Le second mandat du président Donald Trump a été marqué par de nombreuses controverses. En quelques mois, il a confié à Elon Musk, homme le plus riche du monde et donateur majeur de sa campagne avec 288 millions de dollars, la direction du « Département de l’efficacité gouvernementale », chargeant celui-ci de réduire les dépenses publiques, notamment dans la recherche médicale et l’aide étrangère. Sur le plan de l’immigration, Trump a intensifié sa rhétorique, encourageant l’ICE à multiplier les expulsions, touchant aussi bien les résidents légaux que des citoyens critiques envers son administration.
Trump n’a pas sanctionné plusieurs hauts responsables, dont le secrétaire à la Défense Pete Hesgeth, impliqués dans le scandale « Signalgate » où des informations militaires classifiées ont été échangées via Signal en violation des protocoles de sécurité. Cette impunité de ses alliés a été largement critiquée.
Sur la scène internationale, Trump a imposé des tarifs douaniers à ses alliés, menacé de retirer le soutien militaire à l’Ukraine et à l’OTAN, et évoqué l’éventualité que les États-Unis annexent des territoires alliés comme le Canada et le Groenland. De nombreux experts politiques s’alarment d’un mode d’exercice du pouvoir proche d’un autocrate.
Il n’est donc pas étonnant que l’annonce d’un éventuel défilé militaire grandiose pour célébrer son propre anniversaire ait suscité une polémique importante. Lors de son premier mandat (2016-2020), Trump avait déjà souhaité organiser une telle parade, mais les généraux l’avaient refusée, ne souhaitant pas que l’armée soit instrumentalisée politiquement. Aujourd’hui, il semblerait que Trump puisse enfin concrétiser son projet.
Les défilés militaires dans le monde moderne
En dehors des funérailles d’État, les défilés militaires suscitent souvent la méfiance dans de nombreux pays occidentaux. Ils sont en effet principalement associés à des régimes autoritaires tels que la Russie, la Chine ou la Corée du Nord, qui utilisent ces parades pour afficher leur puissance militaire.
Cependant, des nations plus libérales comme la France célèbrent chaque année le 14 juillet avec un grand défilé militaire sur les Champs-Élysées. C’est apparemment cette tradition française qui a inspiré Trump dans son projet de défilé pour 2025.
Selon une enquête, le déroulement du défilé prévu à Washington, à l’occasion de ses 79 ans, comprendra 6 700 soldats, 28 chars M1A1 Abrams, 28 transporteurs blindés Stryker, 100 véhicules militaires divers, un bombardier B-25, 50 hélicoptères et 34 chevaux. Cette annonce a ravivé les critiques, certains estimant que Trump politise ainsi le Pentagone. En ligne, il a même été qualifié de « faux Poutine ».
La réaction des militaires face au défilé d’anniversaire
Les militaires ont tenté de minimiser le lien entre le défilé et l’anniversaire de Donald Trump. Officiellement, cette parade commémore le 250e anniversaire de l’armée américaine, qui coïncide cette année-là avec la date d’anniversaire du président, le 14 juin 2025.
Le spectacle de trois heures devrait attirer au moins 200 000 spectateurs ayant acheté des billets. Il retracera l’histoire de l’armée américaine, de la Guerre d’Indépendance à aujourd’hui et au-delà.
Interrogé sur une éventuelle référence à l’anniversaire du président durant l’événement, le porte-parole de l’armée Steve Warren a répondu : « Aucun plan. Cela fait 250 ans que l’armée célèbre son anniversaire — nous en avons déjà organisé 249 précédemment. » Malgré cette mise au point, Trump devrait prononcer un discours lors des célébrations.
Quel que soit le véritable objectif du défilé, il demeure très controversé. Certains médias soulignent les risques d’endommagement des routes locales par les véhicules lourds utilisés, nécessitant ensuite des réparations coûteuses. Le coût total des festivités est estimé à environ 45 millions de dollars.