Le 6 août 1890, l’humanité a vu naître une nouvelle méthode d’exécution avec la première mise à mort effectuée à l’aide de la tristement célèbre chaise électrique. Selon History.com, ce fut une scène des plus éprouvantes. Proposée comme une alternative plus humaine que la pendaison, cette première exécution fut tout sauf rapide ou indolore. William Kemmler subit un passage de 700 volts pendant environ 17 secondes avant que le courant ne soit interrompu. Des témoins rapportèrent l’odeur de vêtements et de chair brûlés après cette première décharge, et Kemmler n’était pas encore décédé. Ce n’est qu’après quelques minutes supplémentaires et plus d’un millier de volts que sa tête commença à fumer, scellant ainsi son destin.
Le concept de la chaise électrique fut imaginé par le dentiste Dr Albert Southwick, qui eut l’idée après avoir entendu le rapport d’un coroner sur la mort d’un dockers ivre, George Smith, à Buffalo, New York. Cet accident, survenu neuf ans avant cette première exécution, allait bouleverser l’approche de la peine de mort aux États-Unis à l’ère de l’électricité.
Selon l’historien Craig Brandon dans son ouvrage « The Electric Chair: An Unnatural American History », vers 22 heures le 7 août 1881, George Smith, en état d’ébriété, décida de tester une nouveauté électrique à la Brush Electric Light Company. À cette époque, Buffalo était l’une des premières villes du monde à illuminer ses nuits grâce à des réverbères à arc électrique, et l’usine affichait fièrement un générateur pesant 4 800 livres à l’entrée de son hall. Quelques personnes avaient découvert qu’en se tenant à la rampe du générateur et en se tenant la main, elles pouvaient ressentir le courant parcourir leur corps. Toutefois, les techniciens décourageaient vivement cette pratique, obligeant ainsi les curieux à agir en cachette.
Parmi elles, Smith s’introduisit furtivement dans l’usine. D’abord repoussé, il parvint à revenir et à poser une main sur le générateur sans ressentir aucune sensation. Cependant, dès qu’il plaça l’autre main, son corps se raidit. Malgré les tentatives des techniciens pour le détacher, ses mains restaient collées au générateur, nécessitant l’arrêt complet de l’appareil avant de pouvoir le libérer. C’est cette expérience, qualifiée de « mort sans douleur » par le coroner, qui inspira Dr Southwick à développer la méthode de l’exécution par électrocution. Depuis, la chaise électrique s’est imposée comme moyen d’exécution dans plus de 4 000 cas aux États-Unis.