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Les chiffres et lettres que l’on observe sur les avions militaires américains suivent un système de désignation alphanumérique précis, connu sous le nom de Tri-Service Aircraft Designation System. Ce système, instauré en 1962 par le Département de la Défense des États-Unis (DoD), vise à uniformiser et décrire de manière spécifique chaque appareil, en intégrant les pratiques antérieures de l’Armée de l’air.

Cette nomenclature sert à tous types d’aéronefs militaires — des jets de chasse comme le F-22 Raptor, aux hélicoptères (HH-60G Pave Hawk), en passant par les bombardiers (B-52H Stratofortress), les avions de ravitaillement en vol (KC-46A Pegasus), les appareils de reconnaissance (U-2S Dragon Lady), ainsi que les drones et engins expérimentaux. L’ensemble de ce système est régi par le Mission Design Series (MDS), un protocole rigoureux de désignation permettant d’attribuer à chaque appareil une identification unique et normalisée.
Le système MDS : une nomenclature codifiée et détaillée
Le système MDS intègre plusieurs éléments codés, combinant des lettres et des chiffres pour préciser différents aspects de l’appareil. Quatre catégories principales composent cette désignation : le préfixe de statut, la mission modifiée, la mission de base, et le type de véhicule. Par exemple, la lettre « X » indique un appareil expérimental, « L » une version adaptée aux environnements froids, « E » correspond à une installation électronique spéciale, tandis que « D » est associée à des segments de contrôle de drones (UAV).
La lettre « F » symbolise quant à elle les chasseurs (« fighter »), comme dans F-15 ou F-16. Les chiffres, moins évidents, renseignent sur la ligne de fabrication et le design spécifique de l’aéronef, incluant modèle ou série.

Signification précise des lettres et chiffres
Au-delà du simple code alphanumérique, le système attribue aussi des désignations à la fois pour le constructeur et pour le modèle exact. Par exemple, MH-139A différera de MH-139, où le suffixe « A » désigne une version améliorée ou modifiée. De même, la lettre « N » à la fin d’un modèle, comme dans F-16N, indique une variante destinée à la Marine (Navy).
Les codes relatifs aux fabricants sont spécifiques : « LO » pour Lockheed Martin, « BN » désigne Boeing à Renton (Washington), par opposition à « BO » pour Boeing à Seattle, ou encore « GO » pour Goodyear.

Le choix des noms populaires pour les avions militaires
À côté de ce codage bureaucratique, chaque aéronef peut recevoir un nom d’usage populaire, plus évocateur, comme « Raptor » pour le F-22 ou « Spectre II » pour l’AC-130J. Ces noms proviennent d’un processus de sélection distinct, soumis via des formulaires réglementaires, en parallèle avec l’attribution finale de la Mission Design Series.
Par exemple, parmi les noms envisagés pour l’AC-130J figuraient Ghostrider, Waverider, et Ghost Rain. C’est finalement « Ghostrider » qui a été adopté comme nom courant de l’appareil.
Cette méthode exhaustive permet la gestion claire et univoque des dizaines de modèles d’avions et engins militaires, garantissant cohérence et traçabilité dans l’ensemble des forces armées américaines.
