Nancy Wake : héroïne de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale

par Zoé
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Nancy Wake : héroïne de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale
France, Australie, Royaume-Uni, Espagne

Une résistante hors du commun

Portrait de Nancy Wake en uniforme de l'armée britannique, 1945

Lorsque l’on songe au résistant le plus recherché de la Seconde Guerre mondiale, on imagine souvent une silhouette française, probablement un homme portant un béret et dissimulant des messages ou des armes. Le béret n’est pas si éloigné de la réalité — les maquisards l’ont souvent adopté — mais l’idée que ce héros soit forcément un homme est trompeuse. L’une des figures les plus recherchées du conflit fut en réalité une femme : Nancy Wake, devenue un symbole de la Nancy Wake Résistance WWII.

À première vue, Wake paraissait peu susceptible d’incarner ce rôle. Australienne, fugueuse, elle avait d’abord travaillé comme journaliste puis s’était intégrée à la société française, appréciant les plaisirs de la vie mondaine. Pourtant, elle devint rapidement une opposante farouche au nazisme et n’hésita pas à s’engager dans des actions risquées pour défendre ses convictions.

  • Origines : Australienne d’origine, parcours atypique hors de France.
  • Profession : ancienne journaliste passée dans les cercles mondains français.
  • Réputation : redoutée par les nazis pour sa détermination et son absence de pitié envers l’ennemi.

Si ses exploits donnent lieu à des récits souvent hauts en couleur, il existe aussi un versant sombre de son engagement. Comme elle le confia à un interlocuteur, « Il n’y avait rien de violent dans ma nature avant la guerre, et pourtant les années allaient tout changer. L’ennemi m’a rendue dure. Je n’avais aucune pitié pour eux et n’en attendais aucune en retour. » Cette transformation explique en grande partie pourquoi elle devint l’un des cauchemars des forces d’occupation.

Son parcours, à la fois pittoresque et impitoyable, s’inscrit dans la trame plus large de la Résistance et prépare le terrain pour les épisodes suivants de sa vie et de son action.

Source image : Wikimedia Commons

Une enfance marquée par l’adversité

Vue depuis le Sydney Harbour Bridge, Australie, 1934
Johncarnemolla/Getty Images

Avant ses exploits pendant la guerre, Nancy Wake connut une jeunesse instable. Née à Wellington (Nouvelle‑Zélande), elle partit très jeune avec sa famille pour l’Australie — certains récits indiquent qu’elle avait 2 ans, d’autres 4.

La situation familiale se dégrada rapidement : son père Charles abandonna les siens, laissant Ella, la mère, seule pour élever six enfants. Pire encore, Charles vendit la maison familiale sans prévenir, contraignant la famille à chercher un logement dans un pays où ils étaient encore peu établis. Nancy rapportera plus tard, sans ménagement, son affection mêlée de colère envers son père : « Je l’adorais… mais c’était un salaud. »

L’atmosphère à la maison resta tendue, au point que Nancy s’enfuit à 16 ans. Pendant environ deux ans, elle vécut et travailla sous un autre nom dans une ville éloignée de Sydney. Elle revint seulement lorsqu’elle devint majeure et qu’elle n’était plus contrainte de retourner chez sa mère.

Plusieurs événements décisifs suivirent, ouvrant la voie à sa vie d’adulte :

  • Un legs inattendu d’une tante en Nouvelle‑Zélande lui procura les moyens de voyager.
  • Elle se rendit d’abord aux États‑Unis, puis s’installa à Londres, où elle entreprit des études de journalisme.
  • Dans les années 1930, son parcours la mena à Paris, au moment même où la menace nazie commençait à se manifester en Europe.

Ces expériences — fuite, autonomie, mobilité internationale — forgèrent son caractère et préparèrent le terrain de son engagement ultérieur. Elles expliquent en partie la détermination qui fera d’elle une figure centrale de la Nancy Wake Résistance WWII.

Sa carrière de journaliste la conduisit en Europe

Gros plan d'une machine à écrire vintage

Poursuivant une carrière de journaliste qui la mena en Europe, Nancy Wake appréciait la vie nocturne animée de Paris lorsqu’elle n’était pas absorbée par son travail. Pour décrocher son poste, elle usa d’un stratagème : face à un responsable de la presse, elle prétendit connaître l’égyptien ancien et, ne sachant que répondre, griffonna du charabia sur une feuille pour simuler sa « maîtrise » des hiéroglyphes. Ce subterfuge lui permit d’être engagée.

