Figures Historiques Célèbres en Quarantaine : Un Voyage dans le Temps

par Zoé
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Figures Historiques Célèbres en Quarantaine : Un Voyage dans le Temps
Angleterre, USA

Quarantaine : une pratique ancienne

femme dans une boîte

Pour bien saisir le propos, commençons par rappeler que l’idée de se confiner pour limiter la propagation d’une maladie n’est pas récente. L’image populaire de l’isolement — rester chez soi et éviter la foule — a des racines profondes dans l’histoire des sociétés confrontées aux épidémies.

Dans le passé, de nombreuses villes, régions et parfois des pays entiers ont été mis en quarantaine, souvent de manière coercitive. Ces fermetures visaient à laisser la maladie suivre son cours sans propager davantage l’infection, une approche qui a marqué durablement les pratiques de santé publique.

Les conséquences sociales et personnelles étaient considérables. Parmi les effets les plus notables :

  • interruption soudaine des routines quotidiennes et économiques ;
  • séparations forcées entre familles et communautés ;
  • déplacements : certains cherchaient à fuir, d’autres étaient contraints de rester sur place.

Des individus célèbres ont eux aussi été touchés par ces mesures : certains se sont retrouvés cloîtrés avec la population générale, d’autres ont utilisé leurs ressources pour se déplacer. Quoi qu’il en soit, la quarantaine historique a demandé à chacun d’adapter sa vie et ses projets, souvent dans l’incertitude quant à la durée.

En guise de transition vers la suite, la section suivante présente des exemples concrets de figures historiques confrontées à ces périodes d’isolement et montre comment elles y ont réagi.

Shakespeare aurait peut‑être écrit Le Roi Lear pendant une quarantaine

William Shakespeare

Dans la longue histoire des épidémies européennes, la peste noire reste la plus connue, mais elle n’était pas la seule. L’Angleterre a connu de nombreuses résurgences de la peste au fil des siècles, dont une flambée particulièrement grave en 1606, alors que William Shakespeare rencontrait un succès considérable.

À Londres, les autorités toléraient parfois l’ouverture des théâtres lorsque le nombre de décès hebdomadaires restait faible. En 1606, les pertes furent deux à trois fois supérieures à ces seuils, provoquant la fermeture effective de la saison théâtrale.

Shakespeare eut la chance que son quartier ne soit pas immédiatement touché, mais il est probable qu’il ait commencé à s’isoler dès la fermeture des salles. Les historiens suggèrent qu’il a pu écrire Le Roi Lear pendant cette période de confinement — la pièce ayant été représentée peu avant la fin de 1606 — et possiblement d’autres œuvres majeures, comme Macbeth.

Ces pièces, et surtout Le Roi Lear, comptent parmi les plus sombres de Shakespeare. Il est donc plausible que l’atmosphère de quarantaine historique et la présence de la peste autour de lui aient nourri leur tonalité tragique.

Isaac Newton jeta les bases du calcul pendant son isolement

Sir Isaac Newton

Dans le contexte de la quarantaine historique provoquée par la grande peste de 1665 en Angleterre, les établissements d’enseignement interrompirent leurs années scolaires et renvoyèrent les étudiants chez eux pour limiter la propagation de la maladie. Cette mesure de distanciation força de nombreux jeunes à poursuivre leurs études à distance, à une époque où l’isolement pouvait durer des mois.

Parmi eux se trouvait Isaac Newton, alors étudiant au Trinity College de Cambridge et âgé d’une vingtaine d’années. Rentré au domaine familial, il passa près d’un an à étudier en solitaire, développant une méthode d’apprentissage autodidacte qui s’avéra remarquablement productive.

  • Il rédigea des travaux qui aboutirent plus tard aux fondements du calcul.
  • Il mena des expériences sur la lumière et l’optique, approfondissant la compréhension de ces phénomènes.
  • Selon la tradition, il observa aussi la chute d’une pomme dans son verger, événement qui contribua à sa réflexion sur la gravitation.

De retour à Cambridge en 1667, Newton vit sa carrière académique décoller, ses découvertes marquant durablement l’histoire des sciences. Cette étape illustre comment une période de retrait liée à une quarantaine historique peut, pour certains, ouvrir un espace propice à l’innovation.

