Maine-et-Loire : Colère face au refus d’une ferme bio

par Olivier
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Maine-et-Loire : Colère face au refus d'une ferme bio
France
Julie Urbach

Quatre jeunes agriculteurs avaient envisagé de prendre la relève d’une ferme de 170 hectares à Denée, dans le Maine-et-Loire, avec un projet axé sur l’agriculture biologique. Toutefois, leur offre a été rejetée au profit d’une extension de exploitations agricoles conventionnelles. Cette décision a engendré une vague d’indignation au sein de la communauté agricole et parmi les citoyens, dans une région où les candidats à la reprise des terres se font rares.

Ce jeudi midi, plusieurs centaines d’agriculteurs, accompagnés de membres d’associations écologiques et de simples citoyens, ont manifesté leur mécontentement devant la préfecture d’Angers. Leur but était de contester la décision de la Safer, l’entité chargée de gérer l’attribution des terres agricoles dans la région. Les manifestants ont même organisé une occupation surprise du siège de la Safer.

Récemment, cette organisation a préféré soutenir un projet d’agrandissement de fermes conventionnelles plutôt que celui des quatre jeunes agriculteurs, qui souhaitaient s’engager dans l’agriculture biologique. Ce projet, qui comprenait des activités telles que le maraîchage, la culture de céréales destinées à la panification et un élevage bovin, avait suscité un vif intérêt et réussi à mobiliser plusieurs milliers d’euros grâce à un soutien massif de la communauté locale.

Le renouvellement des générations, « un sujet majeur »

Le projet n’a pas seulement été critiqué par le monde agricole, mais également par des élus qui expriment leur incompréhension face à cette décision. Céline Véron, conseillère régionale du Maine-et-Loire, a souligné que ce renouvellement des générations dans l’agriculture est crucial et que la décision de la Safer contredit les efforts déployés dans ce domaine. Son groupe, le Printemps des Pays-de-la-Loire, a d’ores et déjà interpellé la présidente de région sur cette question.

L’avenir de l’agriculture, « des fermes de plus de 200 ha » ?

La situation fait également l’objet de débats politiques. La Confédération paysanne évoque une forte influence de la FNSEA sur le Conseil d’administration de la Safer, ce qui soulève des questions sur les choix effectués. Les porteurs de projets ont exprimé leur désaccord sur l’argument selon lequel leur initiative ne serait « pas assez mûre » et ont appelé à une prise de conscience sur les perspectives agricoles.

En Pays-de-la-Loire, tout comme dans d’autres régions françaises, environ la moitié des agriculteurs seront en retraite dans la prochaine décennie. En dix ans, on estime que 36% des exploitations agricoles ont disparu, mettant en lumière un enjeu urgent pour l’avenir du secteur.

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