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Le 22 novembre 1963, le président John F. Kennedy fut assassiné alors qu’il circulait en voiture décapotable dans une procession à Dallas, au Texas. Initialement, les circonstances de cet événement demeuraient floues. Cependant, la Commission Warren, s’appuyant notamment sur le célèbre film amateur Zapruder, conclut que Lee Harvey Oswald, agissant seul, avait tiré depuis une fenêtre du Texas School Book Depository.
Depuis, ce drame reste gravé dans la mémoire collective américaine, comparable en impact à l’attaque de Pearl Harbor. Pourtant, malgré la connaissance répandue des faits, un large scepticisme entoure encore la version officielle. Un sondage réalisé pour le 50e anniversaire de l’assassinat révélait que 61 % des Américains doutaient que Lee Harvey Oswald ait agi seul.
Le recensement mené par l’auteur Vincent Bugliosi dénombre pas moins de 42 groupes, 82 assassins et 214 personnes accusés dans diverses théories du complot autour de ce meurtre. Voici quelques-unes de ces hypothèses les plus marquantes.

L’homme au parapluie
L’examen minutieux du film Zapruder, qui montre clairement la procession et les témoins autour de la voiture, a particulièrement focalisé l’attention sur un individu surnommé « l’homme au parapluie ». Sur une journée ensoleillée, cet homme se tenait sur le trottoir, tenant un parapluie levé, un détail étrange dans ce contexte.
Les premières enquêtes ont spéculé que le parapluie pouvait servir de signal pour plusieurs tireurs dans une attaque coordonnée, éventuellement orchestrée par la CIA, certains affirmant même que cet objet pouvait dissimuler une arme. Finalement, en 1976, cet homme s’est identifié comme Louie Steven Witt. Il expliqua que son parapluie était un geste symbolique de contestation, une référence à Neville Chamberlain, Premier ministre britannique connu pour sa politique d’apaisement face à Hitler, un trait que la famille Kennedy n’appréciait guère. Ce choix était donc une forme obscur de moquerie politique.
La mafia derrière l’assassinat
Une théorie persistante avance que Kennedy n’a pas été tué par un tireur isolé, mais plutôt dans un contexte de vendetta orchestrée par la mafia. Cette piste s’appuie sur la lutte politique des Kennedy contre le contrôle criminel sur le syndicat des Teamsters, dirigé par Jimmy Hoffa, lié à la pègre. Robert Kennedy, frère du président et procureur général, avait intensifié les poursuites contre Hoffa, ce qui aurait déchaîné la colère de la mafia.
Cette théorie mentionne souvent la présence hypothétique d’un second tireur. En 1975, le House Select Committee on Assassinations a publié un rapport indiquant qu’un son capté sur un micro policier pourrait correspondre à une balle supplémentaire, remettant en cause la version des trois tirs d’Oswald.
La connexion cubaine

D’autres théories évoquent l’implication de Cuba. Le fiasco de l’invasion manquée de la baie des Cochons, laissant Fidel Castro au pouvoir communiste, aurait privé la mafia de revenus lucratifs issus de l’île. Venger la perte de ces profits aurait pu motiver l’élimination de Kennedy.
Inversement, certains soutiennent que Lee Harvey Oswald, se revendiquant marxiste, aurait agi pour le compte de Cuba. Certains pensent qu’il aurait été en contact avec des agents cubains au Mexique avant de planifier une fuite vers ce pays ou Cuba même, après l’assassinat.
Le rôle de Lyndon B. Johnson
Une autre hypothèse controversée accuse le vice-président Lyndon B. Johnson, qui succéda à Kennedy très rapidement, d’avoir orchestré l’assassinat pour s’emparer du pouvoir. Cette théorie a gagné en notoriété avec la publication en 2013 du livre The Man Who Killed Kennedy : the Case Against LBJ, devenu un bestseller. Son auteur, Roger Stone, militant politique controversé, affirme avoir recueilli des preuves pointant Johnson comme cerveau du complot.
Cependant, malgré la popularité médiatique de cette thèse, aucune enquête criminelle supplémentaire n’a été lancée pour la vérifier.
Oswald, un assassin solitaire ?

Malgré toutes les spéculations, la version officielle reste que Lee Harvey Oswald a agi seul, sans motif clair autre qu’une volonté de grandeur personnelle. En 1979, le House Select Committee on Assassinations a évoqué la possibilité d’un second tireur, mais les preuves acoustiques avancées ont été rejetées en 1982 par l’Académie nationale des sciences.
Les experts considèrent aujourd’hui que si Oswald était impliqué dans des cercles politiques radicaux, son assassin était surtout motivé par un désir de gloire personnelle. L’enquête publique montre néanmoins une lente évolution : la part des Américains convaincus d’une conspiration a atteint en 2013 son plus bas niveau depuis l’assassinat.
