Spartacus : origines, fuite et ralliement
La scène devenue emblématique dans le film de Kirk Douglas — où les compagnons vaincus se lèvent un à un en déclarant « Je suis Spartacus » — reste un symbole d’unité pour une cause commune. Qu’elle ait réellement eu lieu ou non, la question persiste : qui était Spartacus ? Les sources antiques, notamment le biographe romain Plutarque, le décrivent comme un Thrace, originaire d’une région d’Europe de l’Est englobant l’actuelle Bulgarie et des parties de la Grèce et de la Turquie.

Selon une opinion informée — mais non certaine — Spartacus aurait été un ancien soldat romain déserteur, capturé puis vendu comme esclave. Il finit par être envoyé à une école de gladiateurs à Cumes, près de Capoue, en Italie. En 73 av. J.-C., lui et soixante-dix autres s’évadèrent de cette école ; d’autres esclaves les rejoignirent ensuite et ils se réfugièrent sur le mont Vésuve — oui, le même Vésuve qui, quelque 150 ans plus tard, ensevelira Pompéi.

Spartacus est-il mort au combat… ou pas ?
Spartacus se livra à ce qu’on qualifierait aujourd’hui de guérilla : acquisition d’armes, recrutement, entraînement. Son mouvement prit de l’ampleur au point de former une armée estimée par certains à plus de 100 000 hommes. La menace d’une attaque contre Rome devint réelle aux yeux des autorités.
- 73 av. J.-C. : l’évasion initiale et le rassemblement des esclaves sur le Vésuve.
- Expansion : victoire sur plusieurs détachements romains et recrutement massif.
- Progression stratégique : marche vers le nord, en direction de la Gaule, puis inexplicablement retour vers le sud.
- 72 av. J.-C. : affrontement décisif en Lucanie ; la révolte est écrasée.
Après une série de victoires contre des forces romaines dépêchées pour les arrêter, Spartacus et ses hommes atteignirent la Calabre — le talon de la botte italienne — peut-être dans l’espoir de gagner la Sicile. Rome, prenant finalement l’insurrection au sérieux, envoya des troupes et des généraux expérimentés. Bien que les insurgés aient réussi à percer certaines lignes, la bataille rangée en Lucanie en 72 av. J.-C. mit un terme brutal à la rébellion.
La majorité des historiens pensent que Spartacus trouva la mort au cours de ces combats, même si son corps ne fut jamais retrouvé, ce qui alimente encore le mystère autour de son sort. En représailles et pour servir d’avertissement, les Romains capturèrent et crucifièrent environ 6 000 de ses partisans.
Cette séquence d’événements éclaire la trajectoire d’une révolte qui marqua durablement l’histoire de la République romaine et la mémoire collective autour du nom de Spartacus.