Edvard Munch a continué de peindre pendant la grippe espagnole

Autoportrait d'Edvard Munch avec la grippe espagnole

Poursuivant le fil des récits de quarantaine historique, voici le cas d’Edvard Munch, artiste dont l’œuvre incarne souvent l’isolement et l’angoisse. Si Le Cri reste son tableau le plus célèbre, nombre de ses toiles traduisent une inquiétude diffuse liée à des drames familiaux précoces et à une santé fragile.

Parmi les éléments marquants de sa vie et de son art :

  • Des pertes familiales précoces — la mère et une sœur mortes de tuberculose — et une autre sœur atteinte de maladie mentale, qui nourrirent un sentiment profond d’isolement.
  • Une tendance à se replier sur lui-même : Munch était souvent considéré comme un ermite, et beaucoup de ses œuvres explorent sa souffrance intérieure et la peur d’autrui.
  • La peinture comme exutoire : confronté à des problèmes de santé récurrents, il trouva dans la création picturale un moyen d’exprimer ses tourments.

En 1918, alors que la pandémie de grippe espagnole frappait le monde entier, Munch contracta le virus. Fidèle à son inclination pour la solitude, il observa une forme d’isolement volontaire et réalisa plusieurs autoportraits durant sa convalescence.

Deux autoportraits illustrent particulièrement cette période : Autoportrait avec la grippe espagnole, où il apparaît seul, enveloppé dans un peignoir et visiblement souffrant (ci‑dessus), puis Autoportrait après la grippe espagnole, peint après sa guérison, qui le montre mieux portant et d’humeur plus claire.

Ces images attestent de la façon dont une expérience personnelle de maladie et d’isolement peut nourrir une production artistique intense, et elles s’inscrivent naturellement dans l’histoire plus large des quarantaines historiques et de leurs répercussions culturelles.

Les astronautes d’Apollo 11 en quarantaine pendant trois semaines

Neil Armstrong en quarantaine

Poursuivant notre exploration des cas de quarantaine historique, l’expédition Apollo 11 illustre parfaitement comment des précautions sanitaires ont accompagné un exploit technologique exceptionnel. Mettre des humains sur la Lune en 1969 reste l’un des triomphes scientifiques du XXe siècle, mais cette réussite s’est déroulée avec un petit théâtre de mesures sanitaires en coulisses.

Avant même le lancement, les trois astronautes avaient été placés en isolement pour éviter d’emporter avec eux des micro-organismes terrestres susceptibles de compromettre la mission. Pour la même raison, ils durent décliner une invitation à dîner du président Richard Nixon — un témoignage saisissant des contraintes imposées par la sécurité biologique, même en pleine euphorie nationale.

L’aspect le plus surprenant arriva après l’alunissage : bien que les scientifiques jugeaient improbable l’existence d’un « germe lunaire », la possibilité qu’un nouvel agent pathogène soit ramené sur Terre ne pouvait être totalement écartée. Par prudence, un compteur de trois semaines fut lancé au moment du décollage depuis la surface lunaire, couvrant le voyage de retour et se poursuivant par une période d’isolement terrestre après l’amerrissage.

Concrètement, les procédures comprenaient le port de combinaisons de confinement inhabituelles lors de la récupération, l’intervention de nageurs pour sécuriser la capsule, puis un isolement strict à l’arrivée jusqu’à ce que les experts médicaux garantissent l’absence de risque. Ce protocole illustre l’esprit « mieux vaut prévenir que guérir » qui a guidé ces premières rencontres entre l’humanité et un nouvel environnement.

  • Quarantaine pré-lancement pour éviter d’emporter des microbes terrestres.
  • Refus d’événements officiels publics pour raisons sanitaires.
  • Période de trois semaines commençant au décollage depuis la Lune.
  • Isolement supplémentaire après l’amerrissage jusqu’à validation médicale.

Cette affaire montre combien la notion de quarantaine historique a pu s’immiscer dans des contextes inattendus, mêlant prudence sanitaire et prouesse technologique.

Typhoid Mary passa une grande partie de sa vie en quarantaine

Article de journal sur Typhoid Mary

Wikimedia Commons

Poursuivant notre exploration de la quarantaine historique, l’affaire de Mary Mallon — connue sous le surnom de « Typhoid Mary » — reste l’un des exemples les plus marquants des tensions entre santé publique et libertés individuelles.

Née en Irlande, Mary Mallon émigra vers New York vers 1884 et se fit rapidement une place comme cuisinière. Bien qu’elle se sente en bonne santé, plusieurs foyers où elle travaillait furent frappés par des cas de fièvre typhoïde. Les investigations sanitaires mirent finalement en lumière qu’elle était porteuse asymptomatique de la bactérie responsable de la maladie.

