Divertissement
Michael Jackson a su marquer l’histoire musicale avec des succès intemporels tels que « Smooth Criminal », « Beat It », « Earth Song » ou encore « Black or White ». Toutefois, c’est sans conteste l’album révolutionnaire de 1982, Thriller, qui domine le palmarès des performances avec ses 66 millions d’exemplaires vendus – record récompensé par le Guinness World Records. Cet album, certifié platine à 29 reprises, partage même le record de ventes aux États-Unis avec le légendaire album des Eagles, Their Greatest Hits (1971-1975).
Pour de nombreux amateurs, le morceau éponyme, à l’atmosphère à la fois inquiétante et surréaliste, demeure l’instant fort de cet album. Le clip vidéo qui accompagne ce titre, reconnu pour avoir été intronisé au National Film Registry par la Bibliothèque du Congrès en 2009, occupe une place particulière dans l’histoire du divertissement. Selon Billboard, il s’agit du premier clip musical à recevoir un tel honneur. La question se pose alors : quel fut le coût de création de ce chef-d’œuvre visuel ?
D’après Rolling Stone, le label avait alors refusé de financer un autre clip issu de l’album après les vidéos de « Billie Jean » et « Beat It », elles-mêmes déjà onéreuses. En effet, The New York Times rapportait en janvier 1984 que « Billie Jean » nécessitait un budget de 60 000 dollars, tandis que « Beat It » dépassait les 150 000 dollars. Plus tard, Vanity Fair évoquait en 2010 un coût total de 250 000 dollars pour « Billie Jean ». Ces sommes, considérables pour l’époque, allaient être largement surpassées par l’investissement consenti pour « Thriller ».
Pour donner vie à ce projet ambitieux, Michael Jackson et le réalisateur John Landis ont opté pour une approche innovante. Face à des aides financières limitées – après avoir déjà financé une partie personnelle pour « Beat It » – ils ont imaginé lever des fonds en promettant la réalisation d’un documentaire intitulé « The Making of Thriller ». Ce projet, qui devait à l’origine offrir 45 minutes d’images, fut par la suite moqué par son réalisateur, qui le qualifia de « The Making of Filler », selon Rolling Stone.
Cette stratégie permit finalement de débloquer des financements : MTV mit à disposition 250 000 dollars en échange des droits, une somme qui fut rapidement doublée par Showtime. Grâce également à l’intervention réticente de Walter Yetnikoff de CBS Records et à un apport personnel de Michael Jackson, le tournage put se dérouler.
Par ailleurs, Vanity Fair indique qu’avant le début des travaux, le budget était initialement estimé à 900 000 dollars. Toutefois, This Day In Music précise que la somme finale dépensée en 1983 s’élevait à environ 500 000 dollars – soit cinq fois le coût moyen d’un clip à l’époque – et que le tournage fut achevé en seulement quatre jours.