Pourquoi Bonnie Parker boitait
Dans l’Amérique des années 1930, Bonnie Parker et Clyde Barrow incarnent à la fois la célébrité et la tragédie. Tous deux originaires du Texas, ils ont grandi dans la pauvreté et ont été façonnés par les privations de la Grande Dépression. Leur parcours commun inclut l’abandon scolaire et des trajectoires de délinquance qui finirent par les lier, physiquement et symboliquement.
Parmi leurs similitudes les plus marquantes figurait un détail physique partagé : un boitement. Pour mieux comprendre ce point, il est utile de rappeler quelques éléments biographiques :
- Origines modestes : tous deux ont passé des années formatrices dans les quartiers pauvres de Dallas.
- Ambitions et talents : Bonnie rêvait d’être artiste et écrivait des poèmes ; Clyde jouait du saxophone.
- Taille et image : ils étaient de petite stature — Clyde mesurait environ 1,63 m et Bonnie à peine 1,50 m — ce qui alimentait la perception publique d’un couple singulier.
- Un boitement partagé : si les causes différaient, le résultat visible à la fin fut le même.
La démarche particulière de Clyde remonte à une période passée en prison. Condamné pour vol d’automobile et envoyé à la prison d’Eastham, il subit des conditions si dures que, pour éviter d’être affecté aux travaux pénitentiaires, l’une des versions rapporte que deux de ses orteils furent sectionnés — soit par lui-même, soit par un codétenu. Ironie cruelle : il fut libéré seulement six jours plus tard, et garda dès lors une démarche marquée.
Le boitement de Bonnie Parker, lui, trouve son origine dans un accident. Alors qu’ils filaient à vive allure sur une route rurale du nord du Texas, le véhicule sauta par-dessus un panneau et retomba violemment. La batterie se brisa et l’acide qui s’en écoula brûla la jambe de Bonnie jusqu’à l’os. La blessure la marqua à vie : elle boita jusqu’à la fin et, souvent, Clyde dut la porter.
La trajectoire du couple resta dominée par la violence et la fatalité. Moins d’un an après l’accident, Bonnie Parker et Clyde Barrow furent tués le même jour, abattus par un peloton mené par Frank Hamer. Leur histoire mêle ainsi rêves brisés, brutalité carcérale et destin tragique — autant d’éléments qui expliquent pourquoi le boitement de Bonnie Parker est devenu un détail mémorable de leur légende.


