L’énigme non résolue du meurtre de Julia Wallace

par Olivier
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L'énigme non résolue du meurtre de Julia Wallace
Royaume-Uni

Couple des années 1930

Le 19 janvier 1931 au soir, un homme se présentant sous le nom de R.M. Qualtrough contacta le Central Chess Club de Liverpool, en Angleterre, demandant à parler à William Herbert Wallace, membre actif du club et vendeur d’assurances. Bien que Wallace ne fût pas présent, la personne au téléphone déclara vouloir souscrire une police d’assurance et demanda l’adresse personnelle de Wallace. Samuel Beattie, ayant répondu à l’appel, refusa de communiquer cette information, mais le visiteur laissa un message avec son nom et son adresse, demandant à Beattie de le transmettre à Wallace.

À son arrivée au club, Wallace prit connaissance du message mais ignora totalement le nom et l’adresse indiqués, faites également d’interrogations parmi les membres du club qui ne connaissaient ni Qualtrough ni l’adresse mentionnée.

Le lendemain, Wallace se rendit à cette adresse, qui… n’existait pas. Il interrogea même des voisins, commerçants et un policier local, sans obtenir de renseignements sur Qualtrough ou son domicile supposé.

Ce retour à vide fut suivi d’un retour chez lui où William découvrit le corps sans vie de sa femme Julia dans le salon. Selon lui, toutes les portes étaient verrouillées et les lumières éteintes à son arrivée.

William Wallace, premier suspect dans l’affaire du meurtre de sa femme

Julia et William Wallace

Les investigations révélèrent que Julia avait été sauvagement frappée à la tête par un objet contondant. Dès les premiers instants, la police suspecta William de l’avoir tuée, bien que manque de preuves flagrantes fit hésiter leur arrestation.

Des experts médico-légaux évaluèrent que Julia était morte environ 45 minutes avant le retour de William. Le sang projeté dans toute la pièce laissait penser que l’auteur du crime devait être couvert de sang, pourtant William ne portait aucune trace sanguine sur ses vêtements ou son corps, et aucune trace de nettoyage n’avait été constatée sur les lieux.

William déclara également la disparition de quelques sommes d’argent dans la maison, soulevant l’hypothèse d’un cambriolage mal tourné. L’enquête révéla que l’appel mystérieux avait été passé depuis une cabine téléphonique proche du domicile Wallace, à côté d’un arrêt de tram menant au club d’échecs. La relation entre William et Julia fut aussi qualifiée de conflictuelle par la police.

Condamnation puis annulation du verdict

Détectives des années 1930

Malgré l’absence de preuves solides, William fut arrêté le 22 février 1931 et accusé de meurtre. Le parquet soutint qu’il avait enlevé ses vêtements, tué sa femme à coups répétés puis revêtu des habits propres.

Sa défense avança un alibi, arguant qu’il n’avait pas le temps pour commettre ce meurtre, mais le jury le déclara coupable et le condamna à mort. Son attitude nerveuse et son apparente absence d’émotion au procès jouèrent probablement en sa défaveur.

Un mois plus tard, une appellation fut déposée auprès de la Cour d’appel criminelle de Londres et le juge Gordon Hewart retourna le verdict, estimant que la preuve retenue ne garantissait pas la certitude requise pour une condamnation. William fut donc libéré, sans autres poursuites, et clama son innocence jusqu’à sa mort en 1933.

D’autres suspects et théories

Cambrioleur

Plusieurs théories subsistent concernant les circonstances du meurtre, aucune piste autre que William n’ayant abouti à une arrestation. Un cambrioleur en série, surnommé l’Anfield Housebreaker, sévissait alors dans le quartier, mais les indices ne correspondraient pas à ses habituelles cibles.

Un ancien collègue de William, Richard Gordon Parry, fut également soupçonné. Une témoin déclara avoir vu des gants ensanglantés dans son véhicule le soir du meurtre. Des rumeurs faisaient état d’une possible liaison entre Parry et Julia ou d’une querelle liée à un vol d’argent. Toutefois, Parry fut disculpé grâce à l’alibi fourni par sa fiancée, qui plus tard avoua avoir menti, mais trop tard pour réouvrir l’enquête contre lui.

Les voisins des Wallace, Jack et Florence Johnston, ont aussi été évoqués comme suspects. Selon une confession sur son lit de mort attribuée à Jack, le couple aurait planifié de cambrioler les Wallace sans savoir que Julia était présente chez elle. Les Johnston disposaient d’une clé et auraient pu verrouiller la maison en ressortant. Ils quittèrent la ville le lendemain du meurtre, une décision apparemment prévue avant les faits selon leur famille, qui conteste la confession.

Une énigme criminelle toujours intacte

Partie d'échecs

Cette affaire, considérée comme « la quintessence des mystères criminels » et « le meurtre impossible » par le romancier américain Raymond Chandler, continue de fasciner. L’écrivain britannique P.D. James, quant à lui, resta convaincu que seul William pouvait être coupable, estimant que l’appel au club d’échecs – déterminant – fut probablement une mauvaise piste, brouillant les faits et contribuant à l’acquittement final.

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