La Tragique Histoire de Frida Kahlo : Art et Souffrance

par Zoé
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La Tragique Histoire de Frida Kahlo : Art et Souffrance
Mexique
Portrait de Frida Kahlo

Frida Kahlo demeure l’une des artistes les plus admirées du XXe siècle. Son talent exceptionnel n’a rien perdu de sa puissance, et ses œuvres se vendent aujourd’hui à prix d’or. Pourtant, l’art de Kahlo est indissociable de sa personnalité, si bien que sa biographie passionnée est devenue aussi célèbre que ses toiles.

Selon le New York Times, Frida Kahlo est passée d’une figure de culte fascinante à un symbole universel du triomphe artistique et de la lutte féministe. Parallèlement, son image s’est retrouvée au cœur d’un véritable phénomène commercial, parfois réduit à du kitsch, visible sur des badges, T-shirts ou sacs aux couleurs vives.

Cependant, cette « Fridamania » ne rend pas justice à la réalité tumultueuse de son existence. La grandeur de son génie artistique s’est construite au prix d’une vie marquée par la tragédie, la maladie, la douleur chronique et les trahisons. Frida n’a jamais hésité à peindre ses souffrances, mêlant ainsi intimement son vécu à son œuvre.

Cette fusion entre sa vie personnelle et son art a gravé son nom dans l’histoire non seulement comme une artiste tourmentée, mais aussi comme une icône mondiale. Voici l’histoire vraie et poignante de Frida Kahlo, une femme qui a transformé la douleur en création immortelle.

Frida Kahlo : un enfance marquée par la douleur et l’isolement

Matilde, Adriana, Frida et Cristina Kahlo

Frida Kahlo est née dans un foyer marqué par le malheur. Son père, Guillermo Kahlo, avait épousé sa mère, Matilde Calderón y González, suite au décès de sa première épouse, mais leur union n’était pas basée sur l’amour. Peu avant sa grossesse de Frida, Matilde avait perdu un fils en bas âge, un chagrin dont elle ne s’est jamais remise. Cette douleur intense a profondément affecté sa capacité à s’occuper de Frida dès sa naissance en 1907.

Livrée aux soins de nourrices, certaines peu compétentes, Frida a grandi dans un environnement où elle se sentait souvent abandonnée. Sa mère, accablée par son deuil, a dû renvoyer au moins une nourrice pour alcoolisme durant son service. Ainsi, dès l’enfance, Frida a été confrontée à un manque évident d’attention et de tendresse maternelle.

Privée de l’affection que sa mère n’était pas en mesure de lui offrir, Kahlo a ressenti une forte pression pour combler le vide laissé par son frère défunt. Elle a endossé le rôle de « fils » de la famille, adoptant des traits et des activités traditionnellement masculins pour son époque. Passionnée de sports comme la boxe et la lutte, elle était la favorite de son père, en partie parce qu’elle lui ressemblait le plus.

Si Frida entretenait une relation proche avec son père, celui-ci souffrait d’épilepsie et de problèmes de santé qui affectaient son quotidien. Quant à sa mère, Frida la percevait comme une femme tendue, cruelle et profondément religieuse, accentuant un climat familial rigide et empreint de froideur émotionnelle. Cette enfance difficile, nourrie de négligence et de souffrances, a profondément marqué Kahlo, qui la qualifiait elle-même de « triste » et douloureuse.

Frida Kahlo enfant

Vers l’âge de six ans, Frida Kahlo contracta la poliomyélite, une maladie qui marqua à jamais son corps. Cette infection entraîna un amincissement et un raccourcissement de sa jambe droite, une difformité qu’elle tenta d’abord de dissimuler sous des bandages et de grosses chaussettes, espérant ainsi échapper au regard de ses parents.

Non diagnostiquée immédiatement, elle ne bénéficia jamais d’un traitement adapté. Privée d’appareils orthopédiques ou de chaussures spécifiques, elle développa une boiterie qui provoqua des dégâts irréversibles non seulement à sa jambe, mais également à son bassin et à sa colonne vertébrale. En grandissant, sa colonne et son bassin prirent une forme tordue et déformée, accentuant ses douleurs et fragilisant durablement son dos.

Malgré ces difficultés, Frida Kahlo fit face à de nombreuses moqueries de la part de ses camarades de classe, qui la surnommèrent “jambe de bois”. Toutefois, elle perçut aussi un aspect positif à sa maladie : elle reçut plus d’attention et d’affection de la part de ses parents. Elle confia que “papa et maman ont commencé à beaucoup me gâter et à m’aimer davantage”.

Son père, encourageant sa résilience, la poussa à pratiquer divers sports tels que la natation, le football et la lutte, persuadé que l’activité physique pourrait aider à restaurer sa jambe. Malheureusement, Frida ne se remit jamais totalement des séquelles de la poliomyélite. Sa jambe et son dos restèrent définitivement marqués par cette épreuve, façonnant par la suite son univers artistique et sa personnalité.

Frida Kahlo assise près d’un agave

Frida Kahlo a connu des difficultés importantes dès son entrée à l’école, en raison de problèmes de santé qui l’ont obligée à commencer sa scolarité plus tard que ses camarades. Ainsi, elle était plus âgée que la plupart des élèves de sa classe. Pendant son enfance, elle a souvent été victime d’intimidation à cause de ses affections physiques, ce qui a grandement impacté sa vie sociale.

Alors que ses sœurs étaient envoyées dans des couvents, les parents de Frida ont préféré l’inscrire dans une école allemande. À l’âge de 13 ans, le professeur de gymnastique, Sara Zenil, l’a retirée de ses cours, la jugeant trop fragile pour le sport. Tragiquement, cette enseignante a ensuite abusé sexuellement de Frida, une situation qui a perduré jusqu’à ce que la mère de l’artiste découvre des lettres compromettantes révélant cette relation. Dès qu’elle fut informée, la mère de Frida l’a retirée de cette école.

À 15 ans, Frida Kahlo fut admise à la prestigieuse école préparatoire nationale de Mexico, l’une des 35 filles à intégrer l’établissement dès 1922 lorsqu’il ouvrit ses portes aux jeunes filles. C’est là qu’elle commença enfin à s’épanouir sur le plan académique, exceller dans ses études et envisager une carrière médicale. Elle approfondit ses connaissances en anatomie, botanique et philosophie. Par ailleurs, elle se lia d’amitié avec un groupe d’étudiants intellectuels aux convictions progressistes, les « Cachuchas », qui éveillèrent son intérêt pour les questions sociales, politiques et identitaires du Mexique.

Un accident de bus faillit coûter la vie à Frida Kahlo

Autoportrait de Frida Kahlo

À seulement 18 ans, Frida Kahlo se trouvait dans un bus avec son petit ami de l’époque, Alejandro Gómez Arias, lorsqu’un tramway percutait violemment leur véhicule. Si Arias s’en sortit avec peu de blessures, Kahlo fut transpercée par une barre métallique qui lui déchira le bassin. Ses blessures furent si graves que de nombreux témoins crurent qu’elle ne survivrait pas à ce drame.

Son bassin fut pulvérisé, sa colonne vertébrale et sa clavicule fracturées. Elle subit également onze fractures à la jambe droite, ainsi qu’une luxation de l’épaule, selon les récits biographiques. Cette terrible scène marqua un tournant décisif dans sa vie, mêlant douleur physique intense et début d’un chemin artistique unique.

Un détail presque mythologique entoure cet accident : lors de la collision, ses vêtements furent déchirés. Plus étonnant encore, un autre passager transportait un paquet de poudre d’or qui se brisa, recouvrant le corps nu et brisé de Frida d’une poussière dorée scintillante, une image aussi symbolique que troublante.

Restée alitée pendant trois mois, elle dut trouver un moyen de canaliser son énergie et sa douleur. En manque d’occupations, elle se mit à peindre. Frida elle-même raconta cet épisode en 1938 : « Je m’ennuyais terriblement au lit… alors j’ai décidé de faire quelque chose. J’ai volé quelques tubes de peinture à l’huile à mon père, et ma mère m’a commandé un chevalet spécial car je ne pouvais pas m’asseoir… ainsi j’ai commencé à peindre. »

Elle réalisa un autoportrait pour Arias, mais leur relation se détériora rapidement, notamment parce qu’il refusa de lui rendre visite pendant sa convalescence. Si leur histoire d’amour ne survécut pas à l’épreuve, la passion de Frida pour la peinture venait à peine de naître, annonçant une vie où l’art serait son refuge et son cri face à la souffrance.

