Histoire
Le rôle de président des États-Unis est l’un des plus éprouvants jamais tenus. Chaque jour, le président doit faire face à une multitude de décisions cruciales, allant de la collaboration avec le Congrès pour adopter des lois fondamentales à la gestion de plusieurs départements avec des milliers d’employés. Ce rythme effréné et ces responsabilités d’envergure font que certains choix se révèlent inévitablement controversés.
En 1953, suite au décès du juge en chef Fred Vinson, le président Dwight D. Eisenhower se voit confronté à un dilemme : doit-on choisir un juge déjà en poste et ensuite en nommer un remplaçant ou bien nommer directement un nouveau juge à la présidence de la Cour suprême ? Eisenhower opte pour cette dernière solution en nommant Earl Warren à ce poste. À l’époque, cette décision semblait cohérente puisque les deux hommes étaient des républicains convaincus et Eisenhower estimait que Warren incarnait le type de réflexion politique, économique et sociale nécessaire au sein de la plus haute juridiction.
Toutefois, la « Cour Warren », comme elle sera appelée par la suite, prononcera de nombreuses décisions libérales marquantes, notamment celle qui mettra un terme aux prières obligatoires dans les écoles publiques. Dans une analyse qualifiée de « révolution constitutionnelle », cette orientation a profondément modifié le paysage juridique américain. Eisenhower, qui ne tarda pas à reconnaître son erreur, qualifiera sa décision de la plus grosse « bourde » de sa présidence et exprimera, sur le tard, sa désapprobation en termes forts.
Points clés à retenir :
- Le président Eisenhower a dû faire face à un choix difficile pour combler un poste vacant à la Cour suprême.
- L’option choisie consistait à nommer directement Earl Warren, un homme partageant ses convictions politiques.
- Les décisions ultérieures de la « Cour Warren » ont marqué un tournant dans l’histoire constitutionnelle américaine, suscitant des regrets chez Eisenhower.