En avril 2015, Jodi Arias a été condamnée à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle pour le meurtre brutal de son ex-petit ami, Travis Alexander. Elle l’avait poignardé 27 fois, lui avait tranché la gorge d’une oreille à l’autre, puis lui avait tiré une balle dans la tête alors qu’il prenait sa douche dans sa maison de Mesa, Arizona, en juin 2008. Le procureur a avancé qu’Arias, jalouse, avait assassiné Alexander après qu’il eut rompu avec elle, tandis qu’elle a toujours affirmé avoir agi en légitime défense. Avant ce drame et le procès médiatisé qui s’en est suivi, Arias s’adonnait à la photographie.

Aujourd’hui, elle purge sa peine à la prison d’État pour femmes de Perryville, à Goodyear, Arizona. Ses journées s’écoulent entre le travail à la bibliothèque, le visionnage de télévision, la lecture et la création artistique. Ainsi, Arias rejoint une liste déjà longue d’assassins ayant exploité leur créativité après leur incarcération. De John Wayne Gacy, célèbre tueur en série des années 1970 reconnu pour ses peintures de clowns dérangeantes, à Richard Ramirez et ses dessins à connotation satanique, une catégorie d’« art d’assassins » s’est constituée. L’œuvre d’Arias est toutefois plus modérée, se concentrant sur des autoportraits réalisés en prison ou des portraits de célébrités telles que Frank Sinatra. Elle possède même une page Instagram dédiée à ses créations et un site internet de vente de ses œuvres.
La vie carcérale de Jodi Arias

Après son arrestation pour le meurtre de Travis Alexander, Jodi Arias est restée en détention en attendant le verdict. « Face à ce que je pensais être la fin de ma vie, je ne me suis que très peu consacrée à la créativité », a-t-elle écrit sur son site personnel. Cependant, au fil des mois et des années d’attente, elle a passé son temps dans une prison de Phoenix en réalisant des portraits de ses codétenues. Donavan Bering, avec qui elle partageait une cellule, l’a décrite à Fox News en 2021 comme « une artiste très calme, douce, articulée, qui dessinait beaucoup ». Arias s’est même lancée dans le tatouage artisanal sur Bering et une autre détenue avant que leur amitié ne prenne fin, Bering reprochant à Arias la haine qu’elle cultivait.
Après sa condamnation, Arias a commencé à purger sa peine à Perryville. Ses premières tâches consistaient en des travaux de nettoyage et en la manutention pour la boutique de la prison. Par la suite, elle a obtenu un poste d’assistante à la bibliothèque, rémunérée 40 cents de l’heure, qu’elle occupe toujours. Elle participe aussi à divers programmes éducatifs, instruisant d’autres détenues sur les valeurs sociales et la toxicomanie, et anime désormais un atelier d’écriture créative. En 2016, elle a été privée de visite pendant 200 jours pour avoir tenu des propos grossiers envers un gardien. Lors de ses temps libres, Arias peint et dessine, principalement des illustrations de femmes, de fleurs, d’animaux domestiques ainsi que des œuvres abstraites.
Une passion pour la peinture

Jodi Arias a commencé à créer des œuvres artistiques dès l’enfance, suivant des cours à l’école primaire et au lycée. Elle avait cependant renoncé à poursuivre des études supérieures en art, craignant d’être une artiste en difficulté financière. Elle s’est engagée dans la photographie, générant des revenus en réalisant des reportages de mariage. Même si ce n’était pas un métier à plein temps, elle se considérait comme une artiste, déclarant à ABC News : « Je suis une artiste. Je suis photographe. Ça a commencé ainsi quand j’étais plus jeune… Au fil des années, c’est devenu une réelle passion. »
Elle avait ouvert un compte eBay pour vendre ses dessins, mais le site a fermé son accès en raison de son statut de criminelle. Elle a alors lancé son propre site internet. Autrefois, ses peintures originales à l’acrylique pouvaient se vendre jusqu’à 2 500 dollars, mais aujourd’hui, le site ne propose que des reproductions en tirages d’art autour de 34 dollars ainsi que des cartes postales. Arias ne prend plus de commandes personnalisées. Les revenus servent à l’entretien du site, à financer ses appels en justice et 10 % sont reversés à des associations caritatives. En 2015, un juge l’a condamnée à verser 32 000 dollars à la famille de Travis Alexander, sans que le paiement n’ait été confirmé à ce jour. Pour Arias, l’art apporte un sens à sa vie. « Chaque matin, je me réveille avec gratitude et la ferme intention d’être consciente… et de créer. »
