Des Enclos XXL pour le Bien-Être Animal dans les Zoos Français

par Olivier
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Des Enclos XXL pour le Bien-Être Animal dans les Zoos Français
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Au zoo de la Boissière-du-Doré, situé en Loire-Atlantique, la visibilité sur la meute de loups n’est pas immédiate. Ces derniers peuvent être au repos dans des refuges hors du regard des visiteurs, invitant à la patience et à revenir plus tard dans la journée pour les apercevoir. Récemment, le parc a inauguré un enclos spacieux de 17 000 m² dédié à sa meute composée de neuf loups du Canada, soit un espace dix fois plus grand que l’ancien.

Conçu pour recréer un habitat naturel favorable, l’enclos comprend une butte de dix mètres de haut, la plantation de 300 végétaux et une centaine d’arbres. Ce nouvel espace est l’aboutissement d’un programme de réhabilitation initié en 2019, visant à offrir aux carnivores des territoires vastes et adaptés. Après les lions en 2020, puis les ours en 2022, ce sont les panthères de l’amour qui ont intégré en 2024 des enclos agrémentés de rochers, mares, cascades et tunnels.

Des espaces XXL pour favoriser le bien-être animal

Selon Sébastien Laurent, directeur du zoo, ces grands espaces permettent d’offrir des conditions de vie optimales. Les animaux peuvent adopter des comportements naturels plus variés et bénéficient d’enrichissements favorisant leur épanouissement. L’agrandissement du parc, passé de 9 à 29 hectares en vingt ans, a été rendu possible grâce à la coopération de voisins, principalement des agriculteurs qui ont échangé leurs parcelles contre d’autres terrains situés à proximité.

Le directeur insiste également sur la stabilité du nombre d’animaux, environ 1 100, préférant limiter le nombre d’espèces accueillies dans ces nouveaux enclos XXL afin de mieux garantir leur qualité de vie.

Un mouvement national pour des enclos plus grands et naturels

Le zoo de la Boissière-du-Doré n’est pas isolé dans cette démarche. Le zoo de Beauval, par exemple, a ouvert en 2023 une volière sud-américaine de 1,6 hectare, haute de 36 mètres, accueillant plus de 500 oiseaux et une trentaine de mammifères. Les visiteurs peuvent y déambuler sur des passerelles suspendues entre 6 et 10 mètres de hauteur, offrant un regard unique sur cette biodiversité.

De son côté, le zoo de la Flèche a inauguré un espace africain de deux hectares où cohabitent girafes, zèbres, autruches et impalas. Ce projet, d’un montant de trois millions d’euros, constitue l’investissement le plus important depuis la fondation du parc en 1946 et s’inscrit dans une extension globale prévue jusqu’en 2026.

En 2025, le parc de la Barden proposera une plaine de 7 000 m² pour hippopotames et zèbres, tandis que le zoo de Mulhouse ouvrira un espace de 1,5 hectare destiné à accueillir un millier d’animaux dont girafes, autruches, hippopotames et reptiles. Ces développements sont les plus conséquents depuis plusieurs décennies et visent aussi à sensibiliser les visiteurs à la protection des espèces menacées.

Des enclos en trois dimensions pour un habitat proche de la nature

Rodolphe Delord, président de l’association Française des Parcs Zoologiques (AFdPZ), souligne que ces nouveaux aménagements illustrent l’attention portée au bien-être des animaux, désormais prioritaires dans la gestion des parcs animaliers.

Jusqu’à la fin du XXe siècle, ces parcs étaient davantage perçus comme des lieux de spectacle que comme des sanctuaires où assurer le confort des animaux. L’évolution vers une conception axée sur le bien-être s’est traduite par des enclos larges et diversifiés, offrant des reliefs, de la végétation, des refuges, des rochers, mares et tunnels qui reproduisent les paysages naturels en trois dimensions.

La charte du bien-être animal de la World Association of Zoos and Aquariums recommande de tenir compte des besoins spécifiques des espèces, d’augmenter l’espace disponible, d’enrichir l’environnement et de favoriser des interactions sociales adaptées. Ainsi, la taille de l’enclos ne suffit pas : son aménagement est primordial pour garantir un habitat stimulant et confortable.

Comme l’explique un soigneur du zoo de Beauval, un groupe de lions dans un espace plat et dépourvu d’abris serait beaucoup moins épanoui qu’au sein d’un territoire aménagé avec rochers et cachettes. La possibilité pour les animaux de se reposer ou de s’isoler à l’abri des regards contribue également à leur bien-être.

Enfin, la création d’enclos XXL permet aussi d’accueillir plusieurs espèces cohabitant naturellement, offrant aux visiteurs le spectacle d’interactions authentiques, par exemple entre un bébé gnou et un bébé zèbre.

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