Les amateurs d’histoire mafieuse seront surpris d’apprendre que la maison de Miami où Al Capone a passé les dernières années de sa vie est sur le point d’être démolie. Les promoteurs immobiliers de Floride, Todd Michael Glaser et Nelson Gonzalez, ayant acquis la propriété pour 10,75 millions de dollars, envisagent de détruire l’édifice et d’y ériger une résidence moderne. Selon Glaser, dont les propos ne laissent guère de place à l’optimisme, le bâtiment, construit en 1922 et reposant à un mètre en dessous du niveau de la mer, a été gravement affecté par les inondations répétées de son sous-sol. Pour lui, l’édifice n’est qu’une ruine embarrassante et inutilisable, justifiant ainsi sa démolition pour des raisons de sécurité.
L’histoire de cette demeure est empreinte de faits marquants :
- C’est dans cette maison que Capone aurait planifié le fameux massacre de la Saint-Valentin.
- C’est également ici qu’il vit ses derniers instants, succombant à une crise cardiaque dans une chambre d’amis en 1947.
- La demeure, située sur une île exclusive entre Miami et Miami Beach, fut aussi témoin de fastueuses réceptions qui contribuèrent, plus tard, à la condamnation du gangster pour fraude fiscale.
Certains historiens émettent l’hypothèse que la volonté de démolir ce lieu historique est motivée par des raisons purement financières. En effet, le projet actuel espère valoriser la nouvelle construction à environ 45 millions de dollars. Malgré ce qui semble aller de soi, un débat reste ouvert quant à la préservation du patrimoine. La Miami Beach Historic Preservation Board prévoit d’examiner le futur de cette résidence lors d’une réunion le 13 septembre, compte tenu notamment de trois critères historiques déjà remplis par la maison :
- La représentation des caractéristiques distinctives d’une période historique.
- L’association avec des événements marquants ayant largement contribué à l’histoire locale et nationale.
- Le lien avec des figures emblématiques ayant joué un rôle important dans l’histoire de la ville.
Certains critiques estiment que maintenir la maison en l’état glorifierait la figure controversée du gangster, tandis que d’autres défendent l’idée que la préservation du passé ne rime pas avec une apologie de ses excès. Pour l’un d’eux, le patrimoine de Miami, dans toute sa complexité, doit être conservé, et remplacer ce vestige par une construction moderne serait une perte irréparable de mémoire historique.