L’Institut national de l’information géographique et forestière a dévoilé mardi une première cartographie nationale des risques d’inondation, considéré comme le principal risque naturel en France et aggravé par le réchauffement climatique. Selon cette analyse, un Français sur quatre vit dans une zone exposée.
« On a voulu montrer l’étendue de ce risque d’inondation, ce qu’il est devenu au fil du temps avec le changement climatique et comment on peut le combattre », explique Sébastien Soriano, directeur général de IGN.
Compilées à partir d’un travail de terrain, d’images aériennes et satellitaires et d’outils d’intelligence artificielle, ces données permettent de mieux cerner les risques d’inondation, d’éclairer la gestion des cours d’eau et de repenser les espaces ainsi que le rôle des solutions naturelles.
- Débordement de cours d’eau
- Submersions marines
- Ruissellement pluvial
- Remontée de nappes phréatiques
Le pourtour méditerranéen parmi les territoires les plus risqués
L’IGN s’appuie notamment sur une nouvelle cartographie en 3D de l’ensemble du territoire, qui permet de modéliser de façon très détaillée le parcours des précipitations sur la quasi-totalité de la France. « Cette cartographie 3D va être rentrée dans différents modèles comme Vigicrues pour prévoir les écoulements, les inondations, et donc aménager le territoire en conséquence », précise Swann Lamarche, chargé de relations partenariales à l’IGN.
Une carte de l’exposition des populations montre que le pourtour méditerranéen et le Val de Loire figurent parmi les territoires les plus à risque au regard du nombre d’habitants concernés. Une représentation dédiée à la pointe de Penmarch (Finistère) souligne par ailleurs l’important risque de submersion marine à l’horizon 2100.
Des catastrophes qui ne cessent d’augmenter
Les débordements de cours d’eau, les crues éclair, les coulées de boue et les submersions marines constituent le premier risque naturel en France, en termes de dommages et de communes concernées. Ces phénomènes sont en augmentation constante : selon Météo‑France, l’année 2024 fait partie des plus pluvieuses du siècle.
Avec la hausse des températures, les nuages retiennent davantage d’humidité et leur pouvoir de précipitation augmente de 7 % pour chaque hausse de 1 °C de la température de l’atmosphère, rappelle l’Institut.
« À l’échelle de la France, le réchauffement climatique s’est déjà traduit par une hausse de 12 % de l’intensité des pluies extrêmes par rapport aux années 1960 et nos modèles climatiques prévoient encore une augmentation de 10 % à 15 % de ces mêmes pluies intenses à l’horizon 2050 », souligne Benoît Thomé, directeur des relations institutionnelles de Météo‑France.