Lors d’un voyage à Vienne, elle fut témoin du Gestapo arrêtant et battant publiquement des personnes juives, sans autre raison apparente. Cet épisode marqua un tournant décisif : elle déclara plus tard que sa haine des nazis était extrêmement profonde. Les rencontres avec des réfugiés fuyant l’Allemagne et l’Autriche renforcèrent encore sa résolution à s’opposer au régime.

En parallèle de son engagement croissant, sa vie personnelle évoluait : elle épousa l’homme d’affaires Henri Fiocca en 1936 et s’installa à Marseille, où elle vécut d’abord dans un certain confort en tant que Madame Fiocca.

  • 1936 : mariage avec Henri Fiocca et installation à Marseille.
  • Années suivantes : témoignages en Europe centrale qui radicalisent son opposition aux nazis.
  • 1940 : invasion de la France par les forces allemandes et italiennes ; Paris tombe en juin et le gouvernement français capitule peu après.

Ces événements — le basculement moral provoqué par ce qu’elle avait vu en Autriche, les échanges avec des réfugiés et l’effondrement de la France en 1940 — allaient précipiter son engagement actif au sein de la Résistance (Nancy Wake Résistance WWII) et déterminer la suite de son parcours.

Avec l’arrivée des nazis, Wake commence à œuvrer pour la Résistance

Vue des Pyrénées depuis le Col d'Aubisque, 1948

Lorsque les nazis occupèrent plus de la moitié de la France et imposèrent le régime de Vichy dans le reste du pays, Nancy Wake se retrouva en territoire ennemi — une situation qui, loin de la décourager, la poussa à s’engager. Rapidement, elle intégra les réseaux de la Résistance locale comme messagère puis comme escorte, guidant des réfugiés et des aviateurs alliés abattus vers la relative sécurité de l’Espagne (Nancy Wake Résistance WWII).

Atteindre la frontière n’était jamais une simple promenade : une grande partie du trajet se faisait à pied, parfois à travers des zones hostiles, et les groupes essuyaient parfois des attaques des forces nazies ou vichystes. Le parcours demandait une endurance physique importante et une détermination sans faille. Comme elle l’avoua à un interviewer, ce n’était pas du tout glamour : «Audacieux ? Putain de fatigant, si vous voulez mon avis. Êtes-vous déjà passée par les Pyrénées ?» (source : Coffs Collections).

Pour mener à bien ces missions, Wake exploita souvent son statut de femme et sa position sociale afin d’échapper aux situations dangereuses. Parmi les méthodes qu’elle employait :

  • se fondre dans les contrôles en jouant de son apparence et de son charme ;
  • utiliser son charisme et, parfois, un verre pour désarmer l’attention des sentinelles ;
  • se faire passer pour une voyageuse ordinaire afin de dissimuler des documents sensibles.

Elle reconnaissait que, par moment, être une femme lui permettait d’échapper à des ennuis qu’un homme n’aurait pas pu éviter, rappelant ainsi combien le rôle des apparences et des codes sociaux fut exploité dans l’espionnage et les filières d’exfiltration (The New York Times).

Ces premières expériences de guide et de courrière — épuisantes mais formatrices — allaient s’avérer déterminantes pour les actions plus audacieuses qu’elle mènerait par la suite au sein de la Résistance.

Nancy Wake — la « Souris blanche » traquée, l’heure de la fuite

Le général Karl Oberg, chef de la SS et de la Gestapo à Paris

Alors que Nancy Wake multipliait les échappées audacieuses, la Gestapo finit par comprendre qu’un membre particulièrement rusé de la Résistance opérait juste sous son nez. L’identité de l’agent restait incertaine, mais il devint évident que cette personne possédait un talent presque surnaturel pour se sortir des situations les plus périlleuses.

Les soupçons grandirent au point que l’agent — encore non identifié — reçut le surnom de « Souris blanche ». La pression monta encore lorsque les autorités offrirent une prime de cinq millions de francs pour sa capture (soit, selon les conversions citées à l’époque, l’équivalent de plus de 133 000 000 € aujourd’hui, ou près de 157 000 000 $ US).

Un soir, un patron de café ami prévint Wake qu’il la croyait suivie. Malgré son attachement à son mari, elle comprit que la situation avait atteint un point de bascule et qu’il fallait fuir. L’itinéraire choisi — la traversée des Pyrénées — se révéla toutefois semé d’embûches.

