Keith Richards, guitariste, chanteur et co-fondateur des Rolling Stones, est autant reconnu pour son style emblématique que pour sa carrière exceptionnelle au sein de l’un des groupes de rock les plus influents de l’histoire. Selon Esquire, l’allure flamboyante des membres des Stones dépassait la simple esthétique : « Richards et les Stones s’opposaient fermement aux Beatles, plus sages et soignés… Ils affirmaient leurs convictions à travers leur apparence d’une manière impossible dans la société plus libérale d’aujourd’hui. »
Les bijoux à tête de mort de Richards, ses foulards, chapeaux souples, fourrures, costumes en velours et bottes à talons étaient autant de symboles de rébellion et de défi envers l’autorité. Si les stars du rock affichent désormais volontiers des tenues extravagantes, l’influence pionnière de Richards perdure. Another Man souligne d’ailleurs qu’« Alexander McQueen et The Kooples, pour ne citer qu’eux, doivent beaucoup à Keef » et affirme que Richards a « inventé le style pirate-chic », repris plus tard par des artistes comme Johnny Thunders, Patti Smith, Chrissie Hynde et Izzy Stradlin.
Keith Richards a même inspiré Johnny Depp pour son rôle de capitaine Jack Sparrow dans la saga Pirates des Caraïbes. En 2011, NME rapportait les propos de Depp, qui avouait : « Pendant une bonne partie du temps passé avec Richards, j’ai absorbé autant de lui que possible pour construire mon personnage. » Richards, flatté, a d’ailleurs incarné à son tour le père de Jack Sparrow dans deux films de la série.
L’origine du style unique de Richards remonte aux années 1960, lorsqu’il échangeait ses vêtements avec sa compagne Anita Pallenberg, une habitude qu’il a ensuite poursuivie avec sa femme Patti Hansen et ses filles. Lors de l’exposition « Exhibitionism » présentée en 2016 à la Saatchi Gallery de Londres, Richards déclarait avec malice avoir été « dépouillé de la moitié de sa garde-robe », ajoutant inlassablement qu’il puisait le plus souvent dans celle « de sa femme ». Sa fille Alexandra confiait à Grazia : « Il porte les pyjamas et chemisiers de maman et arrive toujours à les rendre incroyablement stylés. C’est cool. »
En 2015, une anecdote racontée à Vogue illustre le décalage entre l’image classique et le look décontracté de Keith Richards. Le batteur Charlie Watts, vigilant client de Savile Row, était exaspéré que Vogue qualifie Richards d’icône de la mode, pointant que sur la photo, les boutons de sa chemise étaient du « mauvais côté ». Richards en riait, expliquant avec franchise : « Je porte simplement les vêtements d’Anita. » S’il attribue souvent son style aux femmes qui l’entourent, Richards demeure néanmoins l’étoile rock arrogante et charismatique que le public adore. Interrogé sur ses propres icônes stylistiques, il répondait en toute confiance : « Pourquoi en aurais-je besoin… je suis moi-même une icône. »