Que deviennent les vêtements après la mort ? Décomposition et traditions

par Olivier
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Que deviennent les vêtements après la mort ? Décomposition et traditions
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Femme vêtue de noir déposant une rose sur un cercueil

La mort est un sujet délicat, souvent source de peur et d’interrogations existentielles. Si l’on ignore précisément comment et quand la fin surviendra, ainsi que ce qui pourrait suivre sur le plan spirituel, ce que nous savons avec certitude, c’est ce qui arrive au corps humain après la mort. La décomposition commence dès le décès et, à moins que le corps ne soit préservé ou incinéré, elle progresse jusqu’à la squelettisation, qui peut prendre environ dix ans dans un cercueil.

Mais que devient alors les vêtements du défunt ? La plupart du temps, les personnes ne sont pas enterrées nues, et nombre de religions attachent une grande importance à la tenue funéraire. La réalité est que, dans une tombe, ce n’est pas seulement le corps qui se décompose : les vêtements suivent le même processus.

À la mort, les vêtements se décomposent avec le corps

Squelette humain dans une tombe

Il est rare de voir ses vieux vêtements pourrir dans son armoire, même s’ils n’ont pas été portés depuis des années, mais la plupart des vêtements laissés dans les décharges finissent par se décomposer. La vitesse de ce processus dépend du matériau dont ils sont faits : les tissus naturels comme le coton mettent de quelques jours à plusieurs mois à se dégrader, tandis que les fibres synthétiques comme le polyester peuvent durer jusqu’à deux siècles.

À l’intérieur d’un cercueil, au contact du corps en décomposition, les tissus naturels tels que le coton sont attaqués par les fluides acides et toxines émanant du cadavre, et se décomposent complètement en environ un an. En revanche, des éléments synthétiques comme les coutures en nylon peuvent persister plus longtemps. Le corps, lui, passe par quatre phases principales de décomposition : l’autolyse (où les cellules s’autodétruisent), le ballonnement (due aux gaz produisant un gonflement impressionnant), la dégradation des tissus, puis la squelettisation. La décomposition des vêtements est accélérée par ces mêmes fluides corporels, ce qui en fait un phénomène parallèle mais intrinsèquement lié.

Les vêtements choisis pour accompagner le défunt

Cercueil ouvert lors d’un enterrement religieux

Lorsqu’une personne décède, ce sont souvent ses proches qui sélectionnent les vêtements pour l’inhumation. Souvent, ces habits reflètent les goûts et la personnalité du défunt, mais dans certaines cultures et religions, des traditions précises encadrent ce choix.

Par exemple, dans la foi catholique, il est courant d’habiller les morts de manière formelle, souvent avec un crucifix ou un chapelet en main, et les évêques ainsi que les prêtres reçoivent leurs vêtements traditionnels témoignant de leur rang. Dans les rites juifs, le corps est enveloppé d’un linceul blanc simple, appelé tachrichim, symbole de pureté et d’égalité devant Dieu.

Des linceuls similaires sont employés dans les traditions hindoue, musulmane et africaine. Ces pratiques s’inscrivent fréquemment dans ce que l’on appelle un enterrement vert, où les tissus utilisés sont écologiques. Selon le Green Burial Council, « Le linceul est aussi important que tout autre élément placé dans la tombe, car il faut tenir compte de l’impact écologique global du site funéraire. » Ainsi, même si les vêtements se décomposent après la mort, l’utilisation de fibres naturelles telles que le coton, le chanvre ou la laine rend hommage à la relation symbiotique entre l’homme et la terre, y compris dans la mort.

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