  • Vers 1907, les autorités l’arrêtèrent pour limiter la propagation de la maladie ; on lui proposa alors une intervention chirurgicale pour enlever sa vésicule biliaire ou une mise en quarantaine forcée.
  • Mary choisit la quarantaine et resta isolée jusqu’en 1910, date à laquelle on la remit en liberté sous condition qu’elle ne travaille plus dans la restauration.
  • Quelques années plus tard, pour subvenir à ses besoins, elle retourna à la cuisine. La recrudescence de cas de typhoïde conduisit à une nouvelle arrestation en 1915.
  • Cette fois, sans alternative, elle fut placée en quarantaine sur une île isolée au large de la ville et y demeura jusqu’à la fin de sa vie.

L’histoire de Mary Mallon demeure un cas d’étude essentiel pour comprendre les dilemmes éthiques et pratiques de la santé publique, illustrant comment la notion de quarantaine — ou quarantaine historique — peut affecter durablement une vie.

Mary Shelley créa un monstre pendant son isolement

Portrait de Mary Shelley

En 1816, année surnommée parfois «l’année sans été», les conditions climatiques et sanitaires plongèrent l’Europe dans une atmosphère morose propice à l’enfermement. Cet épisode, qui s’inscrit dans l’histoire des quarantaines historiques, mit plusieurs écrivains et penseurs à l’abri contraint des intempéries et des maladies.

Mary Shelley partit avec son mari Percy Bysshe Shelley, la demi-sœur de Mary, Claire Clairmont, et le médecin John Polidori pour chercher un refuge au bord du lac Léman, en Suisse. Ils y retrouvèrent Lord Byron, dont la présence influença les échanges littéraires du groupe.

  • Les éruptions du mont Tambora en 1815 avaient projeté d’énormes quantités de cendres dans l’atmosphère, perturbant les saisons et provoquant froid et disettes jusqu’en Angleterre.
  • Le mauvais temps et les maladies forcèrent la petite communauté à passer la majeure partie du séjour à l’intérieur de leur villa louée, lisant et partageant des récits d’horreur pour se distraire.
  • De ces journées confinées naquirent deux œuvres marquantes : le roman de Mary Shelley, Frankenstein, et la nouvelle de John Polidori, The Vampyre, l’une des premières fictions de vampire en langue anglaise.

Ce moment d’isolement illustre comment des circonstances de quarantaine peuvent, paradoxalement, stimuler la créativité et laisser une empreinte durable sur la littérature et la culture.

Giovanni Boccaccio s’est inspiré de sa quarantaine pour Le Décaméron

Statue de Giovanni Boccaccio

Poursuivant notre exploration de la quarantaine historique, il est impossible d’ignorer l’empreinte laissée par la peste noire sur la littérature. La pandémie, qui aurait décimé environ un quart de la population européenne, a fourni à de nombreux écrivains des témoignages directs — sources précieuses pour comprendre l’impact social et culturel de l’épidémie.

Écrit par Giovanni Boccaccio, Le Décaméron se déroule à Florence au moment de la peste et rassemble cent nouvelles racontées par dix personnages (sept femmes et trois hommes) réfugiés dans une villa à l’écart de la ville. Chaque conteur prend la parole au cours de dix journées, offrant ainsi un panorama varié d’histoires, d’humour et de réflexions sur la condition humaine face à la catastrophe.

Boccaccio ne décrit la peste que brièvement dans le prologue — il évoque des personnes qui s’effondrent et meurent dans les rues — mais le cadre et la dynamique du récit renvoient clairement à son expérience d’isolement. Qu’il ait vécu exactement l’aventure telle qu’il la raconte ou non, son ouvrage témoigne de la manière dont la menace de la maladie imprègne les esprits et la création littéraire.

  • Structure remarquable : cent nouvelles organisées autour d’une mise en quarantaine collective.
  • Thème central : la mort et les stratégies humaines pour survivre, entre prudence et désinvolture.
  • Valeur historique : source littéraire privilégiée pour comprendre les réactions sociales durant une épidémie.

Cette section illustre comment une expérience d’isolement a pu engendrer une œuvre majeure, offrant un témoignage à la fois historique et universel sur le comportement humain en temps de crise.

