La Terre, un monde aquatique il y a 3 milliards d’années

par Olivier
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La Terre, un monde aquatique il y a 3 milliards d'années
Australie

Preuves d’un océan global

Poursuivant l’exploration du passé naturel de la Terre, des chercheurs avancent l’idée d’un «monde aquatique» il y a environ 3 milliards d’années. À une époque de transformations climatiques extrêmes — des supercontinents tropicaux à des épisodes de «Terre boule de neige» — la planète aurait été intégralement recouverte par un océan s’étendant d’un pôle à l’autre. Cette hypothèse soulève des questions essentielles sur les conditions ayant favorisé l’apparition et l’évolution de la vie. On ignore, en revanche, si cet âge diluvien aurait permis l’existence d’organismes adaptés à une vie entièrement marine.

goutte d'eau sur roche

La découverte repose sur l’analyse chimique d’un fragment de croûte océanique très ancien. Les travaux, menés par Boswell Wing et son postdoctorant Benjamin Johnson (University of Colorado at Boulder) et publiés dans la revue Nature Geoscience, exploitent des signatures isotopiques conservées dans des roches âgées d’environ 3,2 milliards d’années. Ces traces offrent une fenêtre inédite sur la composition de l’eau de mer qui recouvrait alors la planète. La méthode combine observations géologiques et mesures isotopiques pour reconstruire le régime hydrosphérique primitif.

roches anciennes d'Australie inondées

Les chercheurs ont étudié une dalle de plancher océanique portée en surface dans l’outback nord‑ouest australien, dans le secteur appelé Panama district. Cette plaque, figée il y a quelques 3,2 milliards d’années, a livré des données chimiques directement liées à l’eau de mer de l’époque. Pour tester l’hypothèse d’un océan global, l’équipe a comparé les concentrations des deux isotopes de l’oxygène, O‑16 et O‑18, mesurés dans les échantillons.

  • Observation clé : la croûte océanique ancienne présentait une concentration notablement plus élevée en O‑18, l’isotope lourd de l’oxygène.
  • Interprétation : si des continents émergés avaient existé en grand nombre, ils auraient altéré et réduit la proportion d’O‑18 présente dans ces formations.
  • Échantillonnage : l’équipe a analysé une centaine d’échantillons pour établir la robustesse du signal isotopique observé.

En synthèse, l’absence de relief continental significatif expliquerait la signature isotopique distincte retrouvée dans ces roches. Comme l’ont noté les auteurs, «Une Terre primitive sans continents émergés aurait pu ressembler à un ‘monde aquatique’, imposant des contraintes environnementales majeures sur l’origine et l’évolution de la vie sur notre planète.» Cette conclusion éclaire d’un jour nouveau la notion de monde aquatique primitif et prépare la transition vers l’étude des conséquences biologiques et géochimiques de cet océan global.

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