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Les thrillers psychologiques de l’autrice américaine Freida McFadden connaissent un succès phénoménal en France, suscitant interrogations et scepticisme dans le milieu de la critique littéraire. En 2024, son roman La Femme de ménage s’est imposé comme le livre le plus vendu du pays avec plus de 600 000 exemplaires écoulés. Début 2025, les ventes cumulées ont dépassé le million, un exploit remarquable pour un titre paru en poche en octobre 2023.
Le 16 avril 2025, deux nouvelles parutions de McFadden ont vu le jour : La Prof, un thriller criminel situé dans un lycée du Massachusetts, édité chez City, et la version poche de La Psy, publiée chez J’ai lu. Le phénomène de bouche-à-oreille et la viralité sur les réseaux sociaux ont pris de court les journalistes, qui peinent à en cerner la recette malgré l’envolée des ventes.
Des critiques partagées face au succès de Freida McFadden
Le Nouvel Observateur, plutôt adepte de littérature dite « exigeante », reste dubitatif devant l’engouement suscité : « Freida McFadden balaie la concurrence. Mais qu’est-ce que les lecteurs lui trouvent ? » s’interroge-t-il. Selon l’hebdomadaire, la clé résiderait dans les cliffhangers incessants et les retournements de situation imprévisibles qui inversent constamment les rôles entre bons et mauvais personnages. Une formule répétitive, mais efficace.
La lecture proposée par McFadden est perçue par Libération comme une « lecture-fringale ». Le quotidien de gauche la classe parmi la littérature de gare, un divertissement rapide et superficiel ciblant principalement les voyageurs. Le style, qualifié de « finesse de Stabilo », est facilement consommable, au premier ou second degré, mais sans complaisance sur la faible profondeur littéraire.
De son côté, Le Figaro propose un autre regard grâce à Mohammed Aïssaoui, écrivain et juré du prix Renaudot. Pour lui, McFadden exploite un angle original en racontant des histoires du point de vue d’employées de maison, personnages invisibles qui observent les travers humains de près, insufflant ainsi une dimension de réalisme social à ses récits.
Une génération d’auteurs en plein essor
Freida McFadden s’inscrit dans un courant littéraire en plein essor, à l’instar d’auteurs comme Amélie Cordonnier avec Superhôte (Flammarion, mars 2025) ou Marie-Ève Lacasse et son roman La Vie des gens libres (Seuil, avril 2025). À cette liste, s’ajoute la Chilienne Alia Trabucco Zeran, récompensée par le prix Femina du roman étranger en 2024 pour Propre (Robert Laffont).
Karine Forestier, la traductrice française de McFadden, souligne que le potentiel de l’autrice ne se limite pas à La Femme de ménage et ses suites moins abouties, mais promet une diversité narrative dans ses œuvres. La Prof et La Psy témoignent de cette variation, tout en conservant des signatures stylistiques comme l’alternance des points de vue.
Une autrice mystérieuse au talent reconnu
Très discrète, Freida McFadden cultive le mystère autour de sa personne. Son identité est protégée par un pseudonyme et une perruque sur toutes ses photographies. Âgée de 44 ans, elle exerce comme médecin spécialiste des lésions cérébrales dans la région de Boston, mais à temps partiel pour se concentrer sur l’écriture.
Hélène Fiamma, directrice générale de J’ai lu, vante son extraordinaire maîtrise de la narration et des retournements de situation. Elle avoue être systématiquement prise au dépourvu malgré ses attentes, preuve du talent de McFadden pour surprendre ses lecteurs.
Par ailleurs, La Femme de ménage fera prochainement l’objet d’une adaptation cinématographique avec Sydney Sweeney dans le rôle principal. Le film sortira en France le 24 décembre 2025, suivi de sa sortie aux États-Unis le jour suivant.