Lors de cette tentative, elle dut affronter successivement :

  • des intempéries qui la firent rebrousser chemin à plusieurs reprises ;
  • une arrestation par les autorités de Vichy, suivie d’interrogatoires prolongés ;
  • des complications physiques et climatiques pendant la marche : infection de la peau (gale), et une tempête de neige durant la progression nocturne vers la frontière.

Wake fut finalement « sauvée » d’une cellule d’interrogatoire lorsque l’un de ses camarades de la Résistance déclara qu’elle était sa maîtresse, ce qui permit sa libération. Après de nombreuses tentatives, elle franchit la frontière très surveillée de nuit. Le groupe fut ensuite détenu par les autorités espagnoles ; pour se protéger, Nancy prétendit être une Américaine bienveillante jusqu’à ce que des forces britanniques viennent enfin la retrouver.

Cette fuite éprouvante, marquée par le courage et la ruse, illustre combien les opérations de la Résistance exigeaient à la fois endurance physique et sang-froid — et prépare le terrain pour la suite de son engagement.

Elle rejoint une unité spéciale britannique

British Type B Mk II radio concealed in a suitcase, used by Special Operations Executive

Après s’être évadée de France en 1943 et avoir traversé l’Espagne, Nancy Wake gagna la Grande-Bretagne, sans toutefois envisager d’y rester pour toute la durée du conflit. Rapidement, elle intégra le Special Operations Executive (S.O.E.), une organisation britannique de sabotage et d’espionnage créée en 1940 — un tournant décisif dans son parcours au sein de la Résistance (Nancy Wake Résistance WWII).

Avant cela, Wake avait tenté de rejoindre les Forces françaises libres dirigées par Charles de Gaulle, mais sa candidature fut rejetée. Son admission au S.O.E. ne se fit pas sans difficultés : il fallut notamment un entretien direct avec le responsable de la division française pour lever les résistances. Les documents de l’époque soulignent que son acharnement, son humour et son charisme finirent par convaincre les officiers qu’elle convenait à des missions clandestines.

La formation qu’elle suivit ne se limita pas au charme et à la détermination. Elle manifesta des compétences remarquables qui la préparèrent au terrain :

  • maîtrise du tir et précision à l’arme à feu ;
  • techniques pratiques visant à endurcir le corps, dont un exercice étonnant consistant à tampoer les bords des mains pour les durcir — utile en cas d’affrontement.

Moins d’un an après son arrivée en Grande-Bretagne, Wake fit partie d’une équipe du S.O.E. parachutée en France occupée en avril 1944. Leur mission : renforcer les réseaux de la Résistance et gêner les forces nazies en prévision du débarquement allié prévu en juin — une étape cruciale qui allait précipiter ses premières actions sur le terrain.

Affirmations de Nancy Wake concernant des combats au corps à corps

Quatre membres de la résistance française, dos tournés à la caméra, 1944

Plongée au cœur du Maquis, Nancy Wake évoluait dans un environnement où la mort faisait malheureusement partie du quotidien. Dans ses récits, elle reconnaît ne pas avoir aimé tuer, mais affirme avoir agi quand il le fallait pour survivre. Ces paroles résonnent particulièrement pour qui s’intéresse à Nancy Wake Résistance WWII et à la brutalité des combats clandestins.

  • Elle rapporte avoir abattu un sentinelle allemand près d’une usine d’armement, utilisant des techniques de combat rapproché apprises lors de sa formation au S.O.E.
  • Dans un autre épisode, elle indique avoir arrêté trois Françaises soupçonnées d’espionnage ; deux furent libérées après interrogation, la troisième fut exécutée sur ses ordres, la jugeant réellement traître.

À propos du premier acte, Wake confiait avec une certaine incrédulité : « C’était la seule fois où je l’ai utilisé — whack — et il est tombé, vraiment. J’ai été vraiment surprise. » Quant à l’exécution de la femme soupçonnée de trahison, elle admet sans détour : « Je n’étais pas une très gentille personne. Et cela ne m’a pas empêchée de prendre mon petit‑déjeuner. Après tout, elle a eu une mort facile. Elle n’a pas souffert. Je savais que sa mort était bien meilleure que celle que j’aurais eue. »

Ces épisodes, difficiles et contradictoires, illustrent la complexité morale des actions menées par les résistants pendant la Seconde Guerre mondiale et soulignent la dure réalité à laquelle fut confrontée Nancy Wake au nom de la liberté.