Le gouvernement fédéral tout entier fuit la fièvre jaune

Pères fondateurs

Poursuivant notre exploration des épisodes de quarantaine historique, l’été 1793 marque l’une des crises sanitaires les plus graves de l’Amérique naissante. La jeune république avait établi sa capitale temporaire à Philadelphie, choix logique à la fois géographique et symbolique, le lieu même où avait été signée la Déclaration d’indépendance.

Alors que la capitale permanente — le futur Washington, D.C. — était encore en construction et ne serait prête qu’en 1800, une épidémie de fièvre jaune frappa Philadelphie. Selon les sources de l’époque, environ 5 000 personnes périrent entre l’été et l’automne 1793, un nombre considérable au regard de la population réduite de la ville à cette époque (History).

  • Année : 1793
  • Lieu : Philadelphie (capitale temporaire)
  • Bilan humain : environ 5 000 décès
  • Relocalisation temporaire du gouvernement : Germantown, Pennsylvanie (Independence Hall Association)

Face à l’épidémie, les autorités fédérales prirent la décision d’évacuer rapidement Philadelphie et d’établir une capitale de fortune à Germantown. L’expérience illustre comment une crise sanitaire a pu contraindre les institutions politiques à des déplacements imprévus, et reste un exemple marquant de quarantaine historique et d’adaptation en temps de pandémie.

En conclusion de cette brève étape, l’épidémie une fois maîtrisée permit au gouvernement de revenir à ses activités habituelles — et, fait notable, le président George Washington apprécia tant Germantown qu’il y revint pour y séjourner l’année suivante, soulignant l’impact durable de cet épisode sur les acteurs de l’époque.

Lord Byron et une quarantaine antérieure

Lord Byron

En écho à son célèbre séjour au lac Léman en 1816, Lord Byron avait déjà connu la contrainte de l’isolement bien plus tôt. Poète, voyageur infatigable et homme public, il parcourut l’Europe tout au long de sa courte vie — il mourut à 36 ans — et entretenait une abondante correspondance avec ses amis, notamment le poète Thomas Moore.

Ces lettres fournissent le récit direct d’une mise en quarantaine qu’il subit en 1813 à Malte, lors d’une épidémie de peste bubonique. L’île fut durement touchée et, en raison d’une gestion insuffisante, les autorités imposèrent la mise en quarantaine à tous les arrivants. Byron évoque dans ses écrits avoir été confiné pendant « quarante ou soixante jours », une précision qui éclaire bien la réalité de la quarantaine historique.

  • Année : 1813.
  • Lieu : Malte, frappée par la peste bubonique.
  • Durée évoquée par Byron : « quarante ou soixante jours ».
  • Contexte : mesures obligatoires pour empêcher l’entrée de la maladie.

Fidèle à son ton byronien, il plaisante dans ses lettres sur le fait qu’il aurait probablement gaspillé son temps, quarantaine ou non, et décrit le port où il accosta comme étant « vide », un contraste amer pour un homme réputé pour son goût de la fête. Il confie aussi son désir d’un climat plus chaud et d’un « sorbet frais » — détails qui rendent tangible son expérience personnelle de l’isolement.

Cette anecdote met en lumière comment la quarantaine historique touchait toutes les classes et tempéraments, même les voyageurs les plus célèbres, et prépare la lecture des autres récits où l’isolement a façonné vies et œuvres.

Sir Walter Scott également mis en quarantaine à Malte

Statue de Sir Walter Scott

Poursuivant notre regard sur la quarantaine historique, l’exemple de Sir Walter Scott à Malte en 1831 illustre combien les mesures sanitaires pouvaient toucher des personnages célèbres. Écrivain écossais connu pour Ivanhoe et Rob Roy, Scott voyageait en Méditerranée pour tenter d’améliorer sa santé alors qu’une épidémie de choléra frappait l’île.

À son arrivée au port, Scott, sa famille et l’équipage furent immédiatement soumis à une quarantaine de dix jours. Plutôt qu’un internement dans un lazaretto, on leur attribua des appartements privés où ils purent séjourner durant cette période.

Dans son journal, Scott relate un incident révélateur : un homme tomba accidentellement d’une embarcation et, lorsque des marins britanniques offrirent secours, les autorités maltaises exigèrent qu’eux aussi subissent la quarantaine — ce que Scott qualifia ironiquement de « coutume maltaise de récompenser l’humanité ». Cette anecdote met en lumière les dilemmes moraux et pratiques posés par les quarantaines au XIXe siècle.

