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De nos jours, avec les casinos disséminés à travers toute l’Amérique, beaucoup pensent maîtriser l’art du jeu. Pourtant, au cours des années 1800, le jeu dans le Far West était une expérience bien différente. La ruée vers l’or californienne de 1849 a attiré des milliers de prospecteurs, impatients de tenter leur chance dans des lieux tels que San Francisco. Rapidement, des établissements de jeu rudimentaires ont vu le jour, allant des grandes villes aux campements miniers les plus reculés.
Avant l’essor des théâtres et autres formes de divertissement, ces populations majoritairement masculines s’adonnaient à ce que l’on a surnommé les vices du « Triple W » : boire du whisky, fréquenter les maisons closes et parier.
Loin des casinos étincelants que nous connaissons aujourd’hui, les premières maisons de jeu pouvaient aller de simples planches posées sur des tonneaux de whisky à des bâtiments en bois ou en briques décorés de bars élégants, de miroirs, de papiers peints coûteux et de lustres scintillants.
La passion moderne pour le poker a fait de ce jeu de cartes un élément incontournable des westerns, souvent situé dans un saloon ou une tente typique. Pourtant, il existait de nombreuses autres façons de gagner – ou de perdre – son argent durement gagné.
Ce bref aperçu révèle l’authenticité du jeu dans le Far West, bien loin des clichés habituels, mêlant simplicité et raffinement dans un contexte unique de l’histoire américaine.
L’évolution du jeu en Amérique
Le premier casino officiel, le Crescent City House, a ouvert ses portes à La Nouvelle-Orléans en 1827. Les jeux de hasard, popularisés dans ce que l’on surnommait le « Paris du Sud », ont rapidement conquis l’Ouest américain. Dès 1849, San Francisco surpassa La Nouvelle-Orléans pour devenir la nouvelle capitale du jeu, selon les récits de Legends of America.
Les établissements pionniers proposaient des jeux tels que le « Vingt-et-un » (précurseur du Blackjack actuel), Monte et Faro, tous importés de La Nouvelle-Orléans, d’après les informations de History Net.
Entre 1850 et 1910, le « pari » devint l’une des formes de divertissement les plus prisées dans l’Ouest, rapporte Tombstone Travel Tips. Le succès grandissant fit évoluer ces lieux de simples tentes ou cabanes rudimentaires vers de véritables salons luxueux. Par exemple, à Tombstone (Arizona), on comptait près de 18 salles de jeux, dont le somptueux Bird Cage Theater (photo), dès 1880-81.
À cette époque, quasiment toutes les villes de l’Ouest proposaient des jeux d’argent sous diverses formes. Certains hommes, et même quelques femmes, devinrent des joueurs professionnels, bien qu’ils ne ressemblassent pas aux pros actuels qui dissimulent leurs stratégies derrière lunettes ou chapeaux, comme le souligne True West.
Les joueurs pouvaient choisir entre des établissements somptueux tels que le Bird Cage, jusqu’aux clubs encore plus exclusifs comme le Cheyenne Club dans le Wyoming, témoignant de la richesse culturelle liée au jeu dans le Far West.
Les jeux de cartes figurent parmi les premières formes de jeu de hasard dans le Far West. L’un des premiers jeux populaires était le « Vingt-et-un », appellation française du jeu aujourd’hui connu sous le nom de 21 ou Blackjack. Le principe restait similaire : le joueur devait atteindre un total de 21 points sans le dépasser, comme le décrit Peter Arnold dans The Book of Card Games.
Un autre jeu de cartes apprécié, d’origine également française, était le Faro. Selon des sources historiques, le croupier distribuait deux cartes : la première représentait la perte, la seconde la victoire. Les joueurs misaient alors sur l’une ou l’autre jusqu’à ce que toutes les cartes soient jouées.
Bien que le Faro fût le jeu de cartes préféré, Monte gagnait également en popularité. Ce dernier se jouait de différentes manières, offrant aux amateurs une grande variété dans les mises et les règles, témoignant ainsi de la richesse culturelle des divertissements à cette époque.
