
La vie du cowboy dans le Far West évoque immédiatement la liberté, l’immensité des plaines, les repas autour du feu de camp et ces chansons inoubliables. Pourtant, la réalité était bien plus dure. Une dizaine à une vingtaine de jeunes hommes sur les longues transhumances menaient un travail épuisant, salissant et souvent périlleux. Selon True West Magazine, les éléments naturels représentaient un défi constant : les orages pouvaient transformer une rivière tranquille en un torrent violent. Le bétail, souvent nerveux, pouvait soudainement s’affoler et s’emballer, parfois même de nuit, forçant les cowboys à galoper dans l’obscurité pour calmer le troupeau avant toute perte humaine ou animale.
Les bovins à longues cornes, au tempérament ardent, les chevaux difficiles, et l’absence de soins médicaux professionnels rendaient la vie de camp rude. En général, c’est le cuisinier, souvent aguerri, qui jouait le rôle de médecin amateur. Les cowboys étaient donc constamment occupés, depuis qu’ils terminaient leur petit-déjeuner jusqu’au moment où ils s’effondraient de fatigue dans leur sac de couchage, avant de reprendre leur tour de garde autour du troupeau endormi.
Les journées étaient longues, sans répit. Même pendant les repas, un cowboy pouvait être appelé à remonter en selle à tout instant pour gérer une crise liée au bétail ou aux conditions climatiques. Pendant près de deux mois, ces hommes restaient ainsi en alerte constante, veillant sur le troupeau, rassemblant les animaux égarés et prévenant les catastrophes ou les vols.

Quant à leur hygiène, la réponse est simple : ils ne se baignaient pas régulièrement. Leur emploi du temps ne leur en laissait simplement pas le temps. De plus, tous étaient recouverts de poussière, de sueur et parfois même de fumier, une condition commune à toute la troupe. À l’exception d’un bref trempage lors des traversées de rivières, les cowboys vivaient ainsi pendant les deux mois que durait la transhumance.
Mais une fois la caravane arrivée à destination, c’était le moment de se refaire une santé, y compris au niveau hygiénique. D’après Marshall Trimble, historien officiel de l’Arizona, la fin du trajet était une véritable fête. Les troupeaux étaient vendus, les salaires versés, et la relaxation prenait place. Dans les villes-rassemblements comme Dodge City, on trouvait de véritables opportunités pour se laver, se raser et se vêtir de neuf, en commençant par les sous-vêtements jusqu’à l’ensemble de la tenue.
Avec l’argent en poche, le cowboy pouvait s’offrir un bain chaud, un rasage soigné et un repas à table, accompagné d’un ou plusieurs verres. Musique, danse et jeux d’argent animaient souvent ces moments de détente. La majorité profitait alors de l’occasion pour retrouver une certaine propreté, même si certains s’égaraient un peu trop. Et peu après, repartait la ronde : « Rassemble-les et fait-les avancer ».