Elle affirmait avoir participé à des raids et autres attaques

Nancy Wake souriante, 1951

Dans le cadre de son action au sein des maquis, Nancy Wake prit en charge l’organisation des parachutages alliés et la répartition des armes et des vivres entre les groupes de la Résistance. Son rôle logistique était crucial pour maintenir la capacité de résistance armée face aux forces d’occupation.

Elle affirmait cependant être parfois passée à l’action directe. Parmi les épisodes qu’elle évoquait figure un raid contre un quartier général allemand à Montluçon, au cours duquel elle aurait lancé une grenade dans le bâtiment avant de s’enfuir, la détonation se produisant après son départ.

  • Organisation et distribution des parachutages alliés auprès des maquis ;
  • Participation prétendue à des actions de combat, dont le raid de Montluçon ;
  • Livraisons menées en plein affrontement, parfois sous le feu ennemi — un incident rapporté raconte qu’un avion d’observation braqua des tirs vers son véhicule après une distribution.

Ces récits ont suscité des interrogations : certains historiens se montrent sceptiques face aux versions parfois romancées des exploits des agents du S.O.E., en particulier des femmes opérant en France. Comme l’a noté Max Hastings, « la plupart des récits sur les agents du S.O.E. pendant la guerre, en particulier les femmes et surtout en France, contiennent de grosses doses de balivernes romantiques ».

Pourtant, il serait injuste d’attendre des combattants engagés dans des opérations exténuantes et souvent sanguinaires qu’ils consignent chaque détail avec une précision d’archiviste. D’autres éléments des déclarations de Wake — notamment des documents du S.O.E. — confirment plusieurs aspects de son implication, renforçant l’idée qu’elle joua un rôle réel et significatif dans la Nancy Wake Résistance WWII.

Nancy Wake a à la fois exploité et combattu les stéréotypes de genre

Gros plan sur un rouge à lèvres rouge dans un étui doré, fond blanc

Avant d’être contrainte de fuir la France, Nancy Wake avait vite compris que son apparence féminine pouvait devenir un atout dans son travail au sein de la Résistance. Elle racontait qu’elle abordait parfois un officier allemand dans le train — parfois en civil — pour détourner les soupçons : un peu de flirt, une demande de feu en prétendant que son briquet était vide, et l’attention se portait ailleurs.

De retour en France occupée en 1944, son genre resta à la fois avantage et source de contrariétés. Lors d’un parachutage elle se serait retrouvée accrochée dans un arbre ; un compagnon la trouva et, en plaisantant, compara la vision à un « beau fruit » — elle répliqua sèchement : « Arrête tes conneries et fais-moi descendre de cet arbre. »

Face au scepticisme de certains maquisards, Wake usa encore de son rôle perçu de femme pour se faire accepter et pour surprendre. Elle engagea et remporta des concours de boisson contre ses camarades, au point que d’autres résistants se demandaient où disparaissait tout ce qu’elle absorbait. Un compagnon résuma ainsi son paradoxe : « Elle est la femme la plus féminine que je connaisse jusqu’à ce que le combat commence. Ensuite, elle devient l’équivalent de cinq hommes. »

  • Usage stratégique du flirt pour détourner l’attention et obtenir des informations.
  • Capacité à se faire accepter dans des milieux hostiles en jouant des attentes de genre.
  • Contraste marqué entre une apparence féminine et une détermination et une ténacité au combat.

Ces anecdotes illustrent combien Nancy Wake sut, à la fois, manipuler les stéréotypes et les dépasser par son courage et son audace — un épisode emblématique de son rôle dans la Résistance et de la manière dont elle redéfinit le courage féminin pendant la Seconde Guerre mondiale. (Mots-clés : Nancy Wake Résistance WWII)

Une de ses exploits les plus célèbres : un vélo

Bicyclette vintage des années 1940

Pour saisir l’audace de Nancy Wake au cœur de la Seconde Guerre mondiale, il suffit de revenir sur une mission devenue légendaire. Actrice majeure de la Résistance, souvent évoquée sous l’étiquette Nancy Wake Résistance WWII, elle accomplît un périple où son seul véhicule fut… un vélo ordinaire.

Après une attaque allemande qui avait détruit des équipements de communication essentiels, Wake se lança dans une course contre la montre pour rétablir le contact entre les réseaux résistants et les Alliés. Ce fut une traversée dangereuse, marquée par l’obligation de garder un profil bas et d’échapper constamment à la capture.

