Depuis l’ouverture en 2002 du camp de détention de Guantanamo Bay, connu également sous le nom de Gitmo, des centaines de personnes y ont été retenues, et toutes ne sont pas sorties vivantes. Les décès survenus en détention suscitent de nombreuses interrogations sur les conditions d’incarcération. Parmi ces cas, certains décès attribués à des causes naturelles, comme le cancer, se mêlent à d’autres cas évoqués comme des suicides dont les circonstances restent controversées, alimentant ainsi des soupçons de dissimulation.
Entre 2002 et 2021, neuf décès ont été recensés à Guantanamo Bay pendant la détention. Deux d’entre eux, Abdul Razzaq Hekmati et Awal Gul, seraient décédés de causes naturelles, tandis que les sept autres, dont Yasser Talal Al Zahrani et Mani Shaman Al-Utaybi, auraient mis fin à leurs jours. Un point commun frappant : tous ces individus étaient maintenus sans accusation formelle ni condamnation, et plusieurs d’entre eux étaient incarcérés indéfiniment.
Cette situation soulève plusieurs questions sur la légitimité de la détention sans charge. En effet, le gouvernement américain défend la détention prolongée en invoquant des prérogatives juridiques internationales, mais l’absence de preuves ou l’usage de méthodes d’interrogatoire controversées, parfois qualifiées d' »interrogatoires intensifiés », rendent difficile tout recours judiciaire. De plus, cette politique vise à empêcher les détenus de témoigner sur des allégations de torture.
Pour mieux comprendre :
- Entre 2002 et 2021, 779 personnes ont été détenues à Guantanamo Bay.
- Selon des sources, 532 détenus ont été relâchés sous l’administration de George W. Bush, 197 sous Barack Obama, et un seul sous Donald Trump.
- En septembre 2021, 39 détenus restaient dans le camp, dont certains accusés de terrorisme ou de complicité des attentats du 11 septembre 2001, tandis que d’autres étaient maintenus sans charges précises.
Ces faits illustrent l’ampleur du débat sur les droits de l’homme et les conditions de détention à Guantanamo Bay. Les divergences d’interprétation quant à la détention sans charge et les retards dans les procédures judiciaires alimentent des controverses toujours d’actualité, posant ainsi la question de la transparence et de la justice dans un contexte marqué par des enjeux historiques et culturels complexes.