Réchauffement climatique : les riches et leurs émissions massives

par Olivier
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Réchauffement climatique : les riches et leurs émissions massives
États-Unis, Chine

Une étude récente publiée dans la revue Nature Climate Change met en lumière le poids disproportionné des élites économiques dans la crise environnementale actuelle. Depuis 1990, les 10 % les plus riches de la planète sont responsables des deux tiers du réchauffement climatique. Cette recherche, conduite par Sarah Schongart de l’université de Zurich, établit pour la première fois un lien explicite entre la concentration de richesses privées et la multiplication des événements climatiques extrêmes. Ainsi, elle déplace le débat de la simple comptabilisation des émissions de carbone vers la notion de responsabilité climatique.

En combinant des données économiques mondiales avec des simulations climatiques, l’équipe scientifique a pu mesurer l’impact environnemental selon les différentes classes de revenus. Les modes de vie, les dépenses et les investissements des personnes les plus fortunées, en particulier aux États-Unis et en Chine, contribuent de façon disproportionnée aux phénomènes extrêmes tels que vagues de chaleur et sécheresses. Ces deux puissances économiques représentent à elles seules près de la moitié des émissions carbone mondiales issues de cette catégorie sociale.

Le mode de vie et les placements financiers au cœur des émissions

Le 1 % des individus les plus riches sur Terre a un impact colossal sur le climat : leurs activités ont provoqué 26 fois plus de vagues de chaleur dites « centennales » et 17 fois plus de sécheresses en Amazonie que la moyenne mondiale. Il ne s’agit pas uniquement de leur consommation quotidienne mais aussi de leurs investissements. En effet, de nombreux placements se dirigent vers des secteurs à fortes émissions de gaz à effet de serre, accentuant encore leur empreinte carbone.

Carl-Friedrich Schleussner, directeur du Groupe de recherche sur les impacts climatiques à l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués, souligne qu’ignorer la responsabilité écrasante des plus riches dans les politiques climatiques ferait manquer un levier essentiel pour limiter les dégâts futurs. Il recommande ainsi la mise en place de mesures fiscales progressives sur la fortune et la régulation des investissements polluants, afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.

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