Pourquoi le New Hampshire accueille-t-il la première primaire présidentielle ?
Chaque année électorale, l’attention se porte sur le New Hampshire. Mais pourquoi cet État accueille-t-il la première primaire présidentielle ? La réponse réside dans des considérations économiques et météorologiques, comme l’explique l’Université du New Hampshire.
Lors de l’instauration de la primaire présidentielle en 1916, le New Hampshire a choisi de la planifier le même jour que le « Town Meeting Day » afin de réduire les coûts. Ce jour était fixé au deuxième mardi de mars. En effet, le New Hampshire tenait des réunions de ville à cette période depuis plus de 200 ans, profitant d’un moment idéal entre le pire de l’hiver et le début de la saison des boues, lorsque la neige fondue complique les déplacements. En 1920, le New Hampshire a organisé la première primaire présidentielle du pays, une tradition qu’il défend depuis plus d’un siècle.
Au départ, le fait que le New Hampshire soit le premier à organiser une primaire n’était pas significatif. Cependant, plusieurs évolutions dans le processus électoral présidentiel au cours de la seconde moitié du 20ème siècle ont fait changer la donne. En 1948, la primaire du New Hampshire est passée d’un vote pour des délégués de convention à un vote pour des candidats présidentiels. La série de réformes adoptées par le Parti démocrate en 1968 a renforcé l’importance des primaires dans la sélection des candidats, incitant de plus en plus d’États à en organiser. Ainsi, en 1972, le rôle prépondérant du New Hampshire en tant qu’indicateur du succès d’un candidat a été confirmé.
Bien que le statut du New Hampshire ait été initialement le fruit d’une opportunité, l’État a depuis renforcé cette tradition de manière délibérée. La raison en demeure inchangée : l’argent. La primaire génère jusqu’à 250 millions de dollars dans l’État grâce à l’afflux de médias et à l’activité des campagnes électorales. À Manchester, la plus grande ville de l’État, une chambre d’hôtel peut coûter jusqu’à 800 dollars la nuit pendant la période des primaires. Aimant cette attention et cet afflux économique, l’État a adopté une loi stipulant que « l’élection primaire présidentielle se tiendra le deuxième mardi de mars ou à une date choisie par le secrétaire d’État qui précède d’au moins sept jours celle durant laquelle un autre État tiendra une élection similaire, la première date étant retenue. »
