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L’essentiel
Les auditions de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires, mise en place suite à l’affaire Bétharram, débutent aujourd’hui. Huit établissements seront représentés, dont l’école Notre-Dame de Garaison, avec Michel Lavigne, 68 ans, qui y a étudié de 1965 à 1974. Il a décrit l’enfer qu’il a vécu dans cet établissement catholique, marquant sa vie de profondes cicatrices.
Libération de la parole
Michel Lavigne exprime sa satisfaction face à cette libération de la parole qui se dessine après l’affaire Bétharram. Il évoque en effet un passé où, pendant des décennies, les anciens élèves ont été contraints au silence. « J’avais la rage quand j’en suis sorti », raconte-t-il, « et j’ai rêvé de revenir à Notre-Dame de Garaison pour y mettre le feu. » À 68 ans, il constate que sa colère s’est apaisée, mais constate que beaucoup de jeunes, aujourd’hui âgés d’environ 40 ans, continuent de vivre dans la colère.
Le collectif des anciens élèves
Le collectif d’anciens élèves de Garaison a été formé il y a un peu plus d’un mois et compte actuellement environ cinquante membres. Plus de 25 plaintes devraient être déposées auprès du procureur de Tarbes. Lavigne note que de nombreuses personnes partagent des vécus similaires, soulignant la présence de tortionnaires actifs depuis plus de 30 ans. Bien que son propre passage dans l’établissement ait eu lieu entre 1965 et 1974, d’autres témoignages confirment que des abus ont perduré jusqu’aux années 2000.
Les tortionnaires
Les tortionnaires dont il parle ont malheureusement occupé leur poste durant de longues années. Lavigne mentionne un surveillant général, surnommé « Jo le Crabe », qui, au mépris des élèves, utilisait la violence physique pour imposer sa discipline. « Ces personnes, au cœur du système éducatif, ont été protégées par les responsables de l’établissement », déclare-t-il. Les surveillants, comme les élèves surveillants, entretenaient une atmosphère de terreur, où des punitions cruelles étaient courantes, souvent infligées aux élèves les plus dociles.
Violences subies
Les violences se concentraient surtout sur les internes, comme le décrit Lavigne. Bien qu’en cours, les choses semblaient maîtrisées, la réalité était tout autre en dehors des classes. Lorsqu’il évoque son expérience personnelle, Lavigne rappelle un incident au cours duquel il a été roué de coups par un frère devant toute la classe, illustrant ainsi la brutalité institutionnalisée qui prévalait.
Durée des violences
Quant à savoir jusqu’où ces abus se sont étendus, il est difficile d’établir une date précise. Toutefois, il est certain que ces violences ont perduré jusqu’aux années 1990, avec des témoignages d’autres élèves confirmant la persistance de ces abus dans les années 2000.
Témoignages de violences sexuelles
Concernant les violences à caractère sexuel, Lavigne affirme qu’il existe des témoignages à ce sujet, même si la prise de parole à ce niveau est bien plus délicate. Un ancien surveillant a été condamné en 2009 à douze ans de prison pour des faits de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs, mais il reste probable que plusieurs victimes n’aient pas encore osé se manifester, intimidas par la peur.