La polémique autour de la messe pour Pétain à Verdun, d’abord interdite puis finalement autorisée, se poursuit. Une enquête a été ouverte pour contestation de crime contre l’humanité visant le président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), Jacques Boncompain, à la suite de l’office, a indiqué le parquet.
À la sortie de l’église, devant la presse, le président de l’association avait estimé que Philippe Pétain avait été « le premier résistant de France ». Le préfet de la Meuse a annoncé qu’il ferait un signalement au procureur après des propos qu’il a jugés « clairement révisionnistes ». La préfecture a précisé qu’un volet de la procédure concerne « la perspective éventuelle de la dissolution » de l’ADMP, décision qui relève du ministère de l’Intérieur.
Le prêtre qui a célébré la messe également visé par l’enquête
L’enquête porte sur la « contestation publique de l’existence de crime contre l’humanité commis durant la Seconde Guerre mondiale » ainsi que sur la « tenue d’une réunion politique dans un local servant habituellement à l’exercice d’un culte », a précisé Delphine Moncuit, procureure de la République de Verdun.
Elle vise également le prêtre qui a célébré la messe. Gautier Luquin, 31 ans, est mis en cause pour « provocation par ministre du culte à la résistance à l’exécution des lois ou actes de l’autorité publique ». Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait pris la semaine précédente un arrêté pour interdire cet hommage, mais sa décision a été annulée vendredi par le tribunal administratif de Nancy.
Des propos révisionnistes passibles d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende
Les propos à caractère révisionniste sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Ils se définissent comme la négation, la minoration ou la banalisation de façon outrancière d’un crime de génocide, d’un crime de guerre ou d’un crime contre l’humanité.
Surnommé « vainqueur » de la bataille de Verdun en 1916, Philippe Pétain prit en 1940 la tête du régime de Vichy qui collabora avec l’Allemagne nazie. Il a été frappé d’indignité nationale en 1945 et condamné à mort, peine ensuite commuée en détention à perpétuité.
