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Découverte Fascinante : Virovore, l’Organisme qui se Nourrit de Virus
Les vaccins ont joué un rôle crucial dans notre lutte contre les virus. Cependant, et si la science pouvait exploiter un organisme capable de se nourrir de virus ? C’est actuellement un rêve lointain, mais une étude publiée fin 2022 dans PNAS a révélé l’existence d’un microbe jusqu’alors inconnu nommé « virovore » capable de le faire. Les virovores sont définis comme des organismes se nourrissant de virus, tout comme les autres créatures vivantes se nourrissent en convertissant l’énergie d’autres animaux et plantes.
Cette découverte révolutionnaire dévoile l’existence d’un virovore dans le genre Halteria, une ciliée unicellulaire microscopique vivant dans l’eau douce. Cette révélation suggère qu’il pourrait exister d’autres microbes dotés de la même capacité à manger des virus, ouvrant ainsi la perspective d’une chaîne alimentaire entièrement inconnue sur la planète Terre, où environ 10 nonillions de virus trouvent leur demeure.
Les Virovores et leur Source Alimentaire Abondante
Pour les virovores, la source de nourriture est toujours abondante. Les virus constituent un mets délicieux, bien que l’on ne puisse dire quel goût ils ont. Les virovores Halteria ne consomment pas leur nourriture de la même façon que nous, mais selon John DeLong de l’Université du Nebraska-Lincoln, qui a participé à l’étude sur les virovores, les virus sont une excellente source de nutriments. Composés d’acides nucléiques, d’azote et de phosphore, les virus sont extrêmement nourrissants, et de ce fait, de nombreux organismes seraient susceptibles de les consommer.
Pour confirmer que les Halteria étaient bel et bien des virovores, DeLong et ses collègues ont introduit du chlorovirus dans l’eau d’un étang rempli de microbes pour observer le phénomène. Ils ont constaté que le nombre d’une espèce particulière de Halteria augmentait considérablement au fur et à mesure que la quantité de chlorovirus dans l’eau diminuait. En marquant l’ADN du virus avec un colorant fluorescent, les chercheurs ont pu confirmer que le Halteria absorbait effectivement le chlorovirus pour se nourrir, le colorant apparaissant à l’intérieur du microbe. Sans autre source de nourriture disponible, il a été confirmé que le Halteria était bel et bien un virovore, se nourrissant de virus et grandissant de manière robuste et saine.
Impact des Virovores sur la Chaîne Alimentaire et l’Équilibre du Carbone
Outre la découverte fascinante des virovores, des avancées notables ont été réalisées grâce à cette étude. En effet, la virovorie peut influencer les niveaux de carbone dans l’environnement et le rôle du carbone dans les chaînes alimentaires. Les chlorovirus infectent les algues, provoquant leur éclatement et libérant le carbone qu’elles contiennent dans l’eau.
En consommant les chlorovirus, les virovores Halteria réintègrent le carbone stocké à l’intérieur de ces virus dans la chaîne alimentaire, permettant ainsi de maintenir un équilibre des niveaux de carbone. Ce processus s’apparente à un recyclage naturel du carbone, contribuant à réguler les niveaux de carbone dans la chaîne alimentaire et favorisant une circulation efficace de l’énergie.
Les recherches futures viseront à confirmer si ces comportements de consommation de virus sont observés dans la nature et ne sont pas uniquement observés en laboratoire.