Marche Blanche à Mazan : Hommage Émotionnel aux Victimes de Violences

par Olivier
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Marche Blanche à Mazan : Hommage Émotionnel aux Victimes de Violences
France

Roses blanches à la main et entourées de chevaux, des centaines de personnes, dont de nombreuses femmes ayant été victimes de violences, ont marché « à visage découvert » dans un silence poignant, samedi après-midi, à Mazan. Cet événement visait à soutenir Gisèle Pelicot, une septuagénaire qui a enduré des années de souffrances, droguée aux anxiolytiques et violée par son mari ainsi que par des inconnus qu’il recrutait sur Internet. Ces actes horribles sont jugés depuis le 2 septembre dans la cour criminelle d’Avignon.

« On enlève les lunettes, les filles, on n’est pas là pour se cacher », lance une manifestante en tête de cortège. Ces femmes, qui ouvrent la marche dans la campagne vauclusienne sous la douce lumière d’automne, ont toutes été victimes de violences. Certaines d’entre elles ont trouvé des moyens de reconstruire leur vie grâce à l’équithérapie, émanation de l’association Isofaculté, qui a pris l’initiative de cet événement.

Catherine Borel, 69 ans et participant pour la première fois à une manifestation, témoigne : « C’est normal de le faire pour une femme et pour mon vécu. Ce procès est terrible, mais cette femme a un courage formidable d’avoir réussi à se reconstruire. » Elle évoque avec émotion les difficultés d’une époque où ses paroles n’étaient pas prises au sérieux : « J’ai été victime de choses il y a trente ans, et on n’y pouvait rien. »

Aux côtés de Catherine, Josiane Dolce, 73 ans, partage son propre combat contre les violences psychologiques subies, et toutes deux encouragent d’autres femmes à prendre la parole : « S’il y a des femmes qui sont dans le même cas, osez le dire, qu’on vous soutienne. » Les pensées de chacune sont marquées par le procès hors norme, dit « des viols de Mazan », qui met en cause 51 accusés.

Josiane souligne avec un regard sérieux : « Ce n’est pas le procès de tous les hommes, mais de certains hommes. » Par ailleurs, elle avoue sa crainte d’une forme de « voyeurisme » lié à la révélation publique des vidéos des auditions. « Les victimes sont broyées par la justice », déclare une jeune femme malheureuse, elle-même victime de viol et tentative de meurtre, qui sait à quel point cela fut un « combat permanent » pour faire reconnaître sa souffrance.

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