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Des grêlons géants mesurant jusqu’à dix centimètres ont été observés dans les Landes, tandis que dans le Puy-de-Dôme, des grêlons de la taille d’une paume de main ont marqué les orages violents qui ont frappé une grande partie de la France. Ces phénomènes, survenus notamment lors de l’épisode orageux meurtrier du mercredi 25 juin 2025, soulèvent une interrogation récurrente : les grêlons sont-ils devenus plus gros qu’auparavant ?
Déjà le 3 mai, un violent orage de grêle avait frappé l’Île-de-France, provoquant des dégâts importants avec des grêlons comparés à des balles de tennis. Plus de 61 000 véhicules avaient dû être réparés à la suite de cet épisode. Depuis, les images de grêlons impressionnants, parfois évoqués comme étant aussi gros que des melons, se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Historiquement, des records impressionnants ont été enregistrés. Le plus gros grêlon jamais mesuré, d’un diamètre de 23,7 cm (taille d’un ballon de volley), est tombé en février 2018 à Villa Carlos Paz, en Argentine. En Europe, un grêlon de 19 cm a établi un record en juillet 2023 en Italie. En France, le grêlon le plus lourd pesait 1,1 kg et est tombé en 2018 dans le Tarn.
L’effet médiatique amplifie la perception
Serge Zaka, agroclimatologue et chasseur d’orages, rappelle que des orages violents ne sont pas nouveaux. Il cite un événement majeur en 1788 qui avait détruit les cultures céréalières, menant aux premières émeutes de 1789. Selon lui, la multiplication des images et des vidéos de grêlons géants accentue l’impression d’une recrudescence.
« Nous n’observons pas plus de grêle, mais il y a un effet médiatique important, car auparavant les photos étaient rares. Aujourd’hui, toute chute est rapidement relayée, donnant une impression de fréquence accrue », explique-t-il. Néanmoins, le spécialiste nuance en soulignant que sur le terrain, les chasseurs d’orages détectent plus de grêlons géants qu’auparavant.
La formation des grêlons géants
La taille des grêlons dépend des conditions atmosphériques spécifiques. La grêle se forme dans les colonnes d’air ascendant des orages ; plus le grêlon reste suspendu dans le nuage, plus il grossit en accumulant des couches de glace. Dans le cas d’orages supercellulaires, comme celui qui a frappé récemment, des grêlons exceptionnels peuvent atteindre des diamètres impressionnants.
Cependant, Météo-France précise qu’il n’existe pas aujourd’hui de base de données exhaustive permettant de quantifier précisément l’évolution de la taille des grêlons, ces phénomènes étant souvent trop locaux.
Le changement climatique sous surveillance
Le lien entre le changement climatique et la taille des grêlons fait toujours l’objet de débats. Le rapport du GIEC ne prévoit pas nécessairement une augmentation de la taille des grêlons, mais souligne les limites des connaissances actuelles. Certaines études évoquent une hausse, d’autres une baisse ou une stabilité des phénomènes liés à la grêle.
« Il y a encore beaucoup à découvrir pour mieux comprendre l’impact du changement climatique », souligne Serge Zaka, qui rappelle néanmoins que les événements climatiques peuvent devenir plus violents en raison du réchauffement atmosphérique. L’augmentation de l’énergie dans l’atmosphère et la température des océans contribue à créer des orages plus intenses et des conditions favorables à la formation de grêlons plus gros.
Impacts des grêlons géants
Au-delà de leur fascination, les grêlons géants représentent un véritable danger. Serge Zaka alerte sur leurs effets dévastateurs : ils menacent les oiseaux, la faune sauvage, et l’Homme, tout en causant des destructions aux arbres et vignes. Ces phénomènes de plus en plus observés inquiètent pour la préservation des écosystèmes et la sécurité des populations.