Sommaire
Les Débuts de la Radio: l’Héritage de Guglielmo Marconi
En 1895, Guglielmo Marconi a commencé à expérimenter l’envoi de signaux électriques au domicile de son père en Italie, marquant ainsi le début d’un nouveau système de communication : la radio. Né en Italie en 1874, Marconi s’est inspiré des travaux de Heinrich Hertz, qui a découvert les ondes radio en 1888. Reprenant là où Hertz s’était arrêté, Marconi, malgré sa capacité à envoyer et recevoir des messages dans un rayon de deux milles, a été largement repoussé par le gouvernement italien. En conséquence, Marconi a quitté l’Italie pour le Royaume-Uni, où il a breveté son invention en 1896. Peu de temps après, en mai 1897, il a réussi à transmettre un signal radio à travers le canal de Bristol, de Lavernock Point à l’île de Flat Holm, avec l’aide de George Kemp, ingénieur des postes de Cardiff. Grâce à Kemp, Marconi a envoyé des messages en morse à travers l’eau libre, révolutionnant ainsi les communications sans fil.
Après avoir répondu aux attentes des dirigeants fascistes, Marconi a ensuite remporté le prix Nobel de physique en 1909. En 1929, il a été nommé au Sénat italien, et en 1930, il est devenu président de l’Académie royale d’Italie. À cette époque, il était sous l’ombre du dictateur fasciste Benito Mussolini, qui lui avait accordé ces postes de prestige. Les rapports indiquent que Marconi admirait profondément Mussolini et le fascisme, attribuant à ce dernier le développement et la modernisation de l’Italie dans un discours de 1932 commémorant le 10e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922.
Marconi et Mussolini : une Relation Trouble
Une photo datée du 28 octobre 1930 montre Mussolini et Marconi côte à côte, marquant l’anniversaire de la Marche sur Rome, l’événement qui a porté Mussolini et le fascisme au pouvoir en Italie. Marconi, en tant que figure respectée pour ses contributions à la communication sans fil, a été salué pour ses inventions, jusqu’à ce que des révélations troublantes émergent. En effet, il a été découvert que Marconi avait soutenu activement le fascisme et, plus particulièrement, avait pratiqué des politiques discriminatoires à l’encontre des Juifs lorsqu’il était président de l’Académie royale d’Italie.
Des documents révélés en 2002 ont mis en lumière le fait que Marconi avait exclu les Juifs de l’Académie en inscrivant un « E » sur une liste de candidats, signifiant « Ebreo », le mot italien pour Juif. Ces découvertes ont bouleversé l’image de Marconi en le faisant passer d’une figure respectée à un paria en raison de son rôle actif dans la mise en place de l’antisémitisme. Cette facette sombre de son histoire a remis en question les hommages qui lui ont été rendus à travers les époques.
Un Héritage Controversé et une Reconnaissance Remise en Question
Malgré ses réalisations révolutionnaires dans le domaine des communications sans fil, l’héritage de Marconi a été terni par son implication dans le régime fasciste de Mussolini et ses actions discriminatoires envers les Juifs. Lorsque la ville de Cardiff a découvert le passé trouble de Marconi, notamment son soutien au fascisme, ses projets d’érection d’une statue en son honneur ont été remis en question. La ville a rapidement réagi en réévaluant la pertinence de célébrer les réalisations de Marconi, mettant en avant ses valeurs de tolérance, d’égalité et de diversité.
Ainsi, Marconi, autrefois loué comme le « père de la radio », est désormais perçu comme une figure controversée, rappelant aux générations actuelles les compromis moraux parfois associés à des personnalités historiques. Son décès en 1937, à l’âge de 63 ans, a marqué la fin d’une vie complexe mêlant génie scientifique et compromis idéologiques, laissant derrière lui un héritage divisé entre l’admiration pour ses avancées technologiques et la condamnation pour ses actions politiques.