Ce qu’Henry VIII mangeait au quotidien
Plonger dans les repas d’Henry VIII, c’est révéler un pan de la vie quotidienne de la cour Tudor où faste et excès allaient de pair. Mort le 28 janvier 1547, le roi Tudor était aussi célèbre pour ses appétits que pour ses passions : musique, poésie, danse, sports — notamment le joute — et un goût notoire pour les maîtresses, certaines devenues épouses.
En prenant la couronne, Henry VIII prit aussi du volume : on lui attribue une taille de tour de taille d’environ 54 pouces (≈137 cm). Être roi offrait peu de limites, et la table royale en fut l’illustration la plus visible ; abondance et diversité y étaient les maîtres mots.
La cuisine à la cour Tudor privilégiait surtout les préparations riches et carnées. Pour donner une idée de l’éventail offert au roi :
- Viandes sauvages : venaison (cerf), sanglier et même castor figuraient parmi les gibiers servis.
- Viandes domestiques : bœuf, agneau, porc, bœuf d’animaux de trait et toutes sortes de volailles, y compris des cygnes et des paons.
- Poissons : prisés surtout les jours d’abstinence, notamment le vendredi, conformément aux pratiques religieuses de l’époque.
- Pains et pâtisseries : le pain était omniprésent ; les tours de main anglais incluaient des tourtes sucrées et salées, et le « mincemeat » contenait autrefois de la viande hachée.
- Produits laitiers et crèmes : très utilisés dans les préparations sucrées et salées, contribuant aux plats généreux et caloriques.
Les fruits et légumes crus étaient souvent considérés comme nourriture paysanne, parfois perçue comme peu saine, et figuraient donc peu dans les assiettes des élites. En revanche, sauces, graisses et crèmes multipliaient les calories.
Ces choix alimentaires eurent un coût pour Henry VIII : à sa mort à 55 ans, il est probable qu’il souffrait de goutte, de diabète et d’hypertension. Une simple salade n’aurait sans doute pas suffi à renverser le cours de sa santé, selon la plaisante observation des chroniqueurs de l’époque.