Enfin, le poker, qui trouve ses racines à la Nouvelle-Orléans, se jouait déjà sous une forme proche de celle que nous connaissons aujourd’hui. Toutefois, il existait certaines différences marquantes : seuls les valets, dames, rois et dix étaient utilisés, et les joueurs recevaient toutes leurs cartes sans possibilité d’en tirer de nouvelles. Le poker à tirage, utilisant l’ensemble des 52 cartes du paquet, était quant à lui surnommé « Jackpots ». C’est d’ailleurs ce jeu que la légende du Far West, Wild Bill Hickok, pratiquait au moment de sa mort.
Connaissez-vous le jeu de Hazard ? Ancêtre du Craps moderne, Hazard consistait à lancer deux dés tout en annonçant un nombre entre 5 et 9. Si le joueur obtenait ce numéro, il gagnait. En revanche, un lancer de 2 ou 3 signifiait une défaite immédiate. Les tours suivants permettaient de gagner ou de perdre en fonction des résultats 6, 8, 11 ou 12, offrant ainsi un suspense marqué. Chaque joueur disposait de trois chances avant de passer les dés à un autre participant.
Un autre jeu prisé était Chuck-a-Luck, apprécié pour ses mises faibles adaptées aux joueurs modestes. Trois dés étaient enfermés dans une petite cage spéciale, et les joueurs misaient sur le numéro qui sortirait, ainsi que sur la possibilité d’obtenir deux ou trois dés identiques. Ceux qui ne pouvaient se permettre la cage utilisaient une « corne en étain », d’où est née l’expression « joueur à la corne en étain » pour désigner les petits parieurs.
Parmi les jeux les plus populaires figuraient également la roulette et le keno. La roulette, originaire de France, avait été introduite dans le Far West depuis La Nouvelle-Orléans. Toutefois, les casinos américains modifièrent ses règles : ils y ajoutèrent des zéros supplémentaires et un symbole Aigle représentant une victoire automatique pour la maison, afin d’améliorer leurs chances. Quant au keno, il fonctionnait déjà de manière très similaire à aujourd’hui, avec des joueurs sélectionnant des numéros dans l’espoir qu’ils soient tirés au sort.
Dans la ville de Tombstone, en Arizona, certains établissements de jeu emploient même un crieur public qui déambulait dans les rues pour annoncer la prochaine partie, témoignant de l’importance et de l’ambiance unique autour du jeu dans ces terres sauvages.
Bien avant l’essor des sports modernes tels que le baseball, le basketball ou le football, les paris sur diverses compétitions animaient déjà le Far West. Parmi les paris les plus sanglants figuraient les combats entre taureaux et ours, où les animaux s’affrontaient jusqu’à l’épuisement, témoignant d’une fascination brutale pour ces spectacles de force. Les combats de coqs et de chiens suscitaient également un vif engouement.
Les parieurs plus élégants préféraient miser sur des courses humaines, hippiques ou canines, ainsi que sur des compétitions opposant mineurs dans les villes aurifères ou bûcherons dans les régions forestières. Les matchs de tir à la carabine attiraient aussi une large audience passionnée. Un événement particulièrement hors normes fut une véritable corrida organisée à Gillett, Colorado, dont la réputation oscille entre scandale et tromperie.
La boxe, quant à elle, remonte à une époque où les propriétaires de plantations organisaient des combats entre esclaves, en pariant sur les résultats. Dès les années 1880, ce sport devint plus professionnel, malgré son interdiction, avec l’émergence de figures emblématiques telles que Tommy Burns, Jack Dempsey, Jack Johnson, Jake Kilrain ou encore John L. Sullivan.
Progressivement, l’attention des parieurs se tourna vers des équipes professionnelles de baseball, basketball et football. Ce phénomène donna naissance aux premiers lieux de paris hors du site de la compétition, permettant de miser à distance, via le télégraphe ou des machines « pari-mutuel ». Ces innovations facilitèrent grandement l’accessibilité des jeux, sans qu’il soit nécessaire de se déplacer physiquement sur le lieu des événements.
Les origines des machines à sous
Le célèbre « bandit manchot » fit son apparition assez tard pendant l’époque du Far West, mais il demeure très populaire jusqu’à aujourd’hui. Le terme « machine à sous » provient de l’expression « nickel-in-the-slot machine », car la première monnaie utilisée était une pièce de cinq cents. Ces premières machines ont vu le jour aux États-Unis dans les années 1880, toutefois, elles étaient alors plutôt des curiosités. Le joueur misait sur une course de chevaux miniature ou un autre divertissement et celui qui gagnait recevait un cigare ou un cocktail offert par le saloon.
