Histoire
La « Mona Lisa » de Léonard de Vinci, peinte en 1507, n’était pas immédiatement reconnue comme le chef-d’œuvre de la Renaissance que nous connaissons aujourd’hui. Ce n’est véritablement qu’au XIXe siècle qu’elle a captivé l’attention du monde artistique. Dès lors, cette œuvre a pris une dimension historique, d’autant plus marquée par un événement foudroyant survenu le 22 août 1911, lorsque le tableau fut dérobé. C’est peu de temps après l’annonce du vol que l’ampleur de l’affaire fut révélée à l’échelle internationale par les journaux.
Le vol de la « Mona Lisa » provoqua une véritable onde de choc : le musée ferma ses portes pendant une semaine, des employés furent licenciés et des contrôles minutieux furent effectués sur trains, navires et frontières internes. Bien que, à l’époque, le tableau n’occupât pas une place prépondérante au sein du Louvre, l’incident contribua à propulser la notoriété de l’œuvre à l’échelle mondiale.
Au cœur de l’enquête, plusieurs pistes furent envisagées. Des indices liés à des vols d’œuvres antérieurs conduisirent les autorités à s’intéresser à Joseph Gery Pieret, qui confessait avoir dérobé des pièces d’art, notamment une petite statue provenant d’une exposition. Voici quelques points marquants de cette affaire :
- Joseph Gery Pieret, ancien secrétaire du poète Guillaume Apollinaire, fut rapidement identifié.
- Ce dernier appartenait au cercle de Pablo Picasso, désigné sous le nom de « la bande de Picasso ».
- Picasso et Apollinaire furent suspectés d’avoir acheté des œuvres volées à Pieret.
Confrontés à la pression policière, Picasso et Apollinaire planifièrent initialement de se débarrasser des statues volées dans la Seine, avant de décider de remettre ces œuvres au journal Paris-Journal sous anonymat. Cependant, l’intervention des autorités les força à comparaître devant un magistrat. Lors de l’audience, Apollinaire admis ses implications et ses liens avec Pieret, tandis que Picasso, en proie à l’émotion, nia toute connaissance de son complice. L’enquête, approfondie, permit de disculper les deux hommes du vol de la « Mona Lisa ».
Ce n’est qu’en décembre 1913, deux ans après le vol, que le tableau refit surface à Florence, en Italie. Le cambrioleur, qui avait tenté de vendre la « Mona Lisa » à un marchand d’art, fut démasqué grâce à la vigilance de ce dernier qui décida de faire authentifier l’œuvre. Il s’agissait de Vincenzo Perugia, un ancien employé du Louvre, condamné ensuite à huit mois d’emprisonnement pour son acte.