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Une vigilance de l’État sur le Festival d’Angoulême
Le ministère de la Culture a annoncé, le 8 avril 2025, qu’il veillera à éviter toute « appropriation » du Festival international de la BD d’Angoulême par un acteur privé. Cette déclaration est survenue alors qu’une réforme de l’organisation de l’événement suscite des inquiétudes.
Les risques d’une fusion
La société 9e Art +, qui gère le festival depuis 2007, est accusée de dérives commerciales et envisage de fusionner avec l’association fondatrice du festival. Ce partenariat, devant être reconduit ou dénoncé prochainement, soulève des craintes chez certains acteurs du secteur. Selon les opposants à cette fusion, elle pourrait supprimer la concurrence et garantir une mainmise durable de 9e Art + sur le festival. Toutefois, le dirigeant de la société, Franck Bondoux, a qualifié ces inquiétudes de « fantasmes ».
Les préoccupations de l’État
Le ministère de la Culture a exprimé son inquiétude concernant d’éventuels « dysfonctionnements » observés lors de l’édition de 2025, qui s’est tenue fin janvier. En tant que principal contributeur public, l’État a annoncé qu’il serait vigilant sur la préservation de la marque « FIBD », veillant à ce qu’elle ne soit pas confiée à un acteur privé. Près de la moitié des 6,3 millions d’euros de budget du festival proviennent de financements publics.
Plusieurs réunions ont été organisées afin de prendre en compte les attentes des financeurs publics et celles des professionnels du secteur, incluant des représentants des éditeurs et des auteurs.
Vers une réorganisation possible
Le 7 avril 2025, l’association du FIBD a annoncé que son conseil d’administration se réunirait le 18 avril pour discuter de la dénonciation du partenariat avec 9e Art +. Cette annonce indique qu’aucune option n’est exclue pour déterminer comment structurer l’événement à l’avenir. L’association a également critiqué les accusations de non-transparence faites à l’encontre de 9e Art +, exigeant qu’elles soient fondées sur des faits concrets.
Des accusations récurrentes
Lors de l’édition 2025, 9e Art + a été sévèrement critiquée suite à une enquête parue dans L’Humanité Magazine, qui a mis en lumière une augmentation du prix des billets et le licenciement, en 2024, d’une salariée après qu’elle a porté plainte pour un viol survenu durant le festival. Ces événements ont incité de nombreux auteurs et éditeurs à demander un renouvellement de la direction et de la gouvernance du festival, le plus important dédié à la bande dessinée au monde.