La toute première machine à poker apparut en 1891. Comme pour les modèles précédents, les gagnants recevaient des consommations gratuites plutôt que de l’argent. Ce n’est qu’au milieu des années 1890 qu’un mécanicien de San Francisco nommé Charles Fey développa la première machine à sous véritablement conçue pour verser des gains en argent liquide.
Sa « Liberty Bell », créée en 1894, et la « Card Bell » de 1898 rencontrèrent un succès considérable. Malheureusement, la plupart des Liberty Bell furent détruites lors du tremblement de terre de 1906 à San Francisco, ce qui les rend aujourd’hui très prisées des collectionneurs. Rapidement, d’autres fabricants s’engagèrent dans cette industrie, donnant naissance à une multitude de modèles variés.
De nos jours, de nombreuses machines ne distribuent plus directement d’espèces. Elles fonctionnent avec le système « ticket in ticket out » (TITO), qui délivre un ticket échangeable à la caisse. Ce fonctionnement suscite parfois la méfiance au sein des casinos, certains employés plaisantant que l’acronyme TITO pourrait signifier « tipping is totally optional », soulignant une certaine réserve quant aux paiements en liquide.
Comment les tricheurs détournaient le jeu dans le Far West
Il ne faut pas s’y tromper : dans le Far West, les joueurs apportaient souvent leurs armes à feu à la table de jeu. On appelait cela « le code des joueurs » — tirer d’abord, poser des questions ensuite. Cette précaution ne s’expliquait pas seulement par l’alcool ou la suspicion. Les maisons de jeu regorgeaient de véritables experts en tricherie, appelés à l’époque « card sharps » et non « card sharks », maîtrisant toutes sortes de techniques pour subtiliser l’argent des adversaires.
Dès le milieu des années 1830, certains fabricants comme E.M. Grandine et Doctor Cross & Co. produisaient des jeux de cartes marqués, facilitant ainsi les fraudes. Mais les astuces ne s’arrêtaient pas là :
- Grandine inventa également des dispositifs ingénieux, tels que des sacs fixés sous les tables ou des mécanismes permettant de dissimuler discrètement des cartes sur le corps.
- Les croupiers eux-mêmes pouvaient distribuer les cartes depuis le bas du paquet.
- Les joueurs tricheurs pratiquaient des gestes furtifs comme le « palming » ou « skinning the hand », qui consistaient à dissimuler ou sortir à leur guise des cartes.
Pour ceux désireux d’apprendre ces techniques, le livre de 1901 The Expert at the Card Table offrait un guide complet — son auteur, connu sous le pseudonyme S.W. Erdnase, était en réalité E.S. Andrews, son nom à l’envers. Tout au long du 19e siècle, des boîtes spécialement conçues pour faciliter le jeu truqué étaient aussi vendues, notamment pour les établissements cherchant à augmenter leurs chances contre les joueurs.
Soapy Smith, le plus grand escroc de tous les temps
Jefferson Randolph Smith, surnommé Soapy Smith, doit ce nom à sa première arnaque dans les années 1870. Selon Legends of America, il installait sur une table des pains de savon qu’il emballait ostensiblement avec des billets de banque, puis du papier ordinaire. Il faisait croire aux spectateurs que chaque pain contenait de l’argent. Pour convaincre les curieux, un complice achetait un morceau, révélant un billet de 100 dollars dissimulé à l’intérieur. Les acheteurs suivants, hélas, ne retrouvaient pas d’argent dans leur savon.
Amateur de jeux de hasard, Smith se distinguait par une approche différente des autres joueurs. Il affirmait : « Je ne suis pas un joueur ordinaire. Le joueur ordinaire mise son argent pour tenter de gagner celui d’un autre. Quand je mise, je suis sûr de gagner ». Grâce à ses stratagèmes et à divers dispositifs truqués, il accumula rapidement des sommes considérables.
En 1897, Soapy Smith se rendit à Skagway, en Alaska. Son absence totale de scrupules irrita rapidement les habitants, qui formèrent un comité pour lutter contre les escrocs comme lui. En réaction, Smith créa son propre groupe de malfaiteurs, ce qui raviva les tensions déjà vives dans la ville. L’année suivante, en 1898, cette rivalité atteignit son paroxysme lorsqu’une confrontation éclata entre Smith et l’ingénieur Frank Reid.
