Comment Napoléon a Transformé les Catacombes de Paris en Attraction

par Olivier
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Comment Napoléon a Transformé les Catacombes de Paris en Attraction
France

Catacombes de Paris, ancien lieu de sépulture

Les catacombes de Paris représentent une destination touristique pour le moins inattendue. Constitué d’environ 320 kilomètres de galeries sombres et humides, ce réseau funéraire rassemble d’innombrables ossements soigneusement disposés, formant des amas d’aspect parfois surnaturel.

À l’origine, ce site remonte au XVIIe siècle, lorsque Paris fut confrontée à une crise majeure liée au manque d’espaces d’inhumation. La surpopulation des cimetières engendrait des problèmes sanitaires graves, au point que des cadavres en décomposition affleuraient à la surface, selon Smithsonian Magazine.

Face à cette impasse, entre 1786 et 1798, les autorités entreprirent l’exhumation des corps pour les transférer dans ces anciennes carrières souterraines datant du XIIIe siècle. Environ 6 à 7 millions de Parisiens y reposent désormais. Certaines sépultures remontent à l’époque mérovingienne, soit plus de 1 200 ans, lorsqu’on entrait parfois dans la tombe avec armes et bijoux, d’après les recherches du Musée d’Archéologie Nationale. La dernière inhumation y fut réalisée vers 1860.

Ce système souterrain résolut deux difficultés majeures : libérer les cimetières surpeuplés et, simultanément, stabiliser les carrières de calcaire menacées d’effondrement, car au XIXe siècle, des quartiers entiers risquaient de s’enfoncer. Cependant, ce fut Napoléon qui donna un véritable essor aux catacombes, en les transformant en une attraction touristique pérenne.

Ambitieux, Napoléon souhaitait laisser une marque visible dans l’histoire, convaincu que « la grandeur d’un homme se mesure aux monuments qu’il laisse derrière lui », comme le rapporte Walks of Italy. Dans cette optique, il s’inspira de villes touristiques possédant des catacombes, notamment Rome, et confia à Nicolas Frochot, préfet de la Seine, ainsi qu’à Louis-Étienne Héricart de Thury, inspecteur général des carrières, la mission de métamorphoser ce lieu funéraire en un site spectaculaire.

Les ossements, autrefois entassés sans ordre, furent soigneusement arrangés en motifs décoratifs, tels que des cœurs ou des cercles, conférant une atmosphère aussi étrange que fascinante. Les premières visites guidées se faisaient à la lueur des bougies, renforçant l’impression macabre qui fit vite des catacombes l’un des lieux les plus impressionnants et sombres à visiter dans Paris.

Par la suite, des expositions vinrent enrichir le parcours, présentant des squelettes présentant des malformations, des objets découverts lors des fouilles et même une fontaine du Bon Samaritain contenant des poissons rouges. Bien que la plupart de ces installations aient disparu, l’unique portion accessible aujourd’hui correspond à environ 1,6 kilomètre, soit un parcours d’environ 45 minutes.

Le reste des galeries demeure interdit au public, mais certains Parisiens intrépides y accèdent toujours par des entrées secrètes, au point que l’on estime à 300 le nombre de visiteurs clandestins chaque semaine, relate The Independent. Cette pratique s’avère toutefois risquée, car ces passages étroits, bas, parfois inondés, peuvent être dangereux.

Par exemple, en 2017, deux adolescents s’y perdirent pendant trois jours avant d’être retrouvés sains et saufs, selon Teen Vogue. Moins chanceux fut Philibert Aspairt, disparu dans ces souterrains en 1793, dont le corps ne fut retrouvé qu’après 11 ans, révèle Buzzfeed.

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