  • Distance parcourue : environ 500 km (près de 310 miles) en trois jours.
  • Conditions : territoire ennemi, nuits passées dans des meules de foin ou des abris discrets pour éviter d’être repérée.
  • Effort physique et mental : elle décrivit la douleur éprouvée vers la fin du trajet mais savait qu’à l’arrêt, elle ne pourrait reprendre la route.

Dans ses mémoires, intitulées The White Mouse, Wake raconte avec force les moments d’épuisement et l’intense relâchement lorsqu’elle retrouva enfin la sécurité. Accueillie avec joie par ses camarades, sa réaction fut d’abord bouleversée : « Je pleurai », confia-t-elle au quotidien The Australian. Incapable de se tenir debout ou de s’asseoir, elle se trouva momentanément paralysée par l’émotion.

Malgré ce retour éprouvant, sa mission fut un succès : les communications avec les Alliés furent rouvertes et Nancy Wake put reprendre le combat. Elle gardera cette opération parmi les moments dont elle fut le plus fière durant la guerre, symbole de sa détermination et de son sens du sacrifice.

Cette aventure à vélo illustre non seulement son courage individuel mais aussi l’ingéniosité des réseaux de résistance, et elle prépare la suite des actions audacieuses qui marqueront sa trajectoire.

Ses médailles : accumulation puis vente

Gros plan sur les médailles de Nancy Wake

À la fin de la guerre, Nancy Wake tenta de retrouver une vie civile, mais elle apprit alors le décès de son mari, assassiné par la Gestapo — une perte qui la marquera durablement. Elle se remit toutefois à vivre, se remit en couple, et retourna en Australie où elle brigua plusieurs fois un mandat politique sans parvenir à être élue.

Son rôle dans la Résistance lui valut de nombreuses distinctions internationales. Parmi les principales décorations reçues figurent :

  • La Croix de Guerre (France)
  • La Médaille de la Résistance (France)
  • Chevalier de la Légion d’honneur (France)
  • La Medal of Freedom (États-Unis)
  • Le George Medal (Royaume-Uni)

L’Australie mit du temps à reconnaître officiellement ses mérites, en partie parce qu’elle n’était pas formellement citoyenne australienne. Ce n’est qu’en 2004 qu’elle reçut finalement la distinction de Compagnon de l’Ordre d’Australie.

Malgré ces honneurs, Wake n’entretenait pas d’attachement sentimental à ses décorations. Dans les années 1990, elle vendit la plupart de ses médailles pour 156 000 $, afin de financer ses besoins. Elle expliqua, avec le franc-parler qui la caractérisait : « There was no point in keeping them. I’ll probably go to hell and they’d melt anyway. »

Cette page illustre à la fois la reconnaissance internationale accordée à une figure majeure de la Résistance et les choix personnels d’une femme qui, au-delà des décorations, gardait sa liberté de ton et d’action.

Crédit image : Nick-D / Wikimedia Commons — Fichier sur Wikimedia Commons

Un hôtel et un prince prirent en charge les dépenses de Wake dans ses dernières années

Nancy Wake au Tombeau du Soldat Inconnu à l'Arc de Triomphe, 2000

Vers la fin de sa vie, Nancy Wake — figure emblématique de la Résistance française (Nancy Wake Résistance WWII) — quitta l’Australie pour s’installer à Londres en 2001. Elle résida au Stafford Hotel, où elle devint une habituée si connue qu’on lui réserva une place au bar, étiquetée « Nancy’s chair ». Lorsque ses ressources s’épuisèrent, la direction ne la mit pas à la porte : le prince Charles accepta de contribuer à une partie de ses frais.

  • 2001 : installation au Stafford Hotel à Londres, siège attitré au bar.
  • Un soutien financier discret — accepté mais non sollicité par Wake — permit de couvrir certains coûts.
  • Anecdote : après une visite à St. James’s Palace, elle refusa le thé pour une boisson plus forte et emporta un dessert dans son sac.

En 2003, une crise cardiaque obligea Wake à quitter l’hôtel pour entrer dans un établissement de soins. Ses frais furent pris en charge par le gouvernement australien et elle y demeura jusqu’à son décès en 2011, à l’âge de 98 ans. Fidèle à ses souhaits, ses cendres furent dispersées en 2013 près du village français de Verneix, dans la région où elle avait tant œuvré pendant la guerre. La cérémonie se poursuivit ensuite au bureau du maire, selon la volonté de Wake, autour d’un moment de convivialité avec des boissons.

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