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La véracité du film Summer of Sam
Avant l’ère des innombrables podcasts sur les crimes réels, les amateurs de mystères criminels devaient assouvir leur curiosité d’une manière plus traditionnelle : grâce au cinéma. En 1999, soit 22 ans après que le tueur en série David Berkowitz, surnommé le « Son of Sam », ait semé le chaos dans les rues de New York, le film de Spike Lee, « Summer of Sam », a fait son entrée dans les salles. Bien que l’engouement pour le true crime n’ait pas encore atteint son paroxysme comme aujourd’hui, ce film controversé et riche en jurons a tout de même trouvé son public grâce à son récit captivant.
Le critique de cinéma lauréat d’un prix Pulitzer, Roger Ebert, a attribué au film « Summer of Sam » une note de 3,5 sur 4, affirmant que Spike Lee « exploite un énorme potentiel avec éclat ». Malgré cette critique élogieuse, le film de Lee a divisé les opinions : un critique du Washington Post le qualifiant de « mélange insignifiant ». Qu’on l’aime ou le déteste, il est indéniable qu’il existe un intérêt tordu pour ces histoires d’horreur réelles. Il est cependant primordial que les narrateurs manient ces récits avec soin pour ne pas trahir la mémoire des victimes.
Spike Lee plonge dans l’année 1977
En termes d’exactitude, « Summer of Sam » s’avère assez fidèle aux événements réels. Selon The Guardian, le film capture correctement les détails controversés de l’époque. Tout comme dans la réalité, le film se déroule à la fin des années 1970, période durant laquelle David Berkowitz a débuté sa série de meurtres sans raison apparente. Lee, connu pour ses films effrénés avec New York comme toile de fond, resta fidèle à son style, privilégiant une narration à travers une bande d’amis vivant dans un quartier italo-américain du Bronx. Bien qu’il ait commis son premier meurtre dans cette zone, la majorité des crimes de Berkowitz ont eu lieu dans le Queens.
Malgré ce détail, Lee met en place l’ambiance des années 1970 avec une précision historique, en intégrant des titres de presse emblématiques pour rythmer le récit culturel et social. Les crimes se situent non seulement au cœur de la révolution sexuelle, mais ils englobent également le Blackout de New York de 1977 et le déclin de la culture disco.
New York sur le fil du rasoir
Spike Lee a également intégré des détails poignants issus du véritable parcours du « Son of Sam ». Par exemple, une scène du film montre l’épouse de l’un des personnages portant une perruque blonde pour dissimuler sa chevelure brune. À cette époque, de nombreuses femmes brunes essayaient de cacher leurs cheveux pour éviter d’être ciblées par Berkowitz, qui semblait concentrer ses attaques sur ce type de femmes. De plus, le film fait allusion à la célèbre lettre troublante de Berkowitz, dans laquelle il se désigne comme le « Son of Sam », des citations sont intégrées tout au long du récit.
Le film inclut également le Labrador des voisins de Berkowitz, que ce dernier interprète comme un incitatif à la commission de ses crimes. Spike Lee parvient brillamment à encapsuler la confusion et le chaos que Berkowitz a instillés parmi les New-Yorkais à la fin des années 1970. L’histoire se déroule à travers le prisme d’un quartier en proie à ses propres désirs sexuels, tous deux soumis au risque d’une société qui peut rapidement pervertir l’éveil de ces pulsions.