Science
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, il existe plus de 3 000 espèces de serpents à travers le monde, dont seulement 200 à 300 sont venimeux. Parmi ceux-ci, le taipan du désert est réputé comme le serpent le plus mortel, capable d’injecter un venin suffisant à tuer 100 personnes d’un seul mordant. Chaque année, près de 140 000 vies sont fauchées à cause de morsures fatales, un chiffre qui témoigne de l’importance cruciale de l’antivenin dans la lutte contre ces drames.
Bien que les serpents suscitent la crainte et représentent souvent le chaos dans l’imaginaire collectif, ils jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. Au-delà de leur fonction écologique, ils représentent une ressource inestimable pour la recherche scientifique. En effet, plus de 200 espèces offrent des perspectives prometteuses en médecine, en particulier pour la production d’antivenin, indispensable pour traiter les millions de morsures recensées chaque année (dont environ 8 000 aux États-Unis).
Les morsures de serpent, qu’elles soient destinées à neutraliser une proie ou à se défendre contre un prédateur, libèrent un venin produit par des glandes situées à l’arrière de la tête. Le processus de récolte consiste à inciter le serpent à mordre le bord d’un récipient, permettant ainsi de recueillir le venin. La quantité extraite varie selon l’espèce et la taille du reptile – pouvant aller de 1 à 850 mg, voire plus – avant d’être injectée dans un animal pour récupérer les anticorps nécessaires à la fabrication de l’antivenin.
Ce venin, dont certaines variétés sont d’une valeur extrême, sert également dans le traitement de la douleur, la réduction des caillots sanguins et même dans des soins esthétiques. Par exemple, le venin de cobra royal, riche en protéines, est employé dans des médicaments destinés à soulager des douleurs chroniques et se négocie à environ 153 000 dollars par gallon, faisant de lui l’un des venins les plus onéreux. Par ailleurs, le venin de serpent de corail et celui du serpent brun, utilisé pour produire l’antivenin, valent respectivement 4 000 dollars le gramme et trouvent des applications dans des traitements antiviraux et antibactériens.