Procès pour destruction d’œufs de flamants roses en Camargue

par Olivier
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Procès pour destruction d'œufs de flamants roses en Camargue
France

L’essentiel

Le tournage du film « Donne-moi des ailes » en 2018 a engendré une catastrophe écologique en Camargue, provoquant l’abandon d’environ 500 œufs de flamants roses lors d’un survol à basse altitude d’une zone protégée par un ULM. La société de production Radar Films fait l’objet de poursuites judiciaires pour « destruction non autorisée d’œuf ou nid d’espèce animale non domestique – espèce protégée », avec un procès qui débute à Nîmes.

Le réalisateur Nicolas Vanier avait, en 2019, attribué la responsabilité à un pilote indépendant, le qualifiant de « connard » pour avoir contrevenu à une interdiction de survol. Ce film, destiné à mettre en avant la beauté de la nature et l’histoire d’un père et de son fils, a vu son tournage se transformer en désastre écologique.

Le survol fatal

Le 7 juin 2018, un ULM de la société de production a survolé à une très basse altitude une zone peuplée d’environ un millier de flamants roses en Camargue, alors que ceux-ci étaient en pleine période de couvaison. Ce survol imprévu a engendré une panique parmi les oiseaux, entraînant le piétinement et l’abandon de 500 œufs, ce qui représente environ 11 % de la couvée. L’association Stéphane Lamart, parmi les six associations de protection des animaux parties civiles dans cette affaire, a souligné que les équipes de filmage avaient agi en violation des interdictions, mettant ainsi en péril une espèce protégée.

Une autorisation contestée

Olivier Gourbinot, juriste à France Nature Environnement, soutient que l’équipe n’aurait pas dû recevoir l’autorisation de tourner dans ce « hot spot de la biodiversité », considérant cela comme une « perturbation intentionnelle ». Malgré l’obtention de ce précieux sésame, les parties civiles allèguent que la production a complètement ignoré les limites imposées par un bureau d’études, y compris l’interdiction de survoler certaines zones. De plus, elle aurait refusé la présence de spécialistes sur le site pour des raisons budgétaires, compte tenu des ressources conséquentes allouées au film.

Réactions et responsabilité

Nicolas Vanier, interrogé sur cette catastrophe écologique, a soutenu que le survol était le fait d’un prestataire indépendant qui n’a pas respecté le plan de vol. Il a réitéré en 2019 que le pilote avait agi de manière inacceptable : « Un connard, il n’y a pas d’autres mots ». Dans le cadre de l’enquête, le pilote et le directeur de vol se défendent d’avoir été informés d’une interdiction. Pour le réalisateur, la responsabilité doit être clairement établie. Il a insisté sur le fait que le pilote a été licencié immédiatement après l’incident.

Flamants roses en Camargue

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