  • Année : 1831, contexte d’une épidémie de choléra.
  • Durée : mise en quarantaine de dix jours à l’arrivée au port.
  • Conditions : logement en appartements spéciaux plutôt qu’en hôpital de quarantaine.
  • Conséquence littéraire : Scott rédigea l’un de ses derniers romans, The Siege of Malta, inspiré par son séjour sur l’île.

Affaibli par la maladie et sur le point d’achever sa vie (il décédera environ un an plus tard), Scott transforma cette période contraignante en matériau littéraire. Cette parenthèse maltaise illustre comment la quarantaine historique a façonné tant des trajectoires humaines que des œuvres culturelles.

Suite à cet épisode, la narration se poursuit en explorant d’autres figures dont les destins ont été marqués par des mises à l’écart sanitaires.

Un futur Premier ministre britannique fut mis en quarantaine à Malte

Benjamin Disraeli

Poursuivant le fil des quarentaines historiques, l’épisode vécu par Benjamin Disraeli en 1831 illustre comment un simple voyage peut se transformer en expérience contraignante. Jeune écrivain alors âgé d’une vingtaine d’années, Disraeli entreprit un tour d’Europe en compagnie du fiancé de sa sœur, William Meredith.

Le voyage, qui devait durer plus d’un an, fut interrompu brutalement lorsque Meredith mourut de la variole. Disraeli choisit de rentrer auprès de sa sœur pour la soutenir dans son deuil, mais il fut retenu pendant un mois dans la même station de quarantaine de Malte où, quelques mois plus tard, Sir Walter Scott ferait aussi escale.

Quelques points clés de cet épisode :

  • Année : 1831.
  • Cause immédiate : décès de William Meredith de la variole.
  • Conséquence : détention environ un mois à Malte dans le cadre d’une quarantaine.

Les récits directs manquent — Disraeli ne tint ni journal détaillé ni correspondance abondante durant ce périple — mais son roman semi-autobiographique Contarini Fleming transpose certaines impressions du voyage, notamment une scène où le protagoniste se trouve mis en quarantaine à Ancône. Un historien décrira d’ailleurs l’ensemble de l’épisode comme « ennuyeux », reflétant le caractère prosaïque et contraignant de ces mesures.

Disraeli réintégra la vie publique et poursuivit son œuvre d’écrivain, mais son destin prit également une tournure politique : il devint député, puis, des années plus tard, Premier ministre de 1874 à 1880. Cette expérience maltaise, parmi d’autres épisodes de quarantaine historique, rappelle combien des interruptions forcées peuvent laisser une empreinte durable sur des parcours individuels.

Le roi Charles II et sa cour fuirent la Grande Peste

Portrait du roi Charles II

Dans la continuité des récits de quarantaines célèbres, le déplacement de Charles II en 1665 offre un exemple frappant de réaction monarchique face à une épidémie. On raconte d’ailleurs que, lorsque le jeune gouvernement fédéral des États-Unis quitta Philadelphie pour échapper à la fièvre jaune, il pourrait s’être inspiré de gestes similaires observés outre-Manche.

Pendant la résurgence de la peste bubonique connue sous le nom de « Grande Peste », le roi et toute sa cour quittèrent Londres en octobre 1665 pour s’installer à Salisbury. Leur exil se transforma rapidement en une suite de déplacements contraints alors que l’épidémie progressait.

  • Octobre 1665 : départ de Londres vers Salisbury.
  • À l’arrivée, la peste commence déjà à se propager à Salisbury, si bien qu’ils reprennent la route vers Oxford.
  • En déplacement, Charles II tente de gouverner depuis la route, envoyant des instructions aux magistrats pour restreindre les allées et venues afin de limiter la propagation.
  • La peste ayant déjà pris une ampleur considérable, ces mesures se révélèrent insuffisantes à enrayer immédiatement la contagion.
  • Février 1666 : le recul de l’épidémie permet finalement le retour de la cour à Londres; le Parlement avait même tenu des séances à Oxford avant de regagner la capitale.

Pour approfondir le contexte de cette période et la gestion royale de la crise, on peut consulter l’analyse historique présentée dans l’ouvrage de James Lessor, The Plague and the Fire (lien vers Google Books).

Ce déplacement illustre bien une forme ancienne de quarantaine historique : la fuite de la cour et la tentative d’administration à distance montrent comment, malgré les moyens rudimentaires de l’époque, les autorités cherchèrent à limiter la contagion tout en préservant le fonctionnement du pouvoir.

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