyances sur la renaissance.

L’étude publiée dans la revue Indogermanische Forschungen explique que, malgré — ou peut-être en raison de — ses origines païennes, Holda est liée aux fêtes hivernales. Une source ancienne rapporte : « La nuit de la nativité du Christ, on réserve [une place à la table] pour la reine des cieux, que le peuple appelle Maîtresse Holda. » Ce rite visait à assurer chance et santé au foyer pour l’année qui débutait, illustrant comment des traditions autrefois païennes s’étaient intégrées aux célébrations de Noël.

Un festivalier déguisé en Perchten, un adepte laid de Perchta

De nombreuses sorcières de Noël sont représentées comme des vieilles femmes laides, allant de la bossue Befana à l’apparence véritablement démoniaque de Perchta. Plusieurs explications ont été avancées au fil des ans pour justifier cette représentation. Il se pourrait qu’elle soit liée à la période de l’année, où la laideur reflète le vieillissement et l’usure progressive – tout comme l’année elle-même qui se fait vieille et rugueuse.

Selon certaines interprétations, notamment exposées dans l’ouvrage Norse Goddess Magic, la figure de la vieille femme pourrait symboliser la nature sauvage et indomptée de ces sorcières de Noël, en particulier dans leurs formes plus anciennes et païennes. Cette vision met en avant un lien étroit entre la tradition et la force brute, incarnée dans une crone, une sorcière âgée pleine de mystères.

Une autre hypothèse, relayée par le média Vice, avance que la laideur de ces sorcières légendaires serait une arme contre la rigueur glaciale de l’hiver. Qui mieux qu’une sorcière effrayante et puissante pour repousser les intempéries glaçantes de la saison hivernale ? Cela ne serait sans doute pas un hasard si beaucoup d’entre elles sont associées aux fêtes de fin d’année, qui coïncident en général avec le solstice d’hiver – moment symbolique du retour progressif du soleil et de la chaleur dans le monde.

Cependant, toutes les sorcières de Noël ne sont pas forcément repoussantes. Certaines incarnations de Perchta, par exemple, sont décrites comme d’une beauté saisissante, surtout dans leurs formes divines plus affirmées. Selon des études folkloriques, des figures telles que Frau Holle ou Perchta pouvaient revêtir une allure majestueuse et impressionnante, parées de somptueux vêtements blancs, dispensant autant la bonne fortune que la mauvaise.

Illustration d'Alfred Pearse (1856-1933) pour The Thirsty Sword

Si de nombreuses légendes autour des sorcières de Noël trouvent leurs racines sur le continent européen, il serait erroné de penser qu’en Écosse, on est à l’abri de ces récits terrifiants. Là-bas, une sorcière bien particulière hante l’imaginaire hivernal : la gyre-carling. Celle-ci, symbole redouté des fêtes de fin d’année, sème la terreur avec sa massue de fer, prête à punir les foyers négligents.

Selon les recherches en littérature écossaise, cette figure hideuse et inquiétante s’inscrit durablement dans le folklore. Décrite comme une ogresse repoussante au « long nez » — une caractéristique évoquant son apparence monstrueuse —, la gyre-carling incarne la peur ancestrale liée aux manquements domestiques pendant la saison froide.

Les traditions rapportent que ceux qui omettaient de filer le lin durant l’hiver pouvaient se réveiller le matin pour constater la disparition mystérieuse de leur fil. Plus redoutable encore, la gyre-carling n’hésitait pas à frapper d’un coup violent au talon les plus négligents à l’aide de sa massue de fer. Tandis que si la roue à filer n’était pas rangée avec soin, elle pouvait prendre elle-même le relais, semant l’effroi dans la maisonnée oubliant cette tâche essentielle.

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