Statue de Lionne Rare : L’artefact ancien le plus cher jamais vendu

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Statue de Lionne Rare : L'artefact ancien le plus cher jamais vendu
États-Unis, Iran

Pour la plupart des passionnés d’antiquités, la recherche d’objets anciens est un passe-temps accessible qui permet de découvrir des fragments d’histoire à prix abordables. Les antiquaires et marchés spécialisés créent souvent une ambiance conviviale, presque familiale. Cependant, les biens proposés y sont généralement de faible valeur, et nombreux sont ceux qui, bien que vieux, ne sont pas véritablement des antiquités. En revanche, lorsqu’il s’agit d’objets rares provenant de l’Antiquité, la situation devient nettement plus sérieuse.

Illustration parfaite de cette rareté, la “Guennol Lioness” est une œuvre d’art vieille de 5 000 ans qui continue de fasciner les chercheurs et suscite un grand respect parmi collectionneurs et historiens. Cette pièce mesure à peine 8,4 cm de hauteur et est taillée dans du calcaire. Chef-d’œuvre d’artisanat, sa forme raffinée a été façonnée par un artiste inconnu à une époque où l’humanité venait tout juste d’inventer la roue.

On ignore exactement quand la Guennol Lioness est apparue sur le marché de l’art ou comment elle a circulé parmi les marchands. Certains experts laissent entendre que son entrée dans ce circuit a peut-être été liée à des transactions d’origine douteuse. Quoi qu’il en soit, le fonds Alastair Bradley Martin a mis aux enchères cette statue chez Sotheby’s à New York, le 5 décembre 2007. L’enchère gagnante, émise par un collectionneur privé britannique, s’est élevée à un montant impressionnant de 57,2 millions de dollars (soit environ 88 millions actuels). Ce record demeure le prix le plus élevé jamais payé pour un artéfact ancien.

Quelle est la signification de la Guennol Lioness ?

Guennol Lioness pleine vue sur fond gris

La forme de la Guennol Lioness est d’une perfection et d’une étrangeté remarquables, laissant perplexes quant aux techniques employées par l’artisan pour sculpter un tel objet il y a cinq millénaires. La statue représente une tête leonine parfaitement sculptée posée sur un corps ondulé qui paraît plus humain qu’animal. Lors de sa mise aux enchères en 2007, la maison Sotheby’s a décrit l’œuvre comme suit : « [une] forme puissante et une conception monumentale, l’avancée de la jambe gauche, le haut du corps aux épaules larges tourné complètement à droite avec les pattes serrées contre l’abdomen, la tête finement incisée avec de grands yeux écartés et des pupilles circulaires, quatre trous sur le dos pour insérer une queue, deux trous sur le sommet de la tête probablement destinés à la suspension, les pattes inférieures probablement complétées à l’époque par un autre matériau. »

Certains commentateurs estiment que cette figure anthropomorphe représente plus qu’une simple lionne : elle pourrait symboliser la lionne dans l’astrologie. Ce symbole incarne la force et la fertilité, particulièrement durant les mois d’été, saison des amours de l’animal. Le trou situé au sommet indique probablement que la Guennol Lioness servait d’amulette, portée autour du cou d’une personne d’une richesse et d’un rang social importants à l’époque. Cette statuette offrait à la fois protection et signe distinctif de pouvoir. Malgré les nombreuses interprétations, beaucoup du symbolisme de la Guennol Lioness reste encore à découvrir.

Provenance et origine de la Guennol Lioness

Musée de Brooklyn, extérieur avec cerisiers en fleurs

La Guennol Lioness est attribuée à la civilisation proto-élamite, localisée dans ce qui correspond aujourd’hui à l’Iran. L’Elam antique est surtout connu pour son système d’écriture complexe. Les Proto-Élamites étaient réputés pour leur habileté en sculpture, notamment d’animaux, dont les figurines pouvaient avoir une valeur commerciale importante dans les routes commerciales de l’époque. En plus de la Guennol Lioness, d’autres objets remarquables de cette période incluent une chèvre couchée, un bouquetin debout et un taureau anthropomorphe agenouillé tenant une coupe, tous réalisés en argent.

La fiche Sotheby’s indique que la statuette aurait été découverte aux environs de Bagdad, information cependant non attestée. Certaines sources rapportent que ce trésor serait passé entre les mains de l’archéologue britannique Leonard Woolley avant d’entrer en possession du marchand d’art Joseph Brummer à New York en 1931. En 1948, elle est devenue la propriété d’Alastair et d’Édith Martin.

Son nom, Guennol, provient du motif familial des Martin, couple d’origine galloise : “Martin” se traduit par “Guennol” en gallois. Bien que cette pièce rare fût leur propriété privée, ils l’ont prêtée au Musée de Brooklyn, où Alastair Martin a travaillé près de six décennies. Ainsi, le grand public peut aujourd’hui admirer ce remarquable témoignage de la sculpture proto-élamite.

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire