Selon les analyses scientifiques, la population mondiale pourrait atteindre entre 10 et 11 milliards d’individus dans un futur proche, et il est envisageable que les ressources soient suffisantes pour soutenir ces chiffres. Cependant, le changement climatique demeure une menace majeure, rendant indispensable la réduction des risques liés à des sites comme le fleuve Matanzas-Riachuelo en Argentine, qualifié par certaines sources comme un « désastre environnemental sans fin ».
Ce fleuve argentin représente un danger depuis plusieurs siècles. À l’époque, les tanneries et usines s’implantaient le long de ses rives, utilisant le cours d’eau comme décharge pratique pour leurs déchets industriels. Avec l’avancée des technologies, cette pratique persiste encore aujourd’hui. Un rapport officiel de 2016 indiquait que le Matanzas-Riachuelo continuait de servir de canal d’évacuation pour les eaux usées liées aux activités économiques et humaines de Buenos Aires et de sa grande banlieue. Malheureusement, les efforts entrepris pour rendre ces eaux potables se sont révélés coûteux et largement inefficaces.
Des analyses récentes ont révélé des concentrations dangereuses de métaux lourds tels que le zinc, le cuivre, le chrome, le plomb et l’arsenic dans ses eaux. Environ 3,5 millions de personnes vivent à proximité, dont environ 20 000 résident directement dans le bassin versant toxique du fleuve. Des études menées par des organisations internationales ont conclu que 80 % des eaux prélevées dans les puits situés à proximité sont impropres à la consommation humaine en raison de cette pollution intense.
Malgré des investissements publics colossaux – estimés à plus de 5,2 milliards de dollars entre 2008 et 2016 – les autorités argentines peinent à assainir ce fleuve dangereux. Dans le quartier de La Boca à Buenos Aires, là où le Matanzas-Riachuelo rejoint l’estuaire du Rio de la Plata, les progrès restent marginaux. Un responsable environnemental local a rapporté que les seules avancées notables consistent en un nettoyage partiel des berges et le retrait de nombreuses épaves datant de plusieurs décennies.
La pollution affecte ainsi non seulement le cours d’eau, mais également l’ensemble de l’écosystème environnant. La faible volonté politique résiderait en partie dans la volonté de ne pas heurter les intérêts industriels locaux, dont les dirigeants devraient engager des investissements importants pour se conformer à des normes de production plus respectueuses de l’environnement. Tant qu’aucune solution durable ne sera trouvée, le fleuve Matanzas-Riachuelo demeurera l’un des endroits les plus pollués et dangereux au monde.