Frida Kahlo et Diego Rivera

Frida Kahlo rencontra pour la première fois le célèbre peintre muraliste Diego Rivera alors qu’elle avait 15 ans et lui 36 ans. Malgré sa stature imposante — dépassant les 300 livres et plus de six pieds — et sa renommée artistique hors du commun, elle n’hésita pas à lui rendre visite après son accident pour lui demander son avis sur ses tableaux. Il fut immédiatement séduit par la justesse et l’authenticité de son art, notant qu’il était évident pour lui que cette jeune fille était une artiste véritable.

Mais Rivera ne fut pas seulement captivé par ses œuvres ; il le fut aussi par Frida elle-même. Peu après, une relation amoureuse naquit entre eux, ce qui déplut vivement à la mère de Frida. Leur union semblait improbable : lui, imposant et d’âge mûr ; elle, fragile et adolescente. Pourtant, Frida était obsédée par lui et malgré les objections maternelles, ils se marièrent en 1929.

Si Frida aimait profondément Rivera, leur mariage fut tumultueux. Tous deux eurent des aventures extraconjugales et se disputaient violemment à propos de leurs infidélités respectives. Rivera demanda le divorce en 1939, mais la séparation fut brève : ils restèrent en contact permanent et se réconcilièrent moins d’un an plus tard. Ils se remarièrent en décembre 1940, poursuivant chacun leurs liaisons, mais restant mariés jusqu’à la mort de Frida.

Frida Kahlo et son rejet de « Gringolandia »

Frida Kahlo America

À la fin de l’année 1930, Frida Kahlo et Diego Rivera quittèrent le Mexique pour s’installer aux États-Unis. Ce déplacement résultait d’une commande majeure pour Rivera, chargé de peindre des fresques pour le Luncheon Club de la Bourse de San Francisco ainsi que pour la California School of Fine Arts.

Leur parcours artistique les mena successivement à San Francisco, New York puis Detroit, où Rivera réalisa plusieurs commandes murales prestigieuses. Aux États-Unis, le couple fut largement reconnu et adulé par les acteurs majeurs du monde artistique, côtoyant des figures telles que la photographe Imogen Cunningham et l’artiste Georgia O’Keeffe.

Cette période fut aussi celle d’une floraison créative pour Kahlo, qui produisit plusieurs œuvres majeures. Parmi elles, Henry Ford Hospital (Flying Bed) et Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, témoignant à la fois de son talent et de son regard engagé.

Toutefois, malgré ce succès, Kahlo souffrait d’un profond mal du pays. Elle appelait les États-Unis « Gringolandia » avec dédain, exprimant sa haine pour les inégalités sociales qu’elle observait : « la pauvreté horrible » et « des millions de personnes sans travail, nourriture ou logement ». Elle dénonçait également ce qu’elle qualifiait de « riches salauds » pour lesquels Rivera travaillait.

Sa perception des Américains était sans concession. Elle confiait à ses proches : « Je n’aime pas particulièrement les gringos… Ils sont ennuyeux et ont tous des visages comme des petits pains crus (surtout les vieilles femmes) », comme l’a rapporté Andrea Kettenmann dans son ouvrage Frida Kahlo, 1907-1954 : Douleur et Passion.

Face à ce mal-être, Kahlo exerça une forte pression sur Rivera pour qu’ils retournent au Mexique. Si ce dernier appréciait la vie américaine et voulait y demeurer, il céda finalement en 1933. Néanmoins, leur départ fut marqué par une certaine rancune de sa part envers Kahlo, qu’il blâmait pour ce choix.

Autoportrait de Frida Kahlo

Frida Kahlo a consommé de l’alcool de manière excessive tout au long de sa vie. Selon National Geographic, elle aurait bu chaque jour une bouteille de brandy. Amatrice de tequila, elle surprenait souvent ses interlocuteurs par sa résistance à l’alcool, contredisant l’image fragile que pouvait renvoyer sa petite taille. D’ailleurs, Lupe Marín, la seconde épouse de Diego Rivera, témoigna de son étonnement devant cette « prétendue jeune femme » qui buvait de la tequila « comme un véritable mariachi » (Smithsonian Magazine).

Avec l’âge, la dépression et les douleurs chroniques ont conduit Frida Kahlo à utiliser l’alcool comme mécanisme de défense. Plus tard, elle a également abusé des antalgiques prescrits. Après une opération de la colonne vertébrale en 1946, qui n’a pas donné les résultats escomptés, elle s’est vu prescrire de la morphine et du Seconal, substances qu’elle consomma vite de manière excessive, parfois même de manière illégale une fois ses ordonnances épuisées. Cette consommation intense d’alcool et de médicaments a considérablement affaibli sa santé déjà fragile.

Durant son séjour à San Francisco, Frida fit la connaissance du docteur Leo Eloesser, qui devint son confident et un ami proche pendant vingt ans. Il s’efforça de la dissuader de poursuivre cette spirale autodestructrice, lui recommandant « un repos au lit, une alimentation plus nourrissante, l’arrêt de la consommation d’alcool et une thérapie » comme moyens plus sains pour affronter la douleur (Oxford Academic Physical Therapy Journal). En dépit de ces conseils, Kahlo poursuivit sa consommation excessive jusqu’à la fin de sa vie.

Les infidélités tumultueuses de Frida Kahlo et Diego Rivera

Frida Kahlo et Diego Rivera

Frida Kahlo et Diego Rivera étaient tristement célèbres pour leurs nombreuses infidélités tout au long de leur mariage. Diego Rivera, connu pour son goût pour les femmes, entama leur relation alors même qu’il était encore marié à sa deuxième épouse, selon National Geographic. Ces multiples liaisons plongeaient régulièrement Kahlo dans la douleur, surtout lorsqu’en 1935, Rivera entretint une liaison avec la jeune sœur de Frida, Cristina.

Cette trahison fut un choc terrible pour Kahlo, qui sombra alors dans une profonde dépression, allant jusqu’à se couper elle-même les cheveux. Son ami, le docteur Eloesser, tenta de la réconforter en lui écrivant : « Diego t’aime beaucoup, et tu l’aimes aussi. Il a néanmoins deux grandes passions à part toi : la peinture et les femmes en général. Il n’a jamais été, et ne sera jamais, monogame. »

Malgré la douleur causée par ces infidélités, Frida Kahlo ne fut pas non plus fidèle. Elle vécut de nombreuses liaisons, avec des hommes comme avec des femmes. Parfois, pour se venger de Rivera, elle séduisait ses amantes, bien que Diego ne semblait guère affecté par ses relations extraconjugales. Parmi ses amours les plus notoires, on compte une liaison de dix ans avec le photographe Nikolas Muray ainsi qu’une relation avec la célèbre peintre Georgia O’Keeffe.

De plus, Kahlo eut une histoire d’amour avec Léon Trotsky, alors exilé, qu’elle et Rivera accueillirent chez eux en 1937. Ces relations complexes témoignent de la vie tumultueuse et passionnée de l’artiste.

Sur le plan physique, ces infidélités eurent aussi des conséquences dramatiques. Selon The Art Story, Frida Kahlo souffrit de syphilis, probablement contractée lors de ces nombreux liaisons extraconjugales, que ce soit de son fait ou de celui de Rivera.

Savoir

Portrait de Frida Kahlo

Frida Kahlo nourrissait un profond désir d’offrir à Diego Rivera un enfant. Pourtant, les séquelles d’un accident de bus dans sa jeunesse, où une tige métallique avait perforé son utérus, avaient gravement compromis sa capacité à mener une grossesse à terme.

Elle a conçu plusieurs fois, mais chaque grossesse a été marquée par des épreuves douloureuses. En 1929, peu avant leur mariage, elle devient enceinte, mais la grossesse doit être interrompue à cause de complications liées à sa santé fragile. Puis, en 1932, lors d’un séjour aux États-Unis, une nouvelle grossesse se conclut par une fausse couche.

La perte de ses enfants a profondément bouleversé Kahlo, qui confia dans une lettre à son ami, le docteur Eloesser, sa grande tristesse : « J’avais tant espéré avoir un petit Dieguito que j’ai beaucoup pleuré, mais c’est fini, il n’y a rien d’autre à faire que de supporter. »

Il est également possible qu’elle ait interrompu une autre grossesse, cette fois-ci parce que Diego Rivera n’en était pas le père. Après chaque échec, Frida sombrait dans une profonde dépression, confrontée à son corps fragile mais toujours capable de concevoir sans pouvoir mener une grossesse à terme.

Frida Kahlo était exceptionnellement proche de son père

Portrait de Guillermo Kahlo

Les liens entre Frida Kahlo et son père, Guillermo Kahlo, étaient profondément forts. Tous deux artistes, ils partageaient également une fragilité liée à la maladie chronique : Guillermo souffrait d’épilepsie. Frida s’occupait souvent de lui pendant ses crises, et, en retour, il veillait sur elle durant sa longue période d’invalidité suite à un accident presque fatal.

Guillermo avait émigré d’Allemagne au Mexique en 1891, héritant d’une entreprise de photographie appartenant à la famille maternelle de Frida après le mariage de ses parents. Frida l’assistait fréquemment dans son atelier, où elle apprit les techniques essentielles de la photographie, telles que l’éclairage, la pose et la composition, qu’elle intégrerait plus tard dans ses propres tableaux.

Supporteur indéfectible de la vocation artistique de sa fille, Guillermo organisa même un apprentissage en dessin avec un de ses amis peintres, Fernando Fernandez. Frida était l’enfant préférée de son père, et ils partageaient un lien intime plus fort que celui qu’il entretenait avec ses autres enfants. Leur complicité dura toute une vie, au point que Guillermo s’opposa à sa femme pour soutenir le mariage de Frida avec Diego Rivera.

La mort de Guillermo en avril 1941 fut un choc profond pour Frida. Contrairement à la perte de sa mère, dont elle ne voulut pas voir le corps, celle de son père la bouleversa intensément. Elle avait été commissionnée pour réaliser une série de portraits de femmes mexicaines célèbres, mais submergée par le chagrin et toujours affaiblie physiquement, elle ne put mener ce projet à terme.

Peinture de Frida Kahlo

Frida Kahlo a vécu avec une douleur chronique tout au long de sa vie, aggravée par l’infidélité répétée de son mari. Vers la fin des années 1940, elle semblait atteindre une limite insoutenable. Épuisée physiquement et moralement, sa santé s’est rapidement détériorée sans espoir véritable de guérison.

En 1950, elle passa neuf mois à l’hôpital, subissant plusieurs interventions chirurgicales infructueuses au niveau de la colonne vertébrale, du pied et de la jambe. Progressivement, son état la rendit presque totalement immobile, la confinant la majeure partie du temps dans un fauteuil roulant. Au total, Frida subit plus de trente opérations au cours de sa vie.

Pendant les moments où elle était la plus fragile, son mari fit preuve d’attention, mais ce soutien fut de courte durée puisqu’il reprit rapidement ses infidélités. Accablée par ces déceptions répétées, malade et déprimée, Frida Kahlo tenta de mettre fin à ses jours. En 1953, elle fut de nouveau hospitalisée, probablement en lien avec une tentative de suicide.

Savoir

Peinture de Frida Kahlo

La santé de Frida Kahlo s’était progressivement détériorée au cours de la dernière décennie de sa vie. En août 1953, elle contracta une gangrène à la jambe droite, nécessitant finalement une opération pour une amputation en dessous du genou. Cette même année, la Galerie d’Art Contemporain d’Álvarez Bravo organisa sa première et unique exposition personnelle au Mexique.

Arrivant à la soirée d’ouverture en ambulance, Frida fut portée sur une civière et installée de manière théâtrale au centre d’un lit à baldaquin pour le reste de l’exposition, un symbole fort de sa lutte entre douleur et expression artistique. Cette scène témoigne de sa détermination à continuer à partager son art malgré de sévères obstacles physiques.

À la fin de 1953, elle fut hospitalisée pour une pneumonie bronchique. Son état se dégrada rapidement les mois suivants. Le 13 juillet 1954, sa nourrice la découvrit morte dans son lit, à l’âge de seulement 47 ans. La cause officielle de son décès fut déclarée comme une embolie pulmonaire, pourtant de nombreuses voix doutèrent d’une mort naturelle, spéculant sur un possible geste volontaire de l’artiste face à ses souffrances.

Qu’importe l’intention, Frida Kahlo avait conscience que la fin approchait. Ses derniers mots consignés dans son journal intime furent poignants : « J’espère que le départ sera joyeux — et j’espère ne jamais revenir — FRIDA ». Ces mots traduisent le courage et la lucidité d’une femme dont le parcours fut aussi intense que son art.

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