Lors de l’affrontement, Smith supplia Reid de ne pas tirer, criant : « Mon dieu, ne tirez pas ! ». Mais Reid pressa la détente, tuant Smith sur le coup. Cet épisode tragique marqua la fin du règne de l’un des plus fameux tricheurs du Far West, dont les récits fascinent encore les passionnés d’histoire américaine et de jeux dans cette période mythique.
Parmi les figures emblématiques du jeu dans le Far West, certains noms ont marqué l’histoire par leur audace et leur légende. Wild Bill Hickok, vétéran de la guerre de Sécession, est célèbre non seulement pour ses nombreux duels à l’arme à feu, mais aussi pour la main de poker qu’il tenait lorsqu’il fut assassiné en 1876 dans un casino de Deadwood : deux as et deux huit, désormais connue sous le nom de « main de l’homme mort ».
D’autres grands joueurs comme Bat Masterson, ancien chasseur de bisons, ont su transformer leurs gains issus du jeu en investissements divers, notamment dans les combats de champions, avant de devenir shérifs respectés. Son ami notoire, Doc Holliday, professionnel du jeu au tempérament explosif, a également forgé sa réputation dans ces lieux de hasard et de tensions.
À cela s’ajoute la légende de Wyatt Earp, célèbre pour son style de jeu agressif qui lui valut une renommée à travers tout l’Ouest américain. Ces personnages incarnent l’essence même des enjeux mêlant courage, ruse et violence dans cet univers.
Moins connus, certains comme Charles Cora, joueur professionnel de Faro originaire de la Nouvelle-Orléans, ont connu des destins tragiques, impliqués dans des affaires criminelles avant une fin publique oppressante. Luke Short, quant à lui, a affiné son art du jeu et de l’arme à Leadville, Colorado. John Wesley Hardin complète ce tableau sombre, jouant toujours sur le fil du danger, avec un pistolet à portée de main et une hostilité palpable.
Les femmes joueuses du Far West
Le jeu dans le Far West n’était pas l’apanage exclusif des hommes. De nombreuses femmes se sont distinguées comme joueuses professionnelles, marquant durablement cette époque unique. Parmi les premières figures féminines, Doña María Gertrudes Barceló, surnommée Doña Tules, gérait un célèbre établissement de jeu et un bordel à Santa Fe au Nouveau-Mexique dans les années 1840 et 1850.
Par la suite, Eleanora Dumont, connue sous le surnom de « Madame Moustache », parcourut l’Ouest en jouant, avant de mettre fin à ses jours à Bodie, en Californie, en 1879. Carlotta Thompkins, alias Lottie Deno, fit sensation au Texas dans les années 1860 avant de prendre une retraite confortable au Nouveau-Mexique.
Ces figures emblématiques ne sont que quelques exemples : Minnie Smith, dite « Minnie la joueuse », célèbre pour avoir asséné un coup de fouet à un tricheur au Colorado, illustre une détermination hors du commun. Kitty Leroy, originaire du Texas, arriva à Deadwood avec suffisamment de fonds pour ouvrir le Mint Gambling Saloon, mais sa vie se termina tragiquement lorsque son cinquième mari lui tira dessus en 1877.
Enfin, Alice Ivers Duffield Tubbs Huckert, plus connue sous le nom de Poker Alice (photo), fut une joueuse experte de poker et de Faro à travers le Far West. Veuve sans ressources, elle débuta sa carrière dans le jeu et vécut une existence remarquable, s’éteignant heureuse dans le Dakota du Sud en 1930.
Au début des années 1800, les jeux d’argent commencèrent à être fortement désapprouvés par la société « bien pensante » et les autorités. Dès cette époque, les églises de l’Est des États-Unis s’opposaient vigoureusement aux paris, dénonçant leurs effets néfastes. Ce mouvement de rejet s’étendit progressivement vers l’Ouest, et à la fin du XIXe siècle, plusieurs villes, municipalités et États mirent en place de nombreuses lois limitant voire interdisant les jeux de hasard.
Selon les sources historiques, certaines formes de jeux furent simplement réglementées, tandis que d’autres furent totalement prohibées. Les sanctions initiales étaient relativement légères, mais se durcirent considérablement avec le temps. En 1896, des journaux influents comme le Seattle Post-Intelligencer évoquaient déjà le paradoxe de villes où, malgré des ordonnances contre le jeu, l’activité perdurait.
