Comment Roosevelt a caché son handicap et dirigé les USA

par Olivier
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Comment Roosevelt a caché son handicap et dirigé les USA
États-Unis

Franklin D. Roosevelt

On attribuait autrefois à Franklin Delano Roosevelt une paralysie des jambes causée par la polio, diagno­sis alors courante. Cependant, des études médicales récentes penchent plutôt vers un syndrome de Guillain-Barré. Quoi qu’il en soit, à l’âge de 39 ans, Roosevelt fut frappé d’une paralysie qui le priva de l’usage de ses jambes pour le reste de sa vie.

Conscient de l’image publique, Roosevelt redoutait qu’être vu en fauteuil roulant ne lui fasse perdre son aura de leader fort et capable — le réduisant à « un homme à moitié ». Son ambition politique était grande, mais il jugeait indispensable de masquer son handicap. Jamais il ne fut vu en public dans un fauteuil, et il fit adapter sa voiture pour la conduire uniquement à l’aide de ses mains, tenant le volant avec son torse et manipulant les commandes à deux mains.

Franklin Roosevelt's Fourth Inaugural

Sa maladie ne l’empêcha pas de poursuivre une carrière publique remarquable. Élu gouverneur de New York sept ans après son diagnostic, Roosevelt demeura une figure nationale reconnue, malgré une défaite à la vice-présidence en 1920. Les médias, comme le New York Times, rapportaient son état, mais il tenait à ce que sa faiblesse physique ne soit pas un obstacle à sa trajectoire politique.

Débutant dans une époque où l’acier était lourd et peu maniable, Roosevelt utilisa d’imposants appareils orthopédiques pour simuler la marche. Il s’exerçait à faire quelques pas, effort qui le laissait souvent en sueur. Son allure pour tromper le regard combinait ces orthèses, une canne, et l’appui bienveillant d’un de ses fils adultes.

Franklin Roosevelt memorial

Cette démarche fragile et douloureuse lui permit néanmoins de dissimuler sa vulnérabilité. Roosevelt portait rarement ces appareillages, tant ils étaient contraignants et sources de souffrance. Lorsqu’il était photographié, il était généralement assis. Un tacite arrangement avec la presse évitait qu’il soit présenté dans une posture révélant son handicap. Cette prudence contribua à façonner une image de force et de détermination.

Quatre fois élu président des États-Unis, Roosevelt mena la nation à travers la Grande Dépression puis la Seconde Guerre mondiale. Son célèbre discours inaugural de 1933 résonne encore aujourd’hui : « Nous n’avons rien à craindre, sinon la peur elle-même ». Mais son corps commença à fléchir. En 1945, affaibli par diverses affections cardiaques et vasculaires, il s’éteignit à 63 ans, victime d’une hémorragie cérébrale massive.

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