Origine historique de la propriété des cétacés

La Reine Elizabeth, au-delà des palais et des collections d’art immenses, détient — du moins techniquement — une autre forme de patrimoine surprenante : les cétacés aperçus au large des côtes britanniques. Selon une ancienne coutume légale, certains mammifères marins présents près du rivage entrent dans le domaine de la Couronne.

L’origine de cette prérogative remonte au XIIIe siècle. Un statut de 1324 promulgué sous le règne d’Edward II énonce que tous les « whales and sturgeons taken in the sea or elsewhere within the realm » appartiennent à la Couronne. Concrètement, cela signifie que, dans un rayon d’environ trois milles (soit environ 5 km) des côtes, les captures de certains animaux marins sont considérées comme propriété royale.
Cette désignation, parfois appelée « fishes royal », couvre plusieurs espèces et situations particulières. Parmi elles :
- les baleines et les esturgeons pris en mer près du littoral ;
- les marsouins et dauphins aperçus près des côtes ;
- les animaux marins échoués qui sont découverts sur le rivage ;
- par extension, certaines traditions royales touchent aussi d’autres animaux, comme les cygnes sur la Tamise.
La portée exacte de ces droits reste surtout d’ordre historique et cérémoniel aujourd’hui, mais elle illustre comment des lois anciennes peuvent façonner des curiosités modernes. Cette singularité juridique rappelle aussi que la notion de propriété — appliquée ici aux cétacés et à d’autres espèces — s’enracine dans des pratiques médiévales longtemps préservées dans le droit britannique.
En reliant ces éléments historiques à la culture contemporaine, on comprend mieux pourquoi la notion de « propriété royale » des cétacés demeure un sujet fascinant pour les amateurs d’histoire, de science et de traditions.
