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Vous ne souhaitez pas que votre jardin ressemble cet été à un espace desséché, où la pelouse jaunirait, les arbres deviendraient cassants et les plantes flétriraient. Pas d’inquiétude : il est encore temps, début juin, d’éviter ces dégâts à condition d’agir vite pour protéger votre extérieur face à la sécheresse et aux restrictions d’eau, notamment en ce qui concerne l’arrosage.
Face à ces contraintes, comment entretenir son jardin tout en limitant la consommation d’eau ? Un paysagiste du Var, Sébastien Lassagne, jardinier expert, prodigue des conseils pratiques et efficaces pour préserver votre jardin.
Agir rapidement, surtout pour la pelouse
Le premier objectif est de maintenir la pelouse aussi humide que possible. Avant les restrictions d’arrosage, il est crucial d’aérer le sol car la terre durcie empêche l’eau de bien pénétrer. Utilisez une fourche, un scarificateur ou un aérateur spécialisé pour améliorer la capacité d’infiltration du sol.
Privilégiez un arrosage en fin de journée, au soir, plutôt que le matin. Cela permet de réhydrater les plantes et de garder l’humidité dans le sol pendant au moins douze heures, réduisant ainsi l’évaporation rapide.
Avant que l’on ne limite légalement les modalités d’arrosage, arrosez la pelouse un jour sur deux au moyen d’un tuyau ou d’un arroseur jusqu’à la formation de petites flaques en surface. Cette méthode assure une bonne humidité du sol même lorsque les températures montent.
Une autre solution consiste à ressemer la pelouse avec des graines adaptées aux terrains secs, comme le kikuyu ou la zoyzia, souvent commercialisées sous l’appellation « gazon pour terrain sec ». Ces graminées macrothermes nécessitent peu d’eau et résistent bien à la chaleur.
Adapter la tonte en période de chaleur
Durant la sécheresse, faites des tontes moins courtes et de manière régulière. Il est conseillé de relever la hauteur de coupe à environ 5 cm, contre 4 cm habituellement. Une herbe plus longue protège le sol du soleil, ce qui réduit considérablement l’évaporation de l’eau.
Privilégiez la tonte en « mulching », un système qui hache finement l’herbe pour la laisser sur place. Ce paillage naturel fertilise la pelouse sans utiliser d’engrais chimiques et limite les déchets verts à évacuer, favorisant ainsi une meilleure empreinte carbone.
Un désherbage régulier pour préserver l’humidité
Les mauvaises herbes détournent une grande quantité d’eau au détriment des autres plantations. Il est vital de désherber régulièrement. Arracher les mauvaises herbes à la main permet de retirer leurs racines efficacement. Si vous utilisez un désherbant, optez pour un produit sans glyphosate afin de préserver la santé du sol et des plantes alentour.
Choisir un engrais adapté
Durant les restrictions d’arrosage, évitez les engrais riches en azote qui favorisent une croissance rapide et augmentent les besoins en eau. Préférez des fertilisants spécialement formulés pour les conditions sèches afin de soutenir vos plantations sans aggraver la consommation d’eau.
Installer un système de récupération d’eau de pluie
Récupérer l’eau de pluie constitue un moyen simple et efficace pour assurer une réserve naturelle d’eau durant les sécheresses. Ce système ne demande pas d’autorisation administrative. Vous pouvez également recycler les eaux grises domestiques lorsque cela est possible et arroser de manière ciblée à l’aide d’un arrosoir.
En revanche, n’utilisez pas l’eau de vidange de votre piscine tant que sa teneur en désinfectants comme le chlore, l’oxygène actif ou le brome n’est pas entièrement nulle.
Le pari du paillis
Pour les massifs et arbustes, appliquer une couche de paillis aide à conserver l’humidité en surface, réduisant ainsi l’évaporation d’environ 30 %. Cela diminue aussi le besoin d’arrosage tout en prévenant la pousse des mauvaises herbes. Le paillis peut être végétal (chanvre, herbe de tonte, écorce, coque de coco) ou minéral (pierres, ardoises), avec une épaisseur recommandée de 5 à 10 centimètres.
Cette couverture protège du soleil et embellit le jardin grâce à la richesse des textures et des couleurs possibles.
Planter des espèces adaptées à la sécheresse
Pour limiter la consommation d’eau sans renoncer à un jardin fleuri, privilégiez des plantes résistantes à la sécheresse comme l’olivier, l’achillée, la lavande ou le coréopsis. Ces espèces demandent peu d’entretien et peu d’arrosage.
Pour optimiser encore plus l’usage de l’eau, regroupez les plantes en massifs ou placez-les en pots, ce qui concentre l’humidité et facilite l’arrosage. Le choix des pots et leur drainage est également primordial pour la bonne santé des plantes.
