La mort d’Ivan le Terrible et de son fils
L’histoire du continent russe est vaste et souvent traîtresse. Depuis sa fondation, le paysage politique d’Orient a connu pas moins de 46 entités dirigeantes au fil des siècles, dont Ivan IV, surnommé Ivan le Terrible, qui régna sur la Russie pendant 51 ans (1533-1584). Son règne a été marqué par des événements si cauchemardesques qu’ils lui ont valu ce titre infamement célèbre.
Ivan le Terrible a vu son état mental se détériorer et sa paranoïa croissante entraîner une série de meurtres, de destructions et de troubles économiques. Son penchant pour les méthodes d’exécution tortueuses comprenait la mise à mort de ses ennemis par ébullition, empalement et déchirement. Pourtant, même les tyrans les plus redoutés semblent parfois conscients de leurs actions horribles. En 1581, soit trois ans avant sa propre mort, la conscience coupable d’Ivan refit surface lorsqu’il tua son fils dans un acte de violence froide.
Les péchés du père
Dans la nuit du 16 novembre 1581, Ivan le Terrible parcourait les couloirs de son palais lorsqu’il rencontra sa belle-fille. Trouvant sa tenue inappropriée, il se précipita pour la réprimander. Selon certaines sources, le tsar agressa sa belle-fille, alors enceinte, provoquant une fausse couche.
Lorsque le fils d’Ivan, héritier du trône, apprit l’attaque sur sa femme, il accourut pour défendre son épouse. La confrontation entre père et fils dégénéra rapidement : dans un accès de colère et de frustration, Ivan frappa son fils à la tête avec son sceptre. Ce coup assommant fut mortel et Ivan Ivanovich succomba à ses blessures trois jours plus tard.
Mordu par le chagrin et la culpabilité, Ivan le Terrible vécut ses dernières années dans une souffrance solitaire et la honte. Il mourut d’un AVC le 18 mars 1584 à l’âge de 53 ans, alors qu’il jouait aux échecs.