La Mystérieuse Ice Maiden de Sibérie : Histoire et Controverse

par Olivier
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La Mystérieuse Ice Maiden de Sibérie : Histoire et Controverse
Russie

La légende de l’Ice Maiden de Sibérie

Le plateau de l’Ukok en Russie est une vaste étendue d’herbes et de collines façonnées par les glaciers, située à la croisée des chemins de la Mongolie, de la Chine, du Kazakhstan et des steppes russes. Cet endroit, considéré comme un « carrefour des civilisations », a abrité de nombreux peuples indigènes et tribus nomades depuis des millénaires. Le plateau de l’Ukok représente un point de repos idéal pour le chaman de l’Antiquité, la mystérieuse « Ice Maiden ». Découverte en 1993 par l’archéologue russe Natalya Polosmak, elle a été retrouvée embaumée et préservée dans le permafrost, couchée dans un cercueil en bois, la tête rasée, vêtue de soie chinoise et entourée d’herbes et de racines. Sa sépulture renfermait également six chevaux bridés, des offrandes de mouton et de cheval, ainsi que des ornements en feutre, en bois, en bronze et en or.

On estime qu’elle a été enterrée vers 500 av. J.-C. à l’âge de 25 à 28 ans. Bien que la cause de sa mort demeure inconnue, elle n’a pas subi de blessures. Sa découverte a provoqué une controverse ethno-nationaliste parmi les peuples altaïens.

Des tatouages chargés de mystère

Ice Maiden Tatouée

Les tatouages de l’Ice Maiden constituent un élément clé de son mystère. Ses bras, des épaules aux poignets, sont ornés de motifs en spirale représentant des créatures magiques et mythiques. Les tatouages sur son épaule gauche sont les mieux conservés et incluent « un cerf avec un bec de griffon et des cornes de chèvre » ainsi qu’un « mouton avec un léopard des neiges à ses pieds. » Des têtes de cerf à cornes ornent également ses poignets ainsi que d’autres motifs sur ses doigts, tous réalisés à l’encre indigo. Les formes des animaux se déploient en motifs floraux et en flammes.

Des études révèlent que ces motifs de tatouages étaient découpés dans du feutre et teintés avec des colorants végétaux, puis apposés sur la peau pour suivre les courbes des membres, suggérant une esthétique centrée sur la beauté et l’art.

Des éléments indiquent que l’Ice Maiden était une chaman, car son corps n’était pas accompagné d’armes, ni d’un partenaire, ce qui suggère un vœu de célibat. De plus, des analyses chimiques montrent qu’elle inhalait occasionnellement des vapeurs de cuivre et de mercure, probablement en lien avec des cérémonies rituelles.

Chamanisme et culture Pazyryk

Art Scythien

Les preuves suggèrent que l’Ice Maiden appartient à la culture Pazyryk des tribus nomades scythes, qui ont peuplé les montagnes de l’Altai de 600 à 300 av. J.-C. Connus pour leurs talents de cavaliers guerriers, ces nomades se déplaçaient entre l’Est de l’Europe et les steppes d’Asie centrale, menant des raids décrits par des historiens, dont Hérodote. Bien qu’elle soit souvent désignée comme « Princesse de la Glace », il n’est pas exact d’affirmer qu’elle appartenait à la noblesse, car sa sépulture n’était pas située parmi celles des nobles.

Il semble qu’elle ait appartenu à une « couche intermédiaire de la société Pazyryk ». Son corps a été préservé dans de l’écorce et de la tourbe, sans être enveloppé comme les momies égyptiennes, rappelant ainsi des corps comme celui de Tollund Man, trouvé au Danemark, qui est presque parfaitement conservé.

Conflit ethnique autour de l’Ice Maiden

Femme Altaïenne

Depuis sa découverte, l’Ice Maiden est au cœur de nombreuses controverses. Les peuples altaïens du plateau Ukok ont réclamé son retour dans leur région après son transport vers un institut à Novossibirsk. Locaux et scientifiques se disputent la nature de ses origines ethniques, certains affirmant qu’elle est d’ascendance caucasienne, tandis que d’autres voient en elle une figure d’origine mongole. Les Altaïens rapportent de nombreux désastres naturels survenus après le déplacement de son corps, considérant cela comme une perturbation de son esprit.

La situation illustre les tensions entre les peuples autochtones et les autorités russes, alimentant davantage le débat sur la légitimité des droits culturels et historiques sur ce vestige fascinant de l’histoire des steppes.

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