L’érosion de la RD201 entre Saint-Malo et Cancale
Entre Saint-Malo et Cancale, la RD201, route départementale longeant la côte, est régulièrement envahie par le sable, nécessitant son interdiction à la circulation. Cet axe est menacé par la montée des eaux et le réchauffement climatique, qui accentuent l’érosion du littoral et fragilisent la route.
La plage de l’anse Du Guesclin, située sur la commune de Saint-Coulomb, est un lieu très apprécié des familles, notamment pendant les périodes ensoleillées. La proximité immédiate de la route départementale au bord du sable facilite l’accès des automobilistes venant de Cancale, Saint-Malo ou Rennes. Toutefois, cette configuration impose des contraintes lorsque la route est recouverte de sable après des tempêtes ou des mouvements de dunes.
Une route gagnée par le sable et la mer
Depuis quelques années, la RD201 s’illustre par son paysage singulier, parfois entièrement enseveli sous le sable. Ce phénomène, autrefois rare, se produit désormais plus fréquemment, à mesure que la dune protégeant la baie s’effrite. Parfois, la mer s’y déverse en emportant galets et bois, accentuant la fragilisation de l’axe routier.
Le réchauffement climatique provoque une élévation constante du niveau de la mer, entraînant un recul du trait de côte significatif. D’après une analyse scientifique récente, la ligne côtière a reculé d’environ un mètre en seulement cinq ans, ce qui représente une évolution majeure. Cette situation est confirmée par Stéphane Lenfant, vice-président du conseil départemental délégué aux mobilités.
La fermeture inévitable de la RD201 d’ici dix à quinze ans
Chaque tempête oblige les services locaux à fermer temporairement la RD201 pour procéder au nettoyage de la chaussée. Cette fermeture est décrite comme inévitable, et la route devrait, selon les prévisions, devenir inutilisable dans un délai de dix à quinze ans. Ces projections s’appuient sur des rapports scientifiques du GIEC, qui alertent sur des tempêtes de plus en plus violentes et fréquentes liées au réchauffement climatique.
En attendant, la route supporte un trafic estival important, avec plus de 6 000 véhicules par jour. Pour limiter les impacts négatifs, le département a aménagé des espaces de stationnement sécurisés, permettant aux visiteurs d’accéder à la plage tout en prévenant le stationnement anarchique qui dégrade davantage la dune et met en danger les piétons.
Vers une limitation d’accès pour préserver le littoral
À terme, l’accès à la plage pourrait être réservé uniquement aux piétons et cyclistes, dans le but de restaurer le caractère naturel de cet espace fragile. Une consultation publique a été lancée afin de recueillir l’avis des habitants et des usagers sur les aménagements futurs, favorisant une gestion durable de ce littoral menacé par le changement climatique.