Dans le Montana, un journal de février 1900, le Billings Gazette, titrait en une : « Le jeu doit cesser ». Cette déclaration marqua la fin d’une époque foisonnante, peuplée de joueurs hauts en couleur et de parties endiablées, alors que la majorité morale adoptait un regard sévère sur ceux qui osaient encore tenter leur chance.
Il convient de noter qu’une partie des joueurs ne voyait pas forcément cette tournure d’un mauvais œil. B.S. Comstock, un joueur expérimenté, déclara en 1905 dans un journal que jeux et alcool allaient de pair, justifiant ainsi leur interdiction. Progressivement, les États de l’Ouest durcirent leur législation, imposant des peines sévères aux contrevenants.
Parmi les pionniers dans l’interdiction totale des jeux figure le Nevada, qui légiféra dès 1909. De plus, les territoires du Nouveau-Mexique et de l’Arizona furent avertis en 1912 qu’ils ne pourraient accéder au statut d’État qu’à condition de fermer leurs établissements de jeu, témoignant ainsi du tournant inévitable vers la prohibition dans la région.
Avec la progressive interdiction des jeux d’argent à travers les États-Unis, les lois se sont précisées pour éviter toute ambiguïté. Le Code pénal californien énumérait une multitude de jeux désormais illégaux, allant du Faro au Monte jusqu’au 21, reflétant une tendance similaire dans des villes du Texas, de l’Oregon et d’autres régions.
Dans certains endroits, comme Prescott en Arizona, il était même prohibé de jouer aux cartes à domicile. Face à ces restrictions, le jeu fut contraint de se déplacer dans la clandestinité. Ainsi, à San Francisco, les fabricants de machines à sous trafiquaient leurs « bandits manchots » pour que les pièces ne soient pas insérées et que les gains soient versés par l’établissement lui-même. D’autres modifièrent leurs appareils pour distribuer des chewing-gums ou des bonbons au lieu d’argent.
Paradoxalement, certaines exceptions furent accordées – notamment aux églises et aux loteries d’État – qui purent continuer à organiser des jeux inoffensifs comme le bingo pour collecter des fonds. Cependant, avec l’entrée en vigueur de la Prohibition en 1919, le monde interlope prit rapidement le contrôle du secteur désormais interdit. Le crime organisé prospéra, tandis que les speakeasies, ces bars clandestins, émergèrent pour remplacer les casinos légaux disparus.
Parmi les figures emblématiques de cette époque, Texas Guinan géra plusieurs speakeasies illégales à l’Est comme à l’Ouest. Finalement, le krach boursier de 1929 entraîna la légalisation du jeu dans certains États, notamment au Nevada, où Las Vegas devint une capitale mondiale du jeu qui perdure aujourd’hui encore.
De nos jours, les amateurs de jeux d’argent peuvent miser leur argent durement gagné sur une multitude d’événements sportifs et de courses, couvrant presque toutes les formes de paris proposées par les établissements spécialisés. En 2020, environ 25 États américains autorisaient officiellement une forme de jeu légal, ce qui facilite grandement l’accès à une variété de jeux issus en grande partie de ceux du Far West.
Le Blackjack, le Poker et la Roulette demeurent des jeux populaires, perpétuant ainsi une tradition vieille de plusieurs siècles. Le jeu de dés traditionnel appelé Hazard a évolué pour devenir le Craps que l’on connaît aujourd’hui. Par ailleurs, le Baccarat continue de séduire particulièrement les joueurs d’origine chinoise, comme le souligne une étude universitaire.
Quant aux machines à sous, elles se sont transformées en véritables spectacles lumineux sur écran, bien loin des anciens modèles à rouleaux mécaniques où l’on tirait une manette. Pourtant, elles restent la principale source de revenus pour les casinos. Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, les casinos en ligne offrent une alternative moderne, bien que la législation reste complexe et variable selon les États.
Cependant, malgré toutes ces évolutions technologiques, rien n’égale l’atmosphère unique et authentique du jeu dans le Far West, où chaque pari était teinté d’audace et d’aventure. Cette époque fascinante continue d’influencer la culture du jeu jusqu’